Les chaises volantes stridulent L'exaltation des filles.
Un galant éconduit Refourgue ses bonbons.
Sur l'estrade une femme S'habille d'un boa lisse et froid. La caisse encaisse. Le badaud pousse le rideau Pour un trouble à deux sous.
Une voiture docile suit son rail. Pour entrer dans la courbe, Des petites mains moulinent Le branlement d'un volant.
Assis au bord du siège, la barre relevée, Un forain intrépide Plonge en ellipses folles. La foule médusée aspire de grands "ah!"
Pendant c'temps là A Rio Brûle l'usine de café.
La fête bat sa liesse.
Joute des haut-parleurs: Des tsoin-tsoin des yé-yé.
Dans l'euphorie grouillante, Un couple.
Deux vieux.
Ils soupirent des sourires, Se font un noeud de mains.
L'enfant épris de peine, Lâchant alors la fête, leur vole des nostalgies.
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