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Nouvelles : Révision des 50 (fin)
Publié par arielleffe le 26-11-2013 16:47:36 ( 896 lectures ) Articles du même auteur



Le lendemain je suis levée à 6h30, je n’ai pas beaucoup dormi. Je me suis tirée les cartes divinatoires : aujourd’hui « rencontre ». Super ! Ca ne pouvait pas tomber un autre jour ?
Je dois me laver les cheveux et j’ai le droit de déjeuner jusqu’à 8h. Je dois commencer la potion diabolique juste après, il faut que je la joue fine, impossible de risquer une « explosion » dans la baignoire, mes cheveux devront être lavés et séchés avant l’heure fatidique. Quel stress !

Je déjeune, en suivant les recommandations de la fiche : Biscottes, confiture, café noir. De toute façon, tout va se retrouver dans les toilettes avant midi !
Je m’habille mais je décide de garder un pantalon de jogging pour pouvoir libérer les éruptions plus facilement.
Je m’installe avec l’ordinateur portable près des toilettes, à la place de ma théière, le pot en plastique.
Dès 9 h30, le cinéma recommence. Je suis épuisée, je redoute que quelqu’un ne sonne à la porte ou que le téléphone vibre. Je n’ose imaginer une explosion soudaine devant un témoin de Jéhovah venant m’annoncer que je suis sauvée, il penserait à un signe du ciel !
Si le chirurgien ne veut pas me faire l’examen je refuse de recommencer ce cirque. Je jongle avec les tampons et les serviettes pour éponger le flux de sang qui a décidé de se libérer lui aussi. Pourquoi Dieu nous a-t-il fait avec un corps comportant autant de liquides qui ne demandent qu’à s’échapper à la moindre occasion ? Il faudra que je demande au témoin de Jéhovah, mais pas aujourd’hui.
Vers 11 h mes humeurs se calment un peu, mon intestin doit être tout propre.

A 12h30, mon amie Frédérique (tu as vu tu es dans mon histoire !) vient me chercher. Je lui raconte mes aventures qui la font beaucoup rire, elle me suggère de les raconter. Nous partons vers l’hôpital, le plus dur est passé, je sais que je vais m’endormir grâce aux sortilèges du gentil anesthésiste et que je me réveillerai quand tout sera fini.

Une jeune infirmière m’installe dans une chambre individuelle. Je lui fais remarquer que j’ai retenu une chambre double parce que c’était moins cher. Elle me dit que ce n’est pas son problème, et que je serai aussi bien là. C’est mon jour de chance, je n’aurai pas à subir la famille d’une compagne de chambre, et si je suis fatiguée après l’anesthésie, je pourrai dormir. Elle me repose les sempiternelles questions, mon nom, mon âge etc, des fois que j’aurais envoyé quelqu’un d’autre à ma place. Elle est tellement gentille que je lui réponds de bonne grâce. Elle me dit qu’on m’emmènera au bloc à 14 h. Je regarde ma montre, à 13h45 j’irai changer mon tampon pour ne pas inonder le brancard de liquide rouge, il se mêlerait au liquide marron de mon caca ça serait beau !

On vient me chercher un peu plus tôt que prévu et je dois changer un peu mes plans.

Un gentil jeune homme m’aide à m’installer sur un lit à roulette et on me « stocke » avec d’autres personnes dans un petit hall devant deux blocs opératoires. Une autre jeune infirmière s’informe à nouveau de mon identité et me dit gentiment que nous sommes nées le même jour. A 25 ans de différence mais c’est sympa de me le dire. Elle m’enfonce une aiguille dans l’avant-bras avec beaucoup de délicatesse, je ne sens pratiquement rien. Une jolie femme liftée prend place près de moi, l’infirmière lui demande si elle a bien supporté la potion diabolique. Je sens la dame un peu désarçonnée à l’idée qu’on peut l’imaginer sur les toilettes en train d’exploser alors qu’elle fait tellement d’efforts pour paraître impeccable, et effacer les traces du temps. L’anesthésiste passe nous voir et pose des questions très personnelles à chacun d’entre nous, visiblement le secret médical est un mot qu’il n’a jamais entendu :

- Bonjour, comment allez-vous ?

Question à deux balles, je préfèrerais être loin, très loin d’ici.

Evidemment je réponds :

- Très bien merci.

- Vous avez bien pris toute la potion ?

C’est reparti ! Oui et j’ai bien explosé dans les toilettes !

- Oui pas de problème.

- Vous avez eu des absences ces jours derniers ? Plus, ou moins que d’habitude ?

De quoi je me mêle ?!? Pourquoi parle-t-il de ça devant tout le monde ? On va me prendre pour une zinzin !

- Tout va bien.

- Vous êtes sûre ? Vous n’avez rien remarqué ?

Il insiste cet idiot ! Les autres me regardent avec curiosité. Je prends mes médicaments et tout va bien.

-Vous avez bien pris vos cachets surtout ! Le même nombre que d’habitude ?

- Oui tout va bien.

Il est lourd décidément !

L’infirmière pousse mon brancard dans le bloc. Tout paraît prêt. On me met un masque sur le nez et la bouche, on m’injecte un liquide dans la perf, et je m’endors.

Je me réveille dans une salle au milieu de personnes en uniformes verts. Il y a des brancards partout, j’ai un peu de mal à ouvrir les yeux. Il y a un drôle de bruits dans la salle, c’est une machine, je ne sais pas à quoi elle peut servir, ça m’empêche de dormir. Il faut que je me réveille, je suis en salle de réveil, l’examen a eu lieu, j’espère qu’ils ont réussi à le faire… Je tourne la tête vers la gauche. Une grosse femme est allongée à quelques mètres de moi, elle dort toujours, et… elle ronfle. C’est elle la machine que j’entendais ! J’espère que je n’ai pas ronflé comme elle !
Le jeune anesthésiste passe d’un lit à l’autre, je l’entends dire à un vieux monsieur qui dort encore:

- Monsieur, tout va bien, on vous a enlevé quelques polypes mais c’est sans gravité. Il se tourne vers l’infirmière.

- C’est un homme très âgé, il a plus de 80 ans.

Toujours fâché avec le secret médical celui-là !

Il s’approche de moi :

- Tout s’est bien passé !
- J’espère que je n’ai pas ronflé, dis-je en regardant ma voisine de lit.
- Non, ne vous inquiétez pas.

Il est gentil finalement.

On me reconduit à ma chambre. L’infirmière a changé, ce n’est plus la gentille jeune fille du début de l’après-midi, mais un espèce de dragon qui a bien mon âge !

-On va vous apportez un goûter. Vous avez eu des gaz ?

J’aime bien l’association des deux évènements, ça met en appétit.

-Non je n’ai pas mal au ventre.

- Vous avez dû les faire dans la salle de réveil.

Quelle horreur ! Alors comme ça je n’aurais pas ronflé mais pété devant tout le monde ! C’est un supplice cet examen.

Elle regarde mon bras et m’informe qu’elle va revenir avec le nécessaire pour m’enlever l’aiguille qui est encore dans mon bras.

C’est un vrai gendarme cette bonne femme. Sans ménagement elle me tire le bras et m’arrache littéralement les sparadraps et l’aiguille, quelle brute !

Bon c’est pas tout ça mais au bout de trois heures de lecture de vieux Téléramas j’aimerais bien rentrer chez moi. Il faut attendre le gastro-entérologue, il doit finir ses explorations d’intestins et d’estomacs puants, quel métier !

A 18 heures je suis enfin libérée, retour dans 5 ans … Agnès (toi aussi tu es dans l’histoire !) m’attend à la porte de l’hôpital, surprise de me voir en si bonne forme.
FB arielleffe

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Auteur Commentaire en débat
couscous
Posté le: 27-11-2013 06:14  Mis à jour: 27-11-2013 06:14
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Révision des 50 (fin)
Quelles péripéties tout de même ! Mais se faire entendre que tout va bien est une belle récompense. Je suis fan de ton humour

Merci pour le partage d'expérience, qui peut être bénéfique pour les autres.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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