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Nouvelles confirmées : La déboulade .
Publié par Bacchus le 22-12-2013 22:30:00 ( 996 lectures ) Articles du même auteur



Je vais tâcher d'être clair et précis :
La 'Déboulade', dans le Normand antique de ma jeunesse, c'était un mot qui exprimait la totalité d'un programme aussi complexe que hasardeux, risqué et onéreux.
Des déboulades trop fréquentes auraient dévalué la valeur de ce qui, justement, n'en avait que par sa rareté et sa décision intempestive;Décider une déboulade et l'entreprendre en pesant, au préalable, les inévitables inconvénients qu'elle entraînerait, à coup sur, ce n'était plus une déboulade ! c'était une foiridon ordinaire...
Là, il s'agissait d'une sortie en bande, à une ou plusieurs voitures, sapés crapulards avec fringues sacrifiés, pour la circonstance, la paie intégrale en fouille, boite à pharmacie facultative, bien qu'indispensable.
Prévoir l'heure du départ, fantasmer sur celle du retour. Pour le moment, c'est samedi soir. On se retrouvait comme prévu, empestant la gomina. ' Grease ', comme on dira plus tard..
Et en voiture pour l'aventure ! Je présume qu'il a du y avoir bien des signes de croix discrètes et sincères ébauchées au moment de glisser la première jambe dans la bagnole.
Arrivés à la nationale, on pouvait dire que nous étions à la croisées des chemins; tout ce qui allait se produire allant être différent selon que notre conducteur déciderait de tourner à gauche ou à droite.
A gauche, c'était vers St Romain de Colbosc , Bolbec et tous les petits villages de campagne où il était si agréable d'aller semer la pagaille dans une quiétude somnolente et réveiller les vindicatives bandes locales
A droite, c'était vers Harfleur, Montivilliers et tous les petits villages du bord de côte où il était si agréable d'aller semer la pagaille dans une quiétude somnolente et....
Nous avons tourné à droite.
Premier petit arrêt à La Brèque, à la sortie d' Harfleur, dans la petite baraque qui faisait bar-booling. Là, méfiance : nous sommes tombés sur la bande de L'Arménien qui, elle aussi, démarrait en déboulade. L'expérience nous avait appris, aux uns comme aux autres, qu'il fallait mieux éviter les frictions à ce stade de festivité.Ce qui fit que nous nous sommes retrouvés en train de nous offrir des tournées, avec beaucoup de civilités et de bonnes manières ! On se ratrappera plus tard ....
En route vers Fécamp. Entente tacite. Fécamp, c'était ' La Rose Rouge', petit bal très connu et pas très fréquenté, mais la raison coulait de source. D'ailleurs, pourquoi on s'obstinait à l'appeler bal ? C'était une longue salle, parfaitement dénudée de tout ce qui aurait pu casser, avec une buvette et un électrophone dissimulé quelque part.
'La Rose Rouge' n'était qu'un grand ring où tout le monde venait se talocher, à la bonne franquette et sans méchanceté. Comme une cour de récréation pour adolescents attardés, quoi.
Ce jour-là, on sentait bien qu'il y avait de l'intention, mais pas le coeur. Et puis, la bière était chaude.
Nous sommes repartis, un peu déçus et assoiffés. Nous avons squatté bruyamment la terrasse d'un bar où nous allions parfois, tout près du quai aux morutiers.
Quelques tournées que nous nous offrions mutuellement et retour à la voiture . Tiens, petite surprise, Une nana était installée sur la banquette arrière, en nous adressant un grand sourire qui nous incitait à la tolérance. Bon.On la connaissait. C'était loin d'être un prix de beauté, mais elle était connue pour son indifférence aux investigations des curieux en mal de connaissances d'anatomie féminine. Et puis elle nous a demandé gentiment de lui faire faire un petit tour en auto.Alors, on a sillonné les rue de Fécamp à toute petite vitesse, en faisant passer, de temps en temps, notre invitée par dessus les sièges pour une répartition équitable de sa compagnie.
Quand , grisée de paysages et de grand air, elle nous a demandé de la raccompagner chez elle, nous avons remonter l'espèce de jetée au bout de laquelle elle habitait.
Et ce fut à l'instant même où, descendant du véhicule, un bonnet de soutien-gorge dépassant du col de son corsage, la jupe de travers et les cheveux en bataille, que son père surgit du portail en hurlant, un truc ( ? ) à bout de bras, et qui courait vers nous.
Une brusque marche arrière, un demi-tour sur les chapeaux de roues, de grands éclats de rire et en route vers de nouvelles aventures!
Nous avons sillonné la campagne en ayant à coeur de ne sauter aucun bar de rencontre.Puis on s'est lassés.
En passant, cela me fait penser à mon père qui, lui aussi, avait du être un habitué des déboulades : que ce fut dans n'importe quelle région de France, de Navarre jusqu'à l' Ecosse; ses yeux balayaient le paysage. Rien ne lui échappait. :
' " Gare-toi là ! y'en a un ! "
Ce n'était jamais un musée, qu'il avait détecté. Ses sens aiguisés de débouleur avaient localisé un bistrot, aussi discret et anodin qu'il ait pu être.

Retour à mon histoire.
La nuit était déjà bien avancée et l'ambiance, en campagne n'étant pas folichonne, nous nous sommes arrêtés dans un coin tranquille pour un semblant de repos plus énervant que reposant.
Dés le petit jour, nous avons trouvé une boulangerie ouverte et avons attendu l'ouverture d'un bistrot. Je ne jurerais pas que nous avons bu du café...
Et nous avons repris la randonnée.
Matinée morne d'un dimanche dans les campagnes où tout le monde semblait vouloir aller à la messe. Pas nous.
Midi passé, tout sembla rentrer dans un ordre que nous reconnaissions.
- " On va faire un tour à Epreville ? "
Tiens, bonne idée. Il y avait, à Epreville, un petit bal du dimanche, à la salle des fêtes, assez renommé pour le bon caractère des filles des environs qui ne rechignaient pas sur le petit vin blanc, tonnelles ou non, les bosquets faisant l'affaire.
Arrivés à cinquante mètres environ de la départementale vers Epreville, notre chauffeur a eu l'dée de tracer l'hypothénuse d'un triangle rectangle, dans le champ de blé situé au carrefour : Il a coupé le champ en biais , pour rejoindre la départementale un peu plus loin. Il a sans doute voulu refaire ce que d'autres copains avaient fait et qu'ils nous avaient raconté abondamment. Mais ils nous avaient aussi raconté qu'ils avaient planté la bagnole au milieu du champ de blé et que ce fut le paysan,avec son tracteur, qui les avait sortis de là. Et pas avec sourire ni tolérance...
Nous, on a rejoint la route
Mais, de toutes façons ce jour-là n'était pas un très bon jour.
De loin, en s'approchant de la salle, une fois descendus de voiture, nous savions déjà, rien qu'au rythme de la musique, que la danse n'était pas de rigueur.Trop fort, ça voulait dire : bruits anormaux à recouvrir.
C'était bien ça . Dans le sas de la porte d'entrée, je retrouvais Huger, un vieux copain d'enfance, d'un village tout près du mien. Le petit boulot, à qui je mettais des tannées, mesurait deux mètres de haut pour cent dix kilos de muscles. Il était champion de judo de je ne sais quel niveau et, pour l'heure, il avait plutôt l'air de s'essayer au catch.
Je ne peux plus voir un album d'Astérix sans penser à lui, à cet instant : Tel Obélix, il tenait la tête d'un petit Romain local sous son bras. Sans plus se préoccupé de lui, il nous a tendu sa main disponible pour serrer les notres. Nous avons discuté de choses et d'autres et il avait vraiment l'air d'être content de me voir.
De temps en temps, pour faire patienter sa victime, il lui mettait une petit taloche, mais vraiment, sans méchanceté. D'ailleurs, tout le monde savait bien que, depuis qu'il faisait du sport, Huger avait abandonné toute agressivité. Là, il s'entretenait, en quelque sorte.
Nous nous sommes frayé un chemin à travers la pâtée bon enfant qui se déroulait au son d'un paso-doble. Marquant le pas en cadence, son locataire sous le bras, Huger nous suivait pour boire un coup avec nous .. Il a relâché sa proie, sans la regarder, pour prendre sa canette. J'ai pensé qu'on aurait pu l'inviter, mais ce n'était pas mon affaire.
Et puis on a reprit la route....
Quelques embrouilles avec des paysans qui n'appréciaient pas nos manières de citadins, beaucoup, beaucoup de bière brune, et puis, lassés de la campagne, du grand air et des grands espaces, nous nous sommes retrouvés au Havre. Alors là, oui, on pouvait enfin envisager de la rigolade grandeur nature !
Nous avons commencé la tournée des bars américains, cabarets et clubs soit disant privés. La nuit tombait, heureusement, sans se faire de mal,
Mon but, dès le départ de ma narration, était de vous faire partager les joies de la campagne Normande, je ne m'étendrais pas sur sur les aventures pouvant survenir dans une ville qui ne s'éveillait qu'à la nuit tombante. Bof...vous devez connaitre..

Et c'est ainsi que le lundi matin, trés tôt au levé du jour,
Mais cela, je vous l'ai raconté dans mon poème : ' A mon dabe ' du 26-04-2013


Mon père pensait bien tout ce qu'il m'avait dit.
Après tout un week-end de virées et de gigue,
Un lundi, au matin, écrasé de fatigue,
Je retrouvais ma chambre et tombais sur mon lit.
Quelques minutes après, un bras m'a agité.
Mon père était en bleus et partait au travail.
Il n'a pas dit un mot, mais là, vaille que vaille,
Je me suis souvenu et je me suis hâté.

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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