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Poèmes confirmés : Deux chaussures
Publié par Loriane le 14-11-2013 14:26:28 ( 1359 lectures ) Articles du même auteur
Poèmes confirmés



Au milieu du flot d'acheteurs pressés
Deux chaussures plantées sur le béton.
Deux jambes droites dans un pantalon.
Au dessus un torse très droit, dressé.

Deux mains serrées sur une pochette.
Le visage sous de noires lunettes.
Seul, en statue de chair, immobile
Canne en main ballotté, si fragile.

Isolé, prisonnier de cécité.
Il résiste au flux d'une foule pressée.
Tendu, se coupe de l'agitation,
Semble méditer, tout en vibration.

Tous ses sens en écoute, quêtent un son.
Fouillent, décryptent les ondes et frissons.
Puis enfin, quand son fluide nous perçoit.
Attentif, tout en lui cherche une voie.

Il décrypte, imagine, nous saisit.
De lui vers nous se diffuse l' émoi.
Le miracle du contact est transmis.
Il sait notre présence ... il nous voit.


Lydia Maleville


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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
tagazou
Posté le: 14-11-2013 16:55  Mis à jour: 14-11-2013 16:55
Plume d'Or
Inscrit le: 17-07-2013
De: aulnay sous bois
Contributions: 524
 Re: Deux chaussures
Par excellence un poème fluide...La perception spirituelle est supérieure à celle physique mais les deux échangent harmonieusement dans ton poème. Tagazou
Bacchus
Posté le: 14-11-2013 17:32  Mis à jour: 14-11-2013 17:32
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Deux chaussures
Je pense que je suis comme chacun de nous : je me suis demandé comment j'accepterais la cécité, si cela devait m'arriver. Et j'ai toujours une pensée pour les aveugles que j'ai connus et que je vois dans les lieux publics. Ils n'ont pas le comportement de gens malheureux. Dans l'ensemble, ils sont même gais et souriants.
Il m'arrive parfois, quand je me lève la nuit, de ne pas ouvrir les yeux et de déambuler dans la maison, salle de bain ou cuisine. Je m'aperçois alors que j'utilise tous mes sens d'une façon différente.
Bien entendu, je ne prends pas cela pour un entrainement, mais c'est une manière de se rappeler la chance d'avoir ses facultés, quand on les a.
Merci pour ton poème Bacchus
couscous
Posté le: 14-11-2013 18:13  Mis à jour: 14-11-2013 18:13
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Deux chaussures
Belle évocation des sensations que peut ressentir une personne aveugle. Un des pires handicaps, je pense ...

Merci
Titi
Posté le: 14-11-2013 18:44  Mis à jour: 14-11-2013 18:45
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Deux chaussures
l décrypteimaginenous saisit.
De lui vers nous se diffuse l' Ã©moi.
Le miracle du contact est transmis.
Il sait notre présence ... il nous voit.


C'est notre regard(sans mauvais jeu de mot)qui n'est pas adéquate, les non-voyants( puisqu'il faut désormais employer ce terme,......,belle hypocrisie pour se donner bonne conscience!!) ne réclament rien de plus ,mais rien de moins également, que les voyants.

Pour faire suite au commentaire de Bacchus: nous avons un ami aveugle de naissance avec lequel, sur son initiative, il est de coutume, chaque année, de faire un repas complet, les yeux bandés...!!! Inutile de vous préciser la partie de rigolade, et notre copain n'est le dernier à profiter de la situation!!.

Ce que nous considérons comme son handicap, lui le gère comme une différence: il y a des grands, des roux, des aveugles, des gros, des chauves etc...

Dans les épreuves sportives pour handicapés, il y a les mêmes compétiteurs: les gagnants, les perdants, les mauvais joueurs et également des connards qui contestent les résultats, et cela est plutôt réjouissants, tout comme nous vous dis je!!
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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