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Nouvelles confirmées : Facebook et moi
Publié par dominic913 le 04-07-2014 14:20:51 ( 778 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Il y a quelques années, lorsque je me suis inscrit sur Facebook, j'étais animé de grands espoirs. Comme vous le savez sans doute aujourd'hui, je suis quelqu'un d'assez replié sur lui même. La vie a été cruelle avec moi,injuste, source de souffrances et de terreurs intenses. J'ai été blessé de nombreuses fois au cours de mon existence, et certaines des cicatrices engendrées par les événements qui m'ont rendu si fragile, hypersensible, anxieux, ne sont toujours pas entièrement refermées. J'ai connu le rejet, la moquerie, la trahison, les désillusions, les rèves et les espoirs brisés, les ambitions personnelles, professionnelles, amicales ou sentimentales, maintes fois anéanties. J'ai connu les déchirures familiales, la mort de mon petit frère - alors qu'il n'avait que 18 ans, dans un accident de voiture. Des secrets qui ont meurtri mon enfance et mon adolescence m'ont été révélés il y a quelques années : l'homosexualité de mon père depuis toujours, et son mariage avec ma mère afin de rentrer dans les "normes", m'a achevée. Durant toute mon enfance et mon adolescence, celui-ci m'a rabaissé, humilié, et ma confiance en moi s'est progressivement volatilisée au fil des années. A l'école primaire, au collège, au lycée, etc, j'ai souvent été l'objet de sarcasmes, de rejets, ai été un jouet avec lequel mes camarades s'amusaient ; à le blesser quotidiennement, à le repousser, à rire de lui et de sa tache de naissance et de son handicap. A l'adolescence, à l'époque des premiers émois sentimentaux, les jeunes femmes pour lesquelles j'avais des sentiments m'ont ignoré, se sont moqué de ce que j'éprouvais pour elles. Mes camarades sortaient avec elles, faisaient la fête, mais jamais je n'étais invité à les accompagner ou a participer à leurs activités.
Tout cela a fait que je me suis, depuis longtemps, replié sur moi même. Le seul refuge que j'ai trouvé, ce sont les livres, les mondes imaginaires dont ils étaient le reflet. Et lorsque je suis, des années plus tard, entré à la Bibliothèque Nationale et que j'y ai été employé trois ans, j'ai découvert un univers où nul ne pouvait m'atteindre, où nul ne pouvait me blesser. Et, alors que lisais déjà beaucoup avant, depuis ma plus tendre enfance, mon amour des livres s'est infiniment accentué. Il m'est même arrivé de lire trois livres dans la même journée ; l'un sur mon lieu de travail durant mes heures de pause ; le second, lorsque je venais a la Bibliothèque Nationale en tant que chercheur et lecteur, après mes heures de travail ; et le troisième en retournant chez moi, afin de me détendre de mon travail et de mes recherches sur les civilisations, les mythes, les légendes, l'ésotérisme, l'occultisme, la philosophie, les grands énigmes historiques a travers les ages et les continents.
Plus je lisais, plus j'avais envie d'en découvrir, d'en apprendre, j'étais avide de nouveaux savoirs, de nouvelles connaissances ; diverses et variées. J'ai toujours été doté d'un esprit curieux, dans tous les domaines de la connaissance et du savoir. Chaque sujet sur lequel je me penchais m'ouvrait les portes sur de nouveaux questionnements, de nouvelles interrogations, sur nos origines, sur la religion, notre devenir, sur l'évolution de la société, des sociétés et des civilisations, des hommes, de la pensées, de la technologie, et bien d'autres choses encore. Aujourd'hui encore, je suis avide de progresser dans tous ces domaines, et dans bien d'autres encore. Et je lis toujours énormément ; je ne peux pas passer une journée sans lire, sans m'informer, sans poursuivre cette quête sans fin vers la connaissance. Cela a développé mon propre imaginaire, et un jour, m'a donné l'envie d'écrire mes propres textes, mes propres poèmes, nouvelles ou roman. Et lorsqu'en 2002, j'ai définitivement quitté le monde du travail puisque celui-ci ne voulait pas de moi a cause de ma différence, j'ai pris la décision de me consacrer entièrement et uniquement à l'écriture, ainsi qu'a la quête du savoir que je vis quotidiennement.
En même temps, alors que durant les années 1990, j'étais un peu sorti de ma coquille grâce a mes emplois successifs, a mes activités de jeux de rôles, que j'ai couru dans tout Paris, a Laval, aux cafés philosophiques, en discothèque, au restaurant, au cinéma, etc. J'ai même fait un certain nombre de rencontres amoureuses ou amicales ; mais qui finalement m'ont profondément blessé et qui ont accentué après 2002 mon envie de me replier sur moi mème, d'oublier toutes ces souffrances, toutes ces blessures.
Alors, quand j'ai découvert Facebook, je me suis dit que ce serait un bon moyen de partager avec d'autres a travers mes écrits, mes poèmes, mes romans, mes nouvelles, les univers que j'ai créé ou que j'aime. Je me suis dit qu'avec le temps, je rencontrerais virtuellement des personnes avec lesquelles je pourrais devenir ami, sincère, vrai, franc, me montrer tel que je suis, non pas par mon physique, mais par ma personnalité, mon caractère, mon envie de partager, d'apprécier, de découvrir ces personnes, si différentes mais si enrichissantes. Évidemment, je ne le nie pas, et je n'en n'ai pas honte, ces liens, c'est surtout avec des femmes que je voulais les créer ; non seulement parce que mon hypersensibilité me pousse automatiquement vers elles, parce que les blessures que celles que j'ai connu dans la vie réelle m'ont fait comprendre au moins une chose : c'est que nous sommes tous différents ; et que ce n'est pas parce que certaines m'ont blessé, trahi, humilié, brisé, que toutes les femmes sont pareilles. Alors, que ce soit en France ou un peu partout dans le monde, j'ai créé des liens affectifs, amicaux, profonds, sincères, qui m'ont beaucoup apporté ; en espérant que je leur ai apporté tout ce que j'ai de plus beau et de meilleur en moi. Toutes ces femmes, de même que celles avec lesquelles je communique actuellement, sont importantes a mes yeux. Elles comptent beaucoup, et je les apprécie énormément. La seule chose qui me blesse, et c'est là ou je veux en venir avec ce texte, c'est que celles desquelles je me sens particulièrement proche, vers lesquelles j'ai envie d'aller amicalement en franchissant la barrière de l'écran d'ordinateur pour transformer cette amitié dans la vie réelle, pour beaucoup, ne le souhaitent pas. Une fois encore, je me sens rejeté par elles, alors que je serai prêt a donner beaucoup pour concrétiser cette amitié dans la vie réelle. Et cela me blesse de nouveau profondément, car moi qui ne sors pratiquement jamais de chez moi pour les raisons que j'ai évoquées plus haut, mais aussi, parce que le travail d'écrivain est un travail solitaire, de longue haleine, prenant, exaltant intellectuellement, enrichissant au niveau de l'imaginaire et de la connaissance, mais qui impose certaines règles en s'y consacrant entièrement, pleinement, et en restant chez soi pour écrire alors que d'autres sortent, rencontrent des gens. Si on ne s'astreint pas a cette discipline quotidienne, un écrivain ne peux pas écrire, car il doit être en permanence imprégné de son récit, de son histoire, de son intrigue, et s'en couper durant u laps de temps assez long lui fait perdre le fil de son récit ; l'enchantement des mots est brisé et son histoire,son récit, il est alors incapable de le poursuivre.
Je le répète, car c'est important pour moi : quand je me suis inscrit sur Facebook, mon espoir était de transformer certaines amitiés virtuelles en amitiés réelles, concrètes, que ce soit autour de chez moi, un peu partout en France, ou un peu partout dans le monde, cela n'a pas d'importance. J'ai toujours beaucoup voyagé, j'ai facilement reçu les amis que je me suis fait dans la réalité chez moi. J'ai communiqué avec ces derniers au téléphone également, comme je le fais aujourd'hui sur Facebook avec les personnes qui me sont chères. J'aimerai tant que les personnes concernées, et notamment celles sur le murs desquelles ce texte apparaît, acceptent la main que je leur tend. Je leur offre toute mon amitié, toute ma tendresse, ma plus profonde sympathie, ma plus profonde affection. J'aimerais tant pouvoir converser avec elles autrement qu'anonymement, pouvoir les rencontrer, partager des moments amicaux lors de repas, de conversations, d'échanges, etc. Celles sur les murs desquelles ce texte apparaît doit savoir, doit comprendre, doit réaliser - car peut-être n'en n'a telle pas conscience - a quel point elle me touche, à quel point elle m'émeut, à quel point elle m'éblouit, à quel point l'échange, l'amitié que nous avons l'un pour l'autre, me rend heureux, m'éblouit, m'épanouit ; a quel point j'ai envie de lui donner le meilleur de moi même amicalement ; de lui apporter tout ce que je suis. Tout ce dont je rêve en retour, c'est de pouvoir lui parler, me trouver a ses cotés, car la lumière qui émane de cette personne réchauffe mon âme et mon cœur blessés par tant de peurs, d'angoisses, de trahisons, de moqueries, etc, dont mon passé est infesté. Tout ce que je souhaite, c'est apprendre qui elle est, faire partie - un peu du moins - de son univers amical au sein de cette réalité quotidienne dans laquelle nous vivons tous dès que nous nous éloignons d'Internet. C'est aussi de continuer à partager ici, comme dans la réalité, les nombreux textes, nouvelles, poèmes, dont je suis l'auteur et que je diffuse ici ou ailleurs. C'est de lui montrer que la personne que je suis vaux la peine qu'on lui ouvre sa porte ; et que ce simple geste envers moi est capable d'effacer tant d'années de souffrances et de malheurs.
Je ne sais pas si ce texte sera lu jusqu'au bout, une fois encore. Je ne sais pas si les personnes concernées au premier chef par celui-ci vont répondre à cet élan que j'ai envers elles. Je soupçonne, je crains, que beaucoup de ces personnes à qui j'ai choisi d'offrir cette amitié sincère, profonde, instinctive, fervente et admirative, ne se détournent de moi, ne se moquent de ce que je souhaite partager avec elles. Je crains qu'elles ne se manifestent plus auprès de moi, qu'elles m'ignorent. Je crains qu'elles me blessent, une fois encore, moi dont l'hypersensibilité exacerbée est très vite malmenée dans ce genre de circonstances, lorsque je me dévoile comme je le fais en ce moment. Mais, malgré tout, bien que je sois terrorisé, je le fais, parce que je pense que cela en vaux la peine, que je ne dois pas avoir honte des élans amicaux que je veux offrir à ces personnes qui comptent pour moi.
Je n'ai donc plus qu'un chose a faire maintenant : attendre ; attendre anxieusement ce qui va se passer dans les heures et jours qui viennent ; en espérant, sans trop y croire, un miracle auquel j'ai bien du mal à croire...
Dominique

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Auteur Commentaire en débat
couscous
Posté le: 04-07-2014 17:03  Mis à jour: 04-07-2014 17:03
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Facebook et moi
Dominique,

J'espère que ton texte sera lu par la personne à qui il est destiné et que le message profond qu'il porte sera entendu.

Les relations virtuelles sont souvent assez décevantes dans la réalité.

Je te souhaite bonne chance dans ta quête.

Couscous
Loriane
Posté le: 04-07-2014 22:00  Mis à jour: 04-07-2014 22:00
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
En ligne !
 Re: Facebook et moi
Cette bouteille à la mer est très émouvante.
C'est cette quête de l'autre que nous connaissons tous dans notre solitude, seuls sur nos planètes
Nous connaissons tous de la vie, les rendez-vous ratés, les malentendus, les incompréhensions et les déceptions, les espoirs et les ruptures, celles que l'ont supporte, mais aussi celles qui nous laisse blessés pour longtemps ...
Sartre disait l'enfer c'est les autres, mais en fait les autres c'est surtout le désir, l'insatisfaction.
Avec le temps, avec le sage recul nous apprenons à gérer notre solitude à l'apprivoiser pour devenir notre meilleur ami, notre ami indéfectible et fidèle.
Nous devons pour cela apprendre à nous aimer pour être solide et reconnaître enfin notre propre valeur, sans plus jamais avoir le besoin de la lire dans les yeux de l'autre,
Encore un texte riche en humanité.
Merci
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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