Elle passe et repasse, et tout le temps debout, Travaillant nuit et jour pour joindre les deux bouts, Un vêtement de lin, de laine ou de dentelle, Sur son autel oblong, étalé devant elle. Depuis qu'elle a treize ans, la vie l'a mise au fer, Respirant en suant, sa future fumée, Et si le docteur Faust appela Lucifer, Devant Dieu, la pauvrette est ainsi consumée. Chaque fois, sur mon front, qu'une ligne apparaît, Écrite par le temps, de sa main de froidure, Je voudrais, sur ma peau, y supprimer ce trait, Comme la repasseuse efface une froissure. Et lorsque je serai ridé comme une prune, Et que la Mort sera penchée sur mon chevet, De mon âme, attendant de remplir la Grande Urne, Alors, je la prierai de vouloir repasser.
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