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Nouvelles confirmées : Le monde s'effondre, les derniers jours de l'Amour
Publié par alexis17 le 30-07-2014 16:37:08 ( 1418 lectures ) Articles du même auteur



I.


Cric, la flamme s’allume, une bouffée, haleine âcre, la nicotine ancrée dans ses veines, fumée propulsée dans sa bouche, locomotive rutilante sur les rails de ses poumons. Eclaboussures de sang sur son visage, lèvres pulpeuses, rosâtres, visage de porcelaine et chevelure ténébreuse. Deux perles de pluie au creux de ses yeux, maléfice sur son cœur. Serait-ce…Un sourire. Un éclair, puis la foudre et le néant… L’amour ?
J’ai le sida, tu dois l’avoir aussi, murmure-t-elle. Le chaos est si proche (peut-être déjà-là ?), pourquoi m’en soucierais-je, lui répond-il. Elle sourit à nouveau. Le café porté à ses lèvres, tendre amertume sur sa bouche incendiaire. Une goutte brunâtre dévale son menton, s’écrase sur son haut blanchâtre. Merde ! Si belle lorsqu’elle est en colère. Le monde s’effondre, ne te soucie pas d’un simple débardeur, il est trop tard pour ce genre de futilité. Elle serre sa main, si douce. Elle a peur, un frisson parcourt sa peau embrasée, odeur de chair putréfiée, de viande séchée. Il cache sa peur. Quelle tristesse : l’amour n’épargne donc pas la mort, ou l’inverse.

II.

Sa main arrache son visage, déforme sa joue, sa bouche, son menton. Sourire crispée. Pleurs aux bords des yeux verdâtres. Rupture. Son cœur se déchire. Sanglots. Le banc est si dur et la brise si fraiche, les feuilles crépitent, mais point de feu si ce n’est l’amour qui s’évapore, fureur charnelle emportée par les bourrasques acérées. Tranchante sensualité, aura sexuelle qui anéantit leurs corps, désormais ruines, poussière…
Remords sa chair et goûte sa peau de velours. Remords sur son esprit, leurs esprits. Pourquoi nous sommes-nous quittés ? Je ne sais pas, je ne sais plus, ai-je un jour su ? Pourtant, il y avait tant d’amour en moi, en nous, répondit-il. Et bientôt, il n’y aura plus d’amour, nulle part… Ses dents grincent, les siennes aussi. Je t’aime toujours mais… Je ne veux pas finir ma vie dans ce… Les voix se désaccordent, s’écorchent. Le monde s’effondre et leurs timbres s’éteignent, s’envolent, glissent sur les lettres et les mots nasillards. Sa langue nettoie ses lèvres, les pleurs se mêlent à la salive. Sel sur ses papilles. Nous étions si jeunes…

III.


La couverture caresse ses épaules nues et son corps s’abandonne sur les draps plissés, nuage soyeux. La chaleur de l’être aimé suffit à les nourrir. Survivre. Deux mainates à la fenêtre, ou peut-être des passereaux ? N’a jamais été doué en ornithologie. Ailes fuselées, suave mélodie dans leurs becs orangés. Il les pointe du doigt et elle l’enlace tendrement. Tu es un homme sinistre, parfois. Je sais, mais l’heure n’est-il pas au sinistre tandis que s’effondre notre monde ? Il a toujours été comme cela, sinistre ; aussi sinistre que l’amour peut l’être…
Caresse le long de son ventre. Frisson. Une mèche brunâtre dans ses yeux, délicatement relevée derrière son oreille. J’aimerais que cette seconde soit éternelle. Le chaos guette leur chair pourrissante. Elle se trouble. Tu te souviens lorsque… Eclat de sa mémoire oubliée. Oui, je me souviens. Le passé défile si vite au creux de leurs prunelles tremblantes. Serre-moi, juste une dernière fois. Leur peaux roule l’une contre l’autre. Passion. Ne t’inquiète pas, je… Je ne suis plus inquiet. Moi non plus, désormais.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.

Auteur Commentaire en débat
alexis17
Posté le: 30-07-2014 23:23  Mis à jour: 30-07-2014 23:23
Semi pro
Inscrit le: 16-04-2014
De: France, enfin, je crois
Contributions: 135
 Re: Le monde s'effondre, les derniers jours de l...
Mes vacances étaient excellentes, merci Marco.
Non, plus sérieusement, j'ai surtout voulu allier la passion et la violence, l'amour et le désespoir. Le monde qui s'effondre m'apparaissait comme un prétexte valable afin de montrer l'amour dans sa... pureté primitive, dirais-je, enfin, dans son dernier élan le plus pur qui soit.
Voilà, à vrai dire je suis plutôt apaisé en ce moment mais bon, j'ai pondu ce texte.
Merci pour ton commentaire et à bientôt !
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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