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Nouvelles : L'impuissant (suite et fin)
Publié par Salimbye le 08-09-2013 19:50:00 ( 906 lectures ) Articles du même auteur



l'impuissant (suite et fin)


X- Le jour suivant, il se leva tôt et alla faire un tour près de la maison de Mahjoub. Quand les derniers invités le virent se promener, ils conclurent que c’était tout à fait normal : La nuit était exténuante, et le nouveau marié avait besoin d’air frais.
Et la fête prit fin.

Salka découvrit en plein jour son mari. Il ne ressemblait pas à celui qui l’avait pénétré la veille.
« Non, non, c’est bien lui. J’étais tellement fatiguée et effrayée que je n’ai pas pu le dévisager longtemps. Surtout qu’il m’a quitté très vite. », se disait-elle.
Le soir en éteignant la bougie, Mekki commença à caresser maladroitement sa femme. Celle-ci croyait qu’il allait lui faire l’amour, comme la veille. Malheureusement au bout de quelques secondes, il lui tourna le dos et prétexta qu’il avait terriblement mal à la tête. La jeune mariée fut un peu désappointée.


XI- Le jour où Salka rencontra Mahjoub, elle faillit s’évanouir. C’était bien lui l’homme qui l’avait possédée la nuit des noces. Elle en était sûre. Elle ne comprit rien pour l’instant, mais elle commençait à avoir quelques soupçons.
Mekki invitait fréquemment son ami chez lui. Salka mangeait toujours avec eux. Ils parlaient tous les trois de tout et de rien. Chose très rare, il arrivait même que la jeune épouse donnât son avis sur un problème ou une situation donnée. Mahjoub commençait à la trouver bien organisée et très belle. C’était bien dommage que son ami ne puisse pas tirer profit de ce joyau. Bien au contraire, Mekki trouvait toujours un prétexte pour sortir et laisser sa femme et son ami tous seuls. Afin qu’il ne se sente pas gêné en restant tête à tête avec la jeune femme, Mahjoub se levait lui aussi pour sortir en même temps que le mari. Mais ce dernier l’obligeait toujours à rester.
« Mets-toi à l’aise, je vais revenir dans une minute ».
Mais la minute se transformait en longues heures.

XII- Jugeant que cette situation ne pouvait pas durer éternellement, un soir, Mekki supplia encore une fois son ami.
« Écoute-moi bien, je ne peux pas répudier ma femme. J’ai peur qu’elle ne dévoile mon impuissance. Je suis donc obligé de la garder ; mais je ne peux pas la satisfaire. Si je te laisse souvent avec elle, c’est tout simplement dans l’espoir de la réconforter un peu. Sois plus audacieux et oublie moi quand tu es tout seul avec elle ».
« Je ne peux pas. Ta femme est gentille et belle et je ne veux pas souiller l’image qu’elle a de moi… »
Mekki l’interrompit.
« Aucun soucis de ce côté. Je lui ai déjà parlé de mon problème. Et tu sais ce qu’elle m’a dit : « Trouve moi quelqu’un qui te remplace ». Elle aussi ne tient pas à être répudiée. Je lui ai donc parlé de toi. Elle m’a même juré que personne ne serait au courant de cette union. Mon ami, maintenant la balle est dans ton camp ».
Une certaine assurance se dégageait du discours de Mekki. On sentait qu’il était heureux d’avoir trouvé cette issue.
Fier de sa virilité, Mahjoub se rappelait les longs moments qu’il avait passé avec Salka. Certaines questions, certaines réponses, certaines suggestions de la jeune femme commencèrent à prendre un sens dans son esprit. Ne lui avait-elle pas demandé si son ami fréquentait des femmes avant son mariage.
Lors de leurs discussions en tête à tête, elle ne cessait de lui poser des questions parfois dérangeantes. Elle voulait savoir s’ils avaient déjà fréquenté des filles, comment elles étaient, ce qui leur plaisait chez elles.
Mahjoub se sentait gêné, mais elle le suppliait de lui raconter tout. Avec le temps, elle voulut savoir plus sur sa vie personnelle. Elle riait en lui parlant, gesticulait, s’approchait de lui jusqu’à se coller à son corps.
Un jour, elle lui demanda s’il avait couché avec une fille vierge. Le jeune homme eut chaud. Il voulait partir. Salka le retint par sa chemise.
« Je ne te laisserai pas sortir avant que tu ne répondes à ma question ».
Mahjoub hésita un moment, puis il déclara :
« Oui ; une seule fois »
La digue qui retenait d’autres questions céda. La femme voulut savoir comment elle était, si elle avait le même âge qu’elle, comment il l’avait prise, à quel moment, et enfin où.
Incapable de répondre, le jeune homme mit fin à la conversation et quitta de force son interlocutrice.
En revenant à la maison, son mari voulait savoir pourquoi son ami ne l’avait pas attendu. Sa femme lui répondit calmement.
« Il vient juste de partir. Il a avoué toutes vos combines».
Mekki craqua. Il avait le vertige. Il lui raconta toute l’histoire. Il commença à pleurer. Elle le consola en répétant que ce n’était pas grave. Et le lendemain, ils invitèrent Mahjoub à diner avec eux.
Celui-ci hésita un peu. Il savait qu’il allait être harcelé par les questions de la femme de son ami. Toutefois, il accepta en se disant. « En tout cas, je ne lui dirai rien sur la nuit du mariage. Elle peut toujours poser des questions ! »
Il vint chez son ami le soir. Le diner ne fut servi que tard dans la nuit.
Salka demanda à son mari s’il avait fermé la porte à clé.
« Avec cette obscurité, il vaut mieux être en sécurité », ajouta-t-elle.
Le mari répondit qu’il avait bien fermé. Quelques instants après, il prétendit qu’il allait se soulager. Comme il n’y avait pas de toilettes, il quitta la maison, en prenant soin de bien fermer à clé derrière lui.
Restés seuls, Salka alla droit au but.
« Ecoute Mahjoub, ton ami m’a tout avoué »
L’invité ne réagit pas. Il croyait qu’elle était en train de forger une histoire afin de le faire parler davantage. Mais lorsqu’il entendit la suite du discours très détaillé de la jeune femme, il fut vraiment accablé. Aucune échappatoire. Il passa à table. La descente de la pente fut vertigineuse. Il lui confirma tout en soulignant d’autres détails.
Et avant de se taire il lui livra le dernier aveu :
« Tu es très belle et tu me plait beaucoup ! »
Salka aussi le trouvait très beau. Depuis la première fois où elle l’avait vu, elle était tombée sous son charme. Chaque nuit, elle pensait à lui. Elle rêvait qu’il la prenait entre ses bras, qu’il la caressait, qu’il l’embrassait.
Cette nuit là, il était à côté d’elle en train de lui révéler ses vrais sentiments. Pour l’encourager à continuer à parler, la jeune femme lui caressa la main en souriant. Il sursauta.
« - Qu’est-ce que tu as ? Tu ne te sens pas bien ? », lui demanda-t-elle
« - Non, ce n’est rien. J’ai un peu chaud ».
« - Détends-toi, et laisse moi faire »
Les caresses reprirent ouvertement, n’épargnant aucune partie du corps. Mahjoub ne pouvait plus résister. Ses grosses mains tremblaient.
Ils se regardèrent un instant sans parler. Il la prit enfin entre ses bras et lui colla un long baiser sur les lèvres. Elle s’allongea sur le tapis usé et souffla la bougie.
Il revint chaque nuit, sans qu’il soit invité.
« Entre, tu es chez toi » ; lui répétait Mekki, et il disparaissait.
Radieuse, Salka sautillait de joie. Elle préparait à manger à son invité, le dorlotait, lui demandait s’il avait besoin de quelque chose. Son amant baignait lui aussi dans le bonheur.
Quatre mois après le début de cette liaison originale, la jeune femme tomba enceinte. La situation devenait de plus en plus délicate. Mahjoub savait que c’était son enfant et il n’était pas près à le renier ni à l’abandonner.


XIII- Le jour où on découvrit, le corps de Mekki, complètement déchiqueté dans un ravin, toute la tribu accourut pour présenter ses condoléances aux deux êtres qui lui étaient chers : Sa femme Salka et son fidèle ami Mahjoub.
Après l’enterrement, l’amant déclara aux gens présents :
« Vous savez, mon ami pressentait certainement cette mort tragique. Il m’a toujours prié de prendre soin de sa femme si jamais par hasard il lui arrivait un malheur ».
Quelques mois après, Mahjoub épousa Salka.
Elle lui donna une petite fille qui ressemblait étrangement à Mekki.





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Auteur Commentaire en débat
aliv
Posté le: 08-09-2013 19:58  Mis à jour: 08-09-2013 19:58
Plume d'Argent
Inscrit le: 25-03-2013
De:
Contributions: 290
 Re: L'impuissant (suite et fin)
J'ai trouvé cette chute vraiment excellente. Je ne m'attendais pas à cela.
j'ai pris plaisir à lire ton histoire.
Merci beaucoup.
couscous
Posté le: 09-09-2013 05:41  Mis à jour: 09-09-2013 05:41
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: L'impuissant (suite et fin)
Solution tordue mais qui arrange tout le monde. Une question subsiste : comment Mekki est-il mort ? La dernière phrase fait penser qu'il aurait repris le flambeau et que Mahjoub n'aurait pas apprécié ? Mais il était impuissant ... Viagra es-tu là ?
A moins que je me fasse un film ... C'est l'avantage de la nouvelle, elle laisse une porte ouverte.

Merci Salimbye.
Loriane
Posté le: 17-09-2013 11:35  Mis à jour: 17-09-2013 11:35
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: L'impuissant (suite et fin)
Décidément c'est plus une vie de femelle et de mâle que d' homme et de femme, j'ai vraiment du mal avec cette vision de la sexualité et du couple.


Citation :
...même que la jeune épouse donnait son avis sur un problème...


...même que la jeune épouse donnât son avis sur un problème...
il y a d'autres fautes mais je crois qu'une relecture suffira.

Merci
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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