Mathieu le compagnon de Laure la mère du cannibale, avait réduit de moitié le montant de l’argent de poche que touchait Marco. Le cannibale eut beau protesté, il n’arrivait à infléchir ni sa mère, ni son amant. Comme le mangeur d’homme n’avait pas dix huit ans, il serait mal payé même s’il fournissait exactement le même travail qu’un adulte. Alors Marco avait décidé de devenir pickpocket pour s’enrichir, mais il avait besoin d’entraînement pour arriver à voler le contenu des portefeuilles sans se faire remarquer.

Alphonse avait bien voulu lui servir de cible, au bout de cinq mois d’entraînement Marco avait acquis une étonnante dextérité en tant que voleur. Il pouvait enlever une montre du poignet d’une personne sans qu’elle s’en rende compte. Le cannibale grâce à son talent particulier, réussit à mettre de côté mille euros par mois. Mathieu se rendit compte de son manège, et lui ordonna d’arrêter. Marco lui rit au nez, et lui parla des passages de son journal intime où il mentionnait qu’il avait replongé, et s’était rendu sur un site où des jeunes filles mineures avaient des relations sexuelles, de la réaction de Laure lorsqu’elle apprendrait son penchant. Mathieu dit qu’il nierait, Marco répliqua en lui montrant une photocopie contenant un passage compromettant. Mathieu voulut donner une rouste à Marco pour l’obliger à livrer les preuves qu’il détenait. Mais le cannibale s’il était moins fort musculairement que l’amant de sa mère, était plus rapide, en outre il avait son expérience de kickboxeur. Il mit au tapis le compagnon de Laure, sans subir de sa part un seul coup. Mathieu vaincu, autorisa Marco à poursuivre ses activités illégales.

Le fait que Marco soit au courant de son secret rendit les nuits de Mathieu plus difficiles. Mathieu avait peur que la langue du mangeur d’homme dérapa, ou que par jalousie il ne se mette à dévoiler son travers. Le bien-aimé de Laure avait remarqué la lueur de colère, qui s’allumait parfois dans le regard de Marco, lorsque lui Mathieu embrassait ou enlaçait la mère du cannibale. Résultat Mathieu devint moins beau, à cause des cernes violacées qui apparurent sur son visage, en outre son sommeil de mauvais qualité eut pour conséquence qu’il eut quelques sautes d’humeur. Le changement de comportement de ce blond d’un mètre quatre vingt, inquiéta Laure, il répondit qu’il avait des soucis professionnels.

Le cannibale devint plus audacieux, et collecta deux mille euros par mois. Les achats qu’il fit, notamment une édition du dix-neuvième siècle du comte de Monte-Cristo d’Alexandre Dumas, finirent par mettre la puce à l’oreille à Laure qui demanda des explications. Le mangeur d’homme lui répondit franchement qu’il volait, elle lui demanda d’arrêter, il répliqua en disant qu’une meurtrière n’avait pas de leçon de moralité à lui donner. Laure dut admettre que l’insolence de son fils n’était pas dénuée d’un fonds de vérité, elle lui conseilla alors de mettre un terme au vol pour sa sécurité personnelle. Marco affirma qu’il possédait un talent suffisant pour ne pas craindre de représailles. Laure dit que l’orgueil avait mené des génies à leur perte, elle cita l’exemple de Napoléon premier comme illustration. Le cannibale objecta qu’il n’était pas un mégalomane, qu’il faisait attention, ainsi il maintenait intacte sa dextérité en s’entraînant régulièrement. Laure découragée ne trouva pas la force de continuer la discussion.