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Nouvelles confirmées : Interrogatoire
Publié par couscous le 24-05-2014 18:17:13 ( 1250 lectures ) Articles du même auteur



L’inspecteur Ladendure s’apprêtait à entrer dans le local réservé aux interrogatoires. Ce Berger Allemand au beau museau sombre et à la queue touffue en avait vu des affaires glauques mais celle-là dépassait l’entendement. Il lapa un peu d’eau dans le bol situé près de la porte et entra. Là se trouvait un chihuahua beige aux oreilles démesurées en comparaison avec sa taille ridicule. Mais l’inspecteur savait qu’il ne devait pas se laisser attendrir par l’allure trop mignonne de cette race car elle était réputée être assez dangereuse. L’animal était attaché par une chaîne aux gros anneaux d’acier, dont le poids lui faisait plier l’échine, lui donnant un air pitoyable. Sur le côté de la salle se trouvait un Yorkshire, l’interprète attaché à la police de Montpellier. Le berger allemand le salua d’un reniflement discret de son anus.

« Comment vas-tu Bryan ?
– Oh, magnifiquement bien ! Je reviens d’un voyage dans ma famille anglaise. On s’est régalé de croquettes de gélatine et de pâté à la menthe. Great !
– Et quelle langue parle notre suspect ?
– En patois espagnol, pas facile à comprendre mais on va se débrouiller. »

Le petit Yorkshire avait un accent anglais très prononcé qui faisait sourire toute la brigade, surtout Claude Wasisdasse le Dobermann. Mais il était respecté car il connaissait presque toutes les langues et était devenu indispensable en raison de l’immigration de nouvelles espèces. Ladendure commença son interrogatoire :

« Monsieur Jesus De Santos De la Vega Olé, vous êtes accusé d’avoir tué et dévoré votre maîtresse, Madame Patédelapin, avec la complicité de votre frère, Carlos. Nous avons trouvé sa dent sur pivot dans vos déjections et son alliance dans celles de votre frère.»

Le suspect commença son récit en Espagnol et Bryan traduisit au fur et à mesure.

« Monsieur l’inspecteur, mon frère et moi sommes innocents. Tout a commencé il y a deux semaines. Maimaine nous a demandé l’autorisation pour aller boire un café chez notre nouvelle voisine de palier, une certaine Clothilde.
– Qui est Maimaine ?
– Notre humain de compagnie. Elle s’appelait Germaine mais on trouvait son surnom plus mignon. Il lui si allait bien.
– Et que s’est-il passé ? Vous l’avez accompagnée ?
– Non, la Clothilde vivait chez une chatte. Je ne peux pas les supporter ! Ils sont si pédants et imbus de leur personne que cela me hérisse les poils. Maimaine est rentrée en fin d’après-midi et s’est affalée dans le canapé. On n’y a pas prêté attention car il arrivait souvent qu’elle aille au café et en revienne pour faire la sieste. Nous, on la laisse tranquille, le temps qu’elle récupère. On lui a fait une papouille et nous sommes allés faire coucouche panier ce soir-là, après avoir fini les dernières croquettes de notre bol commun. Le lendemain matin, elle était toujours dans le canapé occupée de dormir. On commençait à avoir les crocs et on a commencé à la lécher pour qu’elle se réveille, puis à la mordiller, histoire de rappeler qui sont les maîtres des lieux, mais sans succès.
– Pourquoi n’avez-vous pas tenté d’appeler du secours ?
– Il n’y a pas de téléphone à la maison et la porte était fermée à clé. On a bien essayé d’aboyer pour attirer l’attention mais comme les voisins avaient l’habitude de nous entendre faire du ramdam tous les jours, ils ne se sont pas inquiétés.
– Voilà ce que c’est de toujours crier « Au loup ! ». Et après ?
– Carlos et moi devenions affamés. Nous avons fouillé les armoires et trouvé les dernières croquettes. Elle n’avait pas encore fait les courses malgré nos diverses protestations. Pas encore bien dressée la Maimaine ! On allait boire au robinet pour ne pas mourir de soif. Quand la boîte de croquettes fut vide, on est devenus fous de faim. Et cette odeur forte qui commençait à se dégager dans le salon. C’était assez agréable et cela attisait encore plus faim. À un moment, un coup de folie, on ne s’est plus contrôlés. Alors on a commencé à lui grignoter les mollets, puis on est remontés le long de ses jambes, ses bras, etc. Jusqu’à ce que l’humaine de ménage donne l’alerte car personne ne répondait à ses nombreux coups de sonnettes. Lorsque les Saint Bernard pompiers ont défoncé la porte, Carlos et moi étions heureux d’être enfin libres. Mais très vite, on nous a emmenés ici et accusés de meurtre. Mais nous sommes blancs comme neige Monsieur l’Inspecteur. C’est juste notre instinct de survie. Elle était déjà morte quand on l’a dévorée. Et puis qui se préoccupe d’un humain de compagnie ? On en enterre plein dans les jardins sans que personne ne fasse d’autopsie.
– Bon, vous semblez sincères mais on va vous passer au détecteur de mensonges et briffer nos collègues de la brigade humaine pour aller interroger cette Clothilde. Ce ne sont pas des lumières mais ils devraient pouvoir la faire avouer. Si c’est la coupable, une petite euthanasie et c’est fini ! Quand à vous et votre frère, vous allez être hébergés à l’hôtel, le temps de nettoyer votre appartement. Vous pouvez passer à la SPH pour en choisir un autre.
– Oh, merci Inspecteur !
– Dites, je me suis toujours demandé… ça a quel goût la viande humaine ? »

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Donaldo75
Posté le: 24-05-2014 20:24  Mis à jour: 24-05-2014 20:24
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
 Re: Interrogatoire
L'inspecteur Ladendur, fallait la chercher celle là.
Et je ne parle pas du Doberman.
Ton histoire, c'est un cauchemar pour les Chinois qui eux mangent du chien.
couscous
Posté le: 24-05-2014 20:29  Mis à jour: 24-05-2014 20:29
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Interrogatoire
Oui, les chinois ! J'aurais dû y penser ! Bon, à creuser.

Merci Donald
Donaldo75
Posté le: 25-05-2014 13:13  Mis à jour: 25-05-2014 13:13
Plume d'Or
Inscrit le: 14-03-2014
De: Paris
Contributions: 1111
 Re: Interrogatoire
Je vois que tu as pris ta pelle et as creusé bien profond.
EXEM
Posté le: 25-05-2014 17:58  Mis à jour: 25-05-2014 17:58
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Interrogatoire
Cette affaire a fait couler beaucoup d'encre... rouge.
Bravo. Encore un texte de Couscous à mon goût.
couscous
Posté le: 26-05-2014 06:20  Mis à jour: 26-05-2014 06:20
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Interrogatoire
Oui, Donald, c'est juste ! Une tombe pour la pauvre victime !

Exem, ton goût est celui du sang alors ...

Merci à vous deux !

Couscous
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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