J’ai vu la mer mourir sur la grève Dans un dernier soupir s’allonger Sur le sable qui ne veut être son amant Mais sa vaguelette insiste suave Dans un dernier baiser stoïque
Miroir d’azur de la voûte des cieux Son bleu tapis à la pelisse ouatée Promène les vaisseaux amoureux De son calme qui leurs font oublier Instants où grondera sa colère
Elle vous laisse regarder ses dessous Quand la vague de dentelles blanche Roule sa musique dans un concerto Où vacarme hurle égoïste sa puissance Qu’un sain conscient ne peut dérouter
Et le marin sur son manège funeste Quand sa barcasse ne répond plus Aux ordres d’une pensée ébranlée Se laisse conduire sur la peau agitée D’une mer qui ne se laisse maitriser
A la latitude ultime de son acrimonie Elle ouvre les portes de ses abysses Où gourmande de l’inexplicable Elle enfouie dans son ventre déformée La chair de ses hommes qui l’aimaient
Apaisée de sa faim destructrice Elle reprend son doux miroitement Pour ramener à son amour belliqueux Les restes de sa folie démentielle Quand sable purifié pleure malédictions ☼ƇƑ
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