Si j'avais le pouvoir de changer ma destinée, il y a un rêve, bien plus que les autres, que j'aimerai réaliser. Il y a un but que je souhaiterai atteindre avant de terminer ma vie dans les décombres de cette Cité aux Tours infécondes. Je chercherai inlassablement à le concrétiser, quelles que soient les conséquences à en tirer. Je tenterai chaque jour que Dieu fait, de franchir les précipices qui m'en séparent afin de l'honorer. Je déclencherai les feux de l'Enfer dans le but de le matérialiser. Jamais je ne renoncerai à lui, puisque, depuis toujours, à lui je suis lié.
C'est de te faire l'amour jusqu'aux frontières de l'Eternité. C'est de, par mes mots, par mes gestes, par mes caresses ou mes baisers, te vénérer comme cette déesse à mes yeux que tu es. C'est de t'écrire des odes enflammées, c'est de te déclamer des vers sublimés, alors que chacun de mes regards plonge aux tréfonds de ton âme illuminée. C'est, de mes mains, parcourir chaque repli de ce corps que je désire ; j'en suis affamé. C'est d'en explorer chaque courbe, chaque interstice, chacun de ses contours les plus secrets. C'est de le dénuder progressivement, lentement, délicatement, y apposer mes doigts, et voluptueusement l'effleurer. C'est d'en savourer le galbe, le porter au firmament du plaisir d'être caressé ; de ce dos cambré par tes halètements émerveillés, à ces fesses magnifiées, ou à ces jambes, ces cuisses, à cette antre vulvée qui est le refuge de mille plaisirs fantasmés. Je n'en serai jamais rassasié.
Voir tes yeux briller tandis que je te donne tout ce que j'ai, tout ce que je possède de plus précieux ; jusqu'a mon intimité et ma virilité. Car, regarde, elle s'épanouit sous tes caresses exquises, sous les affleurements de tes lèvres assoiffées. Elle se développe, se raidit, parce que tu te l'es appropriée. Elle est désormais soumise à ta volonté ; à ton envie de la posséder. Alors, tandis que nos corps entament une danse frénétique qui nous emporte au-delà de cette Réalité ; nous nous donnons l'un à l'autre, sans retenue, au cours d'un combat qui n'appartient qu'à nous, c'est un fait. Alors que je chemine en toi à l'aide de ce membre, de toi affamé ; je m'abandonne à tes caresses, à tes cris d'extase qui ne font que s'amplifier. Et crois le ou non, les coups de reins que je multiplie afin de t'honorer, je les reproduirai jusqu'a ce que notre union n'explose et soit, à l'infini démultiplié.