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Nouvelles : In memoriam
Publié par couscous le 12-04-2013 13:50:00 ( 1358 lectures ) Articles du même auteur



Cher lecteur, cette nouvelle est née d'un premier jet et n'attend que vos avis pour s'améliorer ...

In memoriam

17 h 55 est affiché sur l’horloge géante du hall de l’hôpital quand la petite voix de Lucie s’écrie : « Attendez. Retenez l’ascenseur s’il-vous-plaît. ». Un jeune homme pose ses phalanges sur le capteur et la porte s’ouvre à nouveau, permettant ainsi à la jeune fille en béquilles de pénétrer dans la cage d’acier. D’un petit sourire, elle remercie le galant qui lui demande :
« Quel étage ?
- Le deuxième. Merci. »
Dans l’ascenseur se trouve aussi une petite dame rondouillette de plus de quatre-vingt ans qui salue les deux benjamins d’un petit rictus.
Une voix métallique annonce mécaniquement « Premier étage » puis « Deuxième étage ». La jeune femme se prépare devant le double battant qui ne lui offre qu’une immobilité inquiétante. Elle sollicite d’appuyer sur le bouton d’ouverture des portes. Le jeune homme s’exécute, répète l’opération puis laisse appuyé son index plusieurs secondes mais sans résultat apparent. Leurs trois cœurs se serrent, ce qui fait tressaillir le pacemaker de la mamie. Ils se regardent, un peu perdus, les yeux écarquillés. Lucie prend finalement la parole :
« Bon. Il faut se rendre à l’évidence. On est coincés. Il y a un bouton d’appel je crois. »
Le préposé aux boutons presse nerveusement celui qui affiche le symbole très expressif d’un combiné téléphonique. Un bruit de sonnerie intermittente commence à résonner dans l’espace réduit. Enfin un « oui » interrogatif leur redonne un peu d’espoir.
« Nous sommes bloqués entre le premier et le deuxième étage.
- Vous avez essayé avec le bouton d’actionnement manuel des portes ? »
Lucie s’indigne et pensant : « Non ! Nous sommes de gros imbéciles, Madame. »
« Bien sûr. Mais il ne se passe rien.
- Nous allons vous envoyer un technicien. Ne bougez pas ! »
Très drôle cette dame ! Elle pense qu’on va aller boire un verre à la cafeteria ? Les prisonniers malgré eux se regardent en chien de faïence. La vieille dame prend l’initiative des présentations :
« Moi, c’est Agnès. Et vous mes petits ? »
Mes petits ! Cette appellation ne plaît pas trop à Lucie qui fronce les sourcils en toisant son interlocutrice. Elle finit par répondre d’un air poli :
« Moi, c’est Lucie.
- Et moi, Alfred. »
Lucie ne peut réprimer un petit sourire moqueur. Le pauvre ! On lui avait sûrement donné ce prénom en souvenir d’un grand-père, parrain ou encore d’un chien fidèle parti trop tôt. Elle change de sujet pour lui éviter de se mettre à rire.
« Bon, j’espère que ce ne sera pas trop long. Moi qui avais rendez-vous à 18 h 10 pour une radio !
- Qu’est-ce qui vous est arrivé ? s’enquiert la petite mémé.
- Une histoire bête, comme tous les accidents. Je voulais préparer une sole pour le souper. Mais le temps de déposer le poisson dans une assiette pour l’assaisonner, mon chat s’est précipité pour le voler et a pris la direction de la table basse du salon. Je l’ai coursé pour tenter de récupérer au moins au morceau. Il a lâché sa proie, j’ai glissé dessus et je me suis tordue la cheville. Idiot, non ? Sale chat ! Et dire que je l’ai sauvé d’une mort certaine. Il allait crever de faim dans la rue.
- Il a gardé son instinct de survie. Vous auriez dû sortir votre poisson à la dernière minute. »
Ben voilà ! C’est de la faute de Lucie maintenant si elle se retrouve avec une cheville HS. Les chats, comme les enfants, bénéficient toujours de l’impunité.
Alfred semble nerveux. De la sueur apparaît sur son front, il triture ses mains et effectue des allers retours dans l’espace clos, donnant l’impression aux deux femmes d’assister à un tournoi de tennis.
« Calmez-vous s’il-vous-plaît ! lui ordonne Agnès, visiblement excédée par cette attitude.
- Désolé. Je venais voir ma sœur déjà à contrecœur mais alors là ! C’est le comble …
- Pourquoi à contrecœur ? l’interroge Lucie
- On est en froid depuis des années mais elle a besoin d’un rein et de dois passer les examens pour savoir si je suis compatible.
- C’est un beau geste. Même si vous êtes en froid, elle reste votre sœur. Les liens du sang, quoi …
- Mais je suis terrifié par les piqûres, les médecins, etc.
- Gardez juste la finalité à l’esprit : sauver votre sœur. Moi, si j’en avais une, je n’hésiterais pas.
- Vous voulez prendre ma place ?
- Euh … j’ai déjà une cheville amochée alors je souhaiterais garder mon rein.
- Non, je blaguais bien sûr. »
Lucie se tourne vers l’aînée des infortunés de l’ascenseur :
- Et vous, Agnès. Pourquoi vous êtes ici ?
- Je viens rendre visite à une vieille amie qui s’est cassé le col du fémur. Je lui ai ramené cette boîte de pralines. Elle était en liquidation au supermarché. Certes, la date de péremption a expiré depuis quelques jours mais des chocolats …
- Vous ne la portez pas dans votre cœur, votre amie ! s’exclame Lucie d’un air espiègle.
- Pourquoi vous me dites ça ? On se connaît depuis plus de trente ans.
- Ah, je pensais. »
Qu’est-ce qu’elle doit offrir à quelqu’un qu’elle n’apprécie pas ? Des roses séchées avec les épines, des pralines périmées depuis deux ans … Elle raconte qu’elle a tout de même pris le soin de décoller l’étiquette à la date accusatrice au moyen de la vapeur émanant de sa vieille bouilloire en aluminium. Cette opération n’aura sûrement pas laissé les chocolats intacts. Lucie imagine la tête de sa copine à l’ouverture du cadeau.
Lucie, atteinte de crampes dans les bras et la jambe engourdie, décide de s’asseoir sur le sol glacé, adossée à la porte toujours désespérément close. Le temps passe sans avoir de nouvelles du monde extérieur. Des minutes, puis une heure. L’estomac de Lucie commence à émettre des gargouillis retentissants. Agnès propose ses pralines à ses compagnons. Mais ils refusent poliment. Lucie préfèrerait mourir de faim que d’intoxication alimentaire.
Soudain, de drôles de bruits se font entendre : des coups, des grincements, craquements. Est-ce bon ou mauvais signe ? Ils ne savent pas mais, au moins, quelque chose se passe.
Lucie se remet debout avec l’aide bienveillante d’Alfred. Les portes commencent à s’écarter lentement, laissant uniquement un passage d’une trentaine de centimètres dans le haut, l’ascenseur n’ayant apparemment pas atteint le palier du deuxième étage. Un homme moustachu dépasse la tête pour expliquer à nos trois malheureux que leur chance de sortir rapidement de cet enfer est de se glisser par l’ouverture. Lucie est hissée en premier : Alfred la prend par la taille et on lui attrape les bras. Elle est tirée jusqu’à ce qu’elle se retrouve sur le carrelage en damier devant le service de radiologie qui est déjà fermé. Alfred parvient à s’extraire sans aide grâce à un certain talent athlétique. Quant à Agnès, l’affaire se corse en raison de sa corpulence. Impossible de la faire passer. Seule la boîte de pralines est extraite de la prison métallique. Lucie et Alfred, bien qu’invités à repartir chez eux, décident d’attendre dans le couloir. Ils ne peuvent se résigner à abandonner leur petite mamie.
Les techniciens s’affairent quand un craquement terrible leur vrille les oreilles. Puis un silence de quelques secondes avant un bruit assourdissant et une fumée acre qui s’échappe du trou maintenant béant. Le pire scenario s’est réalisé. Il ne reste plus de la cage d’ascenseur qu’un amas métallique devenu tombe pour Agnès. Les chocolats, quant à eux, furent précipités dans la première poubelle venue afin d’éviter une victime supplémentaire dans cette histoire.
Cinq jours sont passés depuis la catastrophe. Lucie et Alfred suivent le cercueil blanc, financé par l’assurance de l’hôpital, vers le cœur de l’église. Ils prennent place au premier rang pour écouter le discours d’un prêtre d’origine africaine. La salle est quasi vide, signe qu’Agnès avait peu d’entourage ou que sa pingrerie l’avait décimé peu à peu ! A l’injonction de se lever pour la prière traditionnelle, Lucie reprend une position verticale sur un pied et tangue. Alfred la rattrape de justesse, leurs regards tombent l’un dans l’autre. Lucie lui chuchote : « Donc, tu te prénommes Alfred en mémoire de … ».

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Auteur Commentaire en débat
Iktomi
Posté le: 12-04-2013 18:33  Mis à jour: 12-04-2013 18:33
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: In memoriam
Bon, comme je t'avais promis des commentaires qui traînent à venir, je peux t'en faire un sur ce texte auquel je ne trouve que deux défauts. D'ailleurs ma première remarque ne porte pas sur un défaut à proprement parler, c'est juste que je trouve que tu aurais pu vieillir ton Agnès de 20 ou 25 ans, car à mon avis les gens "d'une soixantaine d'années", soit des gens qui ont 10 ans de plus que moi, et qui pour beaucoup ne sont pas encore retraités, ne cadrent pas vraiment avec ta petite vieille pingre et acariâtre.

Et puis la fin (je parle de la dernière phrase de la nouvelle) me paraît un peu faible et beaucoup bâclée, avec ton humour et ton style décapant, tu peux faire beaucoup mieux.

Bien à toi.
couscous
Posté le: 12-04-2013 19:05  Mis à jour: 12-04-2013 19:05
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: In memoriam
Merci d'être fidèle au poste. Bon, je vais lui donner 80 ans, l'âge de ma grand-mère et je repense cette phrase à moins que tu aies quelque chose à me proposer ...
Iktomi
Posté le: 12-04-2013 19:23  Mis à jour: 12-04-2013 19:23
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: In memoriam
Je te proposerais bien de faire sauter la dernière phrase et de conclure sur Lucie lui chuchote : « Donc, tu te prénommes Alfred en mémoire de … ».
couscous
Posté le: 12-04-2013 19:35  Mis à jour: 12-04-2013 19:35
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: In memoriam
Au début, c'est bien ainsi qu'il finissait. Mais la vanne sur WW me plaît. Bon, je modifie un peu. Tu me dis quoi ....
Iktomi
Posté le: 12-04-2013 19:41  Mis à jour: 12-04-2013 19:41
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: In memoriam
Je veux pas te faire de peine parce que dans l'ensemble j'aime bien ce que tu écris, mais la vanne sur WW... non.

Enfin, c'est que mon avis, hein, je dis ça je dis rien...
couscous
Posté le: 12-04-2013 19:47  Mis à jour: 12-04-2013 19:47
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: In memoriam
Bon, j'attends la réaction des autres et si ça ne marche pas, je l'enlèverai. Promis.
Iktomi
Posté le: 12-04-2013 20:01  Mis à jour: 12-04-2013 20:01
Modérateur
Inscrit le: 11-01-2012
De: Rivière du mât
Contributions: 682
 Re: In memoriam
Tu as raison, mieux vaut attendre d'autres avis
Bacchus
Posté le: 12-04-2013 20:13  Mis à jour: 12-04-2013 20:13
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: In memoriam
Salut Couscous ! puisque tu souhaites des avis sur ton texte, en voici.
Ce texte se lit d'ailleurs facilement et avec plaisir.
Il y a des mots et expressions qu accrochent et que tu pourrais très aisément remplacer.
L'ancien ascensoriste que je suis te ferait quelques remarques:
Un dépanneur qui vient pour un ascenseur en panne ne fait pas de bruits. Il va d'abord déverrouiller la porte la plus proche de la cabine, comme il fait dans ton histoire, et fait sortir les gens si cette sortie est facile. Sinon, il monte en machinerie et, en agissant sur un levier et en tournant le volant rotatif du moteur, il fait MONTER la cabine, le poids du contrepoids étant trois fois plus lourd que la cabine.
Les cabines qui tombent dans la trémie sont extrèmement rares et uniquement dans le cas des appareils mal entretenus, ce qui est de plus en plus rare.Selon les ascenseurs, le nombre des câbles acier les soutenant est de trois à cinq, chaque câble étant assez solide pour supporter le poids de la cabine. Ils sont remplacés régulièrement, usés ou non.
Si, par un malheureux hasard, tous les câbles venaient à lâcher, il y a un système dit " parachute " qui ne permet qu'un glissement d' une trentaine de centimètres sur les rails: des mâchoires dentelées se referment et le poids de la cabine affirme le serrage sur les glissières.
Maintenant, si ce que tu décris est vraiment arrivé, le service d'entretien des ascenseurs ,et même de l'hopital, a du être à la fête, car des entretiens ponctuels, des contrôles et des essais sont prévus par un calendrier très strict.
Et puis, si ça ne te dérange pas trop, fais-la centenaire, ta vieille dame.ça m'arrangerait aussi.....
Loriane
Posté le: 12-04-2013 22:28  Mis à jour: 14-04-2013 17:05
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: In memoriam
Ça se lit facilement mais je trouve le ton plutôt acide.
Les vieux et les gros font de bonne cible, dommage !
En tout cas, ici et autour de moi, si une personne était restée dans l'ascenseur en raison de son embonpoint, ce serait plutôt une jeune femme ou un jeune homme adeptes des macdo, les mamys qui m'entourent, elles, sont plutôt minçouilles sans être clientèle de WW. A Montpellier nous faisons des ateliers de cuisine pour apprendre aux jeunes à cuisiner et se nourrir correctement nous les aidons pour qu'ils se portent bien et qu'ils n'aient pas de complexes à cause de leur poids, et pour qu'enfin, ils ne se sentent jamais la risée de moqueurs.
Merci
couscous
Posté le: 13-04-2013 06:17  Mis à jour: 13-04-2013 07:30
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: In memoriam
Merci pour tous vos avis. J'ai opté pour la petite mamie pour avoir un décalage d'âge avec les 2 autres protagonistes. Lui donner 100 ans, c'est un peu beaucoup je pense.
Si je te comprends bien Bacchus, c'est impossible à part dans les films avec un ascenseur hanté ou dans un hôpital délaissé par les services techniques depuis des années. Mais si je me tiens au possible, je n'ai plus de final catastrophique.
Peux-tu préciser ce qui accroche que je revoie ça ?
Et le dernier paragraphe, je le laisse ou je le supprime ?
Bacchus
Posté le: 13-04-2013 08:41  Mis à jour: 13-04-2013 08:41
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: In memoriam
Ce qui reste dans le domaine du possible, c'est que le dépanneur ait oublié de refermer manuellement une porte de l'ascenseur, après avoir évacué les personnes bloquées, et qu'une personne soit entrée dans la trémie, malgré le trou noir qui se trouvait devant elle. C'est la cause la plus fréquente des accidents en ascenseurs.
Transigeons. Ta vieille dame, donne-lui 37 ans. Il y aura bien un adolescent dans le coin qui la trouvera vieille !
Effectivement, tu devrais reprendre ta finale. Je suis persuadé que tu as de l'humour en réserve pour épargner les obèses chargés d'années.Tu trouveras bien un autre sponsor que W W ! Essaie une marque de chocolat fiable, laisse nos trois héros s'empiffrer dans l'ascenseur qui, une fois la boite terminée, repartira de lui-même pour arriver à bon port. Tes trois personnages, ravis, se donneraient rendez-vous au même endroit, chacun avec une boite de chocolats .
C'est pas un happy end, ça ?
couscous
Posté le: 13-04-2013 11:00  Mis à jour: 13-04-2013 11:00
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: In memoriam
C"est carrément une autre nouvelle que tu me proposes là. Une vieille de 37 ans, bref moi. Ca pourrait marcher, je suis un peu enrobée. Bon, je laisse tomber le WW, il ne plaît à personne. Je reviendrai avec une seconde mouture. Les happy end, ça marche pas mal.
aliv
Posté le: 14-04-2013 16:17  Mis à jour: 14-04-2013 16:17
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: In memoriam
Coucou me voilà pour mon avis.
Toujours aussi agréable à lire et toujours ton humour que j'adore.
Bon je n'ai pas trop bien compris ce qui c'est passé dans l'ascenseur au moment où la femme âgée doit sortir. Cela reste un peu flou pour moi.

La fin reste superbe comme je m'y attendais. Ne change rien. L'humour est présent malgré le triste évènement.
couscous
Posté le: 14-04-2013 16:23  Mis à jour: 14-04-2013 16:23
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: In memoriam
En fait, le trou pour passer est trop petit pour qu'elle puisse s'y glisser. C'est pas trop clair apparemment ..
Merci d'avoir pris le temps.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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