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Nouvelles confirmées : Le Père Noël, lorsqu'un mythe s'effondre ...
Publié par couscous le 10-12-2013 06:40:00 ( 884 lectures ) Articles du même auteur



Un mythe s’effondre …

Salut, je m’appelle Lila. J’ai 16 ans. Il faut que je vous raconte ce qui m’est arrivé. Vous n’allez pas y croire. Je n’en reviens toujours pas.

Commençons depuis le début. Je suis née un beau jour du mois de mai, les fleurs commençaient à parfumer le jardin, toute la nature était colorée et les températures devenaient plus clémentes après un long hiver. Vous vous en foutez ? Sympa, merci !

Passons directement à mon premier Noël. Mes parents, Mr et Mme De Bougainvilliers – Fribourg, châtelains de leur état, avaient à cœur de me combler. Ce sont eux qui ont écrit ma première lettre au Père Noël, étant donné qu’il ne m’était pas encore loisible de le faire moi-même, faute d’être surdouée. L’Homme en Rouge m’apportait ainsi plein de cadeaux.

A partir de 6 ans, je fus capable d’étaler des mots compréhensibles sur une page blanche et me suis occupée seule de lister mes désirs, à force de découpages dans les folders publicitaires de saison. Au fil des ans, ceux-ci devinrent de plus en plus fous et ambitieux. Je reçus ainsi une année, un pur-sang arabe. Le Père Noël était généreux. Il le semblait spécialement avec moi. Mes copines de Lycée me répétaient toujours : « Arrête de croire au Père Noël, Lila ! » Mais quand je leur montrais mes cadeaux, elles me disaient que c’était mes parents qui les achetaient et bla bla bla. Bande de jalouses et médisantes ! Si j’avais su …

Moi, tout ce que je constatais, c’était que je déposais ma lettre sur la cheminée début décembre, elle disparaissait la nuit suivante et le 25 au matin, tout ce que j’avais souhaité se trouvait au pied du sapin.

Cette année, un nouvel élève a intégré la classe en septembre. Il est craquant ! Son petit nom est Sébastien. Comme il est beau ! J’ai bien tenté de le séduire en laissant tomber mon crayon à ses pieds. Mais il ne me l’a jamais ramassé.

Arrivait alors le mois de décembre et la possibilité de faire mon vœu annuel. Cette année, c’était décidé : pas besoin de bricoles ou de babioles, il me faut autre chose. Je n’étais plus une petite fille. J’avais déjà tous les biens matériels qu’on puisse rêver. Dans mes bouquins, les jeunes filles trouvent toutes l’amour ! Voilà ce qui me manquait.

J’ai pris mon plus beau papier à lettres, celui avec les cœurs et les angelots. Quoi c’est kitch ? Après une longue réflexion, j’ai couché mon plus profond désir sur la feuille rosâtre et j’ai déposé l’enveloppe dans ma grande chaussette rouge et verte accrochée comme chaque année sur la cheminée.

Le lendemain, j’ai remarqué un air étrange chez mes parents. Ils me jetaient des regards gênés et faisaient des messes basses. J’espérai qu’ils n’avaient pas l’intention de m’annoncer qu’ils voulaient divorcer ! Cela semble en effet la grande mode maintenant !

Nous étions le 25 décembre et je descendis prestement vers le sapin de trois mètres de haut qui ornait le salon. A son pied, une lettre ! Je m’empressai d’arracher l’enveloppe et de la lire. Le texte était écrit à l’ordinateur. Quelle modernité étonnante de la part d’un homme âgé de plusieurs siècles. Il était juste noté : « Ton cadeau arrivera vers 10 heures. Sois prête ! »

Ni une ni deux, je montai l’escalier quatre à quatre (ça fait beaucoup de chiffres pour une fille qui déteste les maths !). Je m’engouffrai dans la salle de bain et n’en sortis qu’une heure plus tard, maquillée et taillée dans ma plus belle robe du dimanche.

La grande horloge de la cuisine sonna 10 heures. Le dernier ding résonna et le silence se fit dans la maison. Mes parents étaient assis sur le canapé et m’observaient d’un air inquiet. Je restais plantée dans l’entrée à me triturer les mains en restant les yeux rivés sur la porte centenaire en chêne sculpté et ornée de gonds et poignée en argent. Les minutes passèrent.

Soudain, mon père se leva nerveusement et se rendit à l’étage. J’entendis une conversation animée mais j’aurais été incapable d’en déterminer le contenu. Il s’agissait sûrement d’un coup de fil professionnel.

Peu après, il revint et s’approcha de moi. Me posant la main sur l’épaule, il me chuchota :

« Suis-moi ma chérie.
- Mais, j’attends mon cadeau. Il était noté dix heures mais le Père Noël a peut-être eu un contretemps.
- Viens, je vais t’expliquer. »

Je le suivis jusque dans son bureau où il m’invita à m’asseoir. Il ouvrit un tiroir à l’aide d’une minuscule clé et en retira seize enveloppes qu’il me tendit. Je les reconnus tout de suite.

« Mes lettres au Père Noël ! Mais … pourquoi il vous les a rendues ?
- Parce qu’il n’existe pas. Nous avons tenté chaque année de préserver le mythe car nous adorons voir toutes ces petites étoiles dans ton regard lorsque tu découvres tes cadeaux au pied du sapin. Nous n’avons pas eu le cœur de t’enlever cela. Mais, cette année, tout s’est compliqué. Tu as demandé que ce Sébastien tombe amoureux, qu’il vienne te demander de sortir avec toi et qu’il t’embrasse comme dans un film dont j’ai oublié le nom.
- Roméo et Juliette … »

Je sentis alors mes joues devenir cramoisies. Si j’avais su que ma lettre serait lue par mes parents, je n’aurais jamais écrit tout cela ! Comment ai-je pu être aussi naïve ? Mes amies ont dû me prendre pour une idiote. Mon père continue :

« Ta mère et moi avons discuté longuement après avoir lu ta lettre. J’ai fini par prendre contact avec les parents de ce garçon afin de savoir s’ils seraient d’accord que vous fréquentiez … quelques temps.
- Non ! Tu n’as pas fait cela ?
- Ses parents sont très gentils. Ils ont été un peu étonnés par ma demande un peu particulière mais ils en ont parlé avec leur fils qui semblait d’accord de jouer le jeu. On avait donc fixé rendez-vous aujourd’hui à dix heures. Ne le voyant pas arriver, j’ai appelé tout à l’heure. On m’a expliqué qu’il s’était ravisé car il a des vues sur une autre fille. Il a eu peur de la perdre. Je suis désolée ma chérie. »

Après cette annonce, comme un pavé jeté dans la mare de mes illusions, je fus bouleversée. Je restai pantelante sur ma chaise, les yeux dans le vide. Une seule pensée me traversa l’esprit : « J’ai 16 an et je sais maintenant que le Père Noël n’existe pas ! »

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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