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Poèmes confirmés : Les permanents du trottoir
Publié par Marco le 27-02-2015 14:45:26 ( 1506 lectures ) Articles du même auteur



LES PERMANENTS DU TROTTOIR






Il est temps que tu rentres !



La nuit va bientôt vaciller,
Et tu as, beaucoup, travaillé ;
Va reposer ton ventre !
Il te faut aller dormir,
Tes bas résilles n'excitent plus l'envie,
Ton visage n'a plus d'éclat,
La lassitude est là.



A cette heure on ne peut plus sourire !



Demain, tu devras plaire,
Satisfaire un manque,
Pour quelques billets de banque.



Ils devraient te saluer,
Te respecter,
Mais tu te vends,
Pour beaucoup tu n'es qu'une putain !
Et pourtant,
Tu redores "le blason" de ces frustrés de la baise ;
Jouissance
Libérée,
Cri arraché,
Par l'ondulation sensuelle de superbes hanches !



Après avoir craché leurs venins
Ils rentrent chez eux les bourses vides,
Rampent jusqu'au pied du lit conjugal
Et se glissent entre les draps de soie ;
Ils se lovent dans les bras leurs femmes,
Gardant en mémoire la croupe légère des courtisanes qu'ils ont chevauchées.





Le dimanche, que ce soit au temple,
À l'église où dans d'autres lieux de prières,
Ils prient pour vos âmes égarées,
En n'oubliant pas de stigmatiser, devant le Sacré,
Les prostitués que vous êtes !


////////


La rédemption des pénis réprouvés ;

La verge en pleine génuflexion,
L'hostie au bout de la langue,
Ils redeviennent des maris exemplaires ;
De simples marcheurs, aux couilles assagies.


----------------------

Mais ces rues sombres et obscures,
Attirent les cancrelats costumés que vous êtes ;
Des trottoirs vous incarnez la misère !






Marco

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
EXEM
Posté le: 28-02-2015 02:00  Mis à jour: 28-02-2015 02:00
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Les permanents du trottoir
"Après avoir craché leurs venins
Ils rentrent chez eux les bourses vides,"


Poème très dur. Je ne sais vraiment pas pourquoi mais ce poème m'a plongé dans une ambiance moyenâgeuse, Peut-être est-ce parce tout y est sombre et aussi sa forme m'a fait me promener dans des rues étroites et mal pavées.
Ceci fut ma réaction freudienne. Quant au fond, il fait aussi corps avec le reste. On assiste à beaucoup de choses de la vie d'une respectueuse dans ces vers qui rongent plus qu'ils ne chantent. Les deux vers que je cite plus haut ont été choisis parmi les plus représentatifs du poème. Un grand vomissement du corps avec une reaction de l'esprit.
Comme toujours - peut-être pas toujours- Marco, tu nous offres beaucoup, même trop. On a l'impression qu'on va s'y noyer mais tu réussis toujours à nous repêcher, mais pas avant de nous avoir fait lire ce que tu veux nous faire entendre.
Le sujet, bien qu'ayant peu d'attrait à notre époque peut être intéressant.
Ici, dans les vers suivants:

'L'hostie au bout de la langue,
Ils redeviennent des maris exemplaires ;
De simples marcheurs, aux couilles assagies. "


On pourrait se poser la question de la difference entre la Pute et le Passant: des deux, lequel est-il celui qu'on pense?
En bref, j'ai passé un excellent moment à te lire, cher ami.
Istenozot
Posté le: 28-02-2015 10:53  Mis à jour: 28-02-2015 10:53
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: Les permanents du trottoir
Cher Marc,

Tu nous offres un poème historique. Comme Exem, j'ai eu la sensation de monter dans une machine à remonter le temps.

Les lieux de culte sont bien vides aujourd'hui et les amants d'un soir ou de plusieurs soirs n'y vont plus chercher la rédemption. Mais ce qu'ils font n'est-il parfois un acte même de rédemption. En fait, tu nous fais retourner à un sujet très difficile, complexe, qui, je pense, ne se réduit pas seulement à un acte physiologique de "vidage de bourse". Parfois ces dames, dont certaines sont très lettrées et cultivées, sont de véritables psychothérapeutes et apportent une aide indéniable. Mais ne fais pas dire ce que je ne peux pas dire, car il s'est aussi développé un commerce de prostituées esclavagisées. Et cela est une honte!

Ton poème contient un richesse interne qui stimule. Ces quelques mots en sont un modeste témoignage. Il y a de beaux paradoxes et de belles contradictions dans ton texte qui touchent et qui émeuvent., comme "Tu redores le blason" et "après avoir craché leurs venins". Des variations de mots et de couleurs qui nous surprennent!

Merci cher Marc.
J'ai toujours un grand bonheur à te lire. Je ne mets pas toujours un commentaire, pour ne pas abuser, mais je le ferai volontiers.

Bon dimanche à toi.

Amicalement.

Jacques
Ermite
Posté le: 28-02-2015 17:35  Mis à jour: 28-02-2015 17:35
Plume d'Or
Inscrit le: 31-03-2014
De:
Contributions: 1652
 Re: Les permanents du trottoir
Bonsoir Marco,
Que je suis heureux de te retrouver.
Je ne ferai pas un long commentaire ; simplement je te dirai que j'ai aimé ce poème, par le sujet abordé, par la manière dont tu le traites.
Merci Marco.
Amitiés,
Louis.
couscous
Posté le: 01-03-2015 16:48  Mis à jour: 01-03-2015 16:48
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Les permanents du trottoir
Te serais-tu inspiré du procès du Carlton ?
Je plains profondément ces pauvres filles qui abandonnent leur fierté pour quelques billets, et ce, dans tous les pays du monde et depuis des siècles et des siècles.

Ton texte est très fort et la fin est comme gifle à ces Messieurs Irréprochables.

Merci Marco

Bises

Couscous
Loriane
Posté le: 01-03-2015 20:13  Mis à jour: 01-03-2015 21:06
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9499
 Re: Les permanents du trottoir
Outre la valeur de ton écriture et le contenu fortement humain il faut dire que le sujet interpelle et fait parler depuis des millénaires.
La prostitution fut longtemps sacrée et non bannie, ( Chine, Inde, Egypte, Sumer, Mésopotamie, Indonésie, sociétés pré-colombiennes .. Polynésiennes, micronésiennes... ) non pas que les sociétés qui fonctionnaient ainsi fussent archaïques ou débridées, mais elle intégraient la sexualité comme tous besoins fonctionnels sans en faire une abjection, ni la sacraliser. C'était avant l' émergence des trois religions du livre, et dans ces temps la vision de la sexualité était moins malsaine.
Pour résumer ma pensée sur ce sujet, depuis toujours, je n'ai que des questions :
-Q'avons nous, nous humains de plus sacré, de plus divin ?
Notre cerveau, nos pensées.
- Que vendons nous, nous humains pour quelques billets le plus aisément et sans pudeur, sans culpabilité ?
Notre esprit, notre cerveau, nos pensées, le fruit de notre intelligence !
-Pourquoi vendre ce que nous avons en commun avec les animaux est une honte ?
-Qui a intérêt à ce que la sexualité soit brimée, honteuse, et mène au crime pour la dissimuler lorsqu'elle est irrésistible ?
-Quel pouvoir nous contrôle ainsi ?
-Qui a intérêt à jeter l'opprobre sur les femmes sans rôle social et qui n'ont que leur corps pour vivre, pour survivre ?
-Quel est le résultat de cette honte, de cet interdit, de ces anathèmes haineux, de ces frustrations déstabilisantes pour la santé mentale des populations ? :
Le mépris de la sexualité, de la femme, du corps désirable, la violence, la recherche de la transgression, le viol, le vice, le meurtre, le commerce des corps ...
-Qui a intérêt à faire de l'acte sexuel un combat, un profond mépris ?
-Qui a mêlé à cet acte d'amour, qui l'a sali avec les mots : possédés, soumises, vierges, pas vierges, putains, impures ... ?
La religion, juste la religion l'outil suprême de destruction de la paix sociale, destruction de l'amour entre les femmes et les hommes. L'instauration suprême de la société pyramidale fortement hiérarchisée, les femmes en bas, dessous.
Une expression, découlant de toute cette philosophie malsaine, me fait beaucoup rire : l'homme " prend " une femme, nous sommes tous adultes et nous savons bien que physiologiquement parlant c'est bien la femme qui " prend " l'homme.
Le mensonge des mots, pour établir une relation de force, là où ne devrait se trouver que plaisir et apaisement !
Les prostituées sont les victimes de la plus sale hypocrisie, elles nous protègent, elles nous sauvent de la misère sexuelle, la pire de toute, la plus dangereuse socialement, elles font ce que peu d'entre nous aurait le courage de faire !!
Les prostituées sont nos " Gloïre", ce personnage essentiel de l'univers de Boris Vian dans l'arrache-coeur., ce souffre-douleur, cette victime utilitaire et expiatoire, ce nettoyeur chargé de la honte de tout une communauté dont les valeurs sont inadaptées à la réalité de la nature humaine.
Merci pour la valeur de ton poème.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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