Sept Aubes équilibrées
Chutent d'astres rouillés
Vers les laves studieuses
Qui étalent leurs ramures
Entre les rayons pâles
D'un espoir récemment ailé.

De rondes écumes secouées d'éclipses
Sèment l'ombre et l'envie
Où fleurissent des diadèmes de corail.

Les symphonies de minuit
Soulignent d'agate
Un signal atlantique
Porteur de l'appel des tropiques.

Les lourdes senteurs des rapides
Plongent avec volupté
Dans le murmure salé des baleines
Vêtues de brumes savantes.

Les bois tendres,
Venus après le minéral,
Préparent discrètement l'aventure
Des scolopendres d'argent
Dont les crosses en miroir
Lentement s'ouvrent en pistils
De diamant ourlés de sourire.

Les rayures de Pionner
Tressent vers les satellites celtiques
Une ivresse donnant aux lacs nomades
Des songes de rocaille et de gypse,
A la limite de l'orage.

Le serment de l'ange,
En une langue ancienne,
Promet sur le parchemin des fièvres
La lente floraison des harpes
Que des insectes précieux
Décorent d'enluminures fantasques
Ciselées d'algues et d'argiles sacrées.

Les percussionnistes du soleil
Quadrillent le ciel
De leurs réacteurs de silex
Dont le feu arbustif
Se décale vers le matin des innocents.

Tu sais deviner au flanc des songes
La pulsation divergente
D'un cœur gravitant
Aux portes des violoncelles
Où ondoie un rayon vert
Soupirant ses octaves.

L'immersion de ton visage
Dans la prophétie 2.0
Incurve les avalanches
Vers l'origine divine
D'un guérisseur maladroit encore
Dont l'audace, lue dans ses yeux fissibles,
Sera nécessaire à la conquête
De ce nouveau monde
Aux inclinations serpentines.

A pas comptés,
Bien mesurés,
L'astre miniature
Sème des paroles d'ivoire
Dans la bouche des lézards splendides.
Il pénètre dans leurs pensées sauvages
Pour y assurer la floraison de musicales voyelles
Dont les basses
S'accordent aux zéphyrs
Nets,
Rares,
Soyeux,
Formant d'arctiques paysages
Composés de lunes
Vagues et âpres
Coulissant vers l'orée de runes
Aux cédilles sablonneuses.

L'invention du geste
Conduit au vol,
Le songe des pèlerins
A la musique des migrateurs.


1 /06/2013