Un jour le vieux Kamal vint trouver Salamai, Dans le but innocent de prier ce dernier De lui laisser son âne, ignorant que jamais, Notre ami ne prêtait, poil, plume ni denier. Salamai, doucereux, répondit à Kamal Qu'il venait à l'instant de louer l'animal A un fellah du coin qui en avait besoin. En cet instant précis, derrière un tas de foin, Le baudet ne sachant quand il lui faut se taire, Jugea que le moment était venu de braire. « Par Allah ! Mais qu'entends-je ? s'écria l'emprunteur. Ton âne est donc chez toi et tu es un menteur ! » L'autre alors lui lança : « Que le Diable t'emporte ! Ne remets plus jamais les pieds devant ma porte ! Que maudit soit ton sort, cochon ! Porc ! vilain traître ! Pour croire la sale bête et douter de son maître ! »
|