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Nouvelles confirmées : Conversations au zinc....
Publié par Titi le 28-03-2015 01:30:00 ( 957 lectures ) Articles du même auteur



-Dis donc, Dédé, tu ouvres bien tard ce matin.
-Et toi, Vise à gauche, tu me chier, bien tôt !

Il était comme ça, vise à gauche, l’heure c’est l’heure.

Il devait son surnom à un léger strabisme divergent survenu à la suite d’une rixe ou il s’était fait cogner par 3 lascars, qui lui auraient chauffé son larfeuille, avec 150 € à l’intérieur.
Ca, c’était la version estampillée par Vise à gauche, car coté agression, c’était un trottoir sournois qui l’avait frappé en traite, un soir ou sa musette était pleine.

Faut savoir qu’il était à cheval sur l’heure, pour des raisons parfaitement respectables. Son tout premier boulot, dés l’ouverture du bar de Dédé, était de se jeter sur le journal, rubrique offres d’emploi.
Il est vrai qu’au chômage depuis 35 ans on pouvait comprendre sa rage, en terme de recherche de turbin, mais en fait, le boulot il n’y tenait pas vraiment, trouvant qu’il y avait incompatibilité d’humeur entre eux deux.

De toute Facon, son rêve à lui c’était de devenir musicien
-Mais qu’en j’étais petit, j’étais gros, et en cours de musique on jouait de la flute à bec; moi on m’appelait flute à groin, ça m’a dégouté. C’est con parce que la musique moi j’ai ça dans l’sang, tiens, rien qu’a écouter la musique de cette publicité pour l’assurance, j’ai des frissons dans le dos.
A quoi ça tient une vocation.
-Tiens Dédé, remets la même chose faut’qu’j’me’r’mettre, rien qu’à lire les offres d’emploi, j’suis crevé.

- Salut la compagnie.
C’est Jojo le comptable qui faisait son entrée dans le bistro, mais il attendait toujours pour commander un godet…, des fois que quelqu’un lui offrirait un verre. C’est qu’il avait des oursins dans les profondes le Jojo.
Tenez, quand le marchand de journaux à fermé définitivement son échoppe dans son village, Jojo à racheté, à petit prix, tout le stock de cartes postales avec l’église du village en photo. Dés lors, que Jojo soit en vacances, aux Sables-D’olonne, à Sète ou dans les Vosges vous receviez toujours la même une carte postale avec la dédicace:’’ Superbe région’’ et au dos l’église du village de Jojo!!!
Un rapiat l’comptable.
Passionné par les chiffres, il avait une thèse pour faire baisser le cout de la boisson dans les bars le jojo, il disait: ‘Quand la bouteille de Ricard est pleine, la dose devrait être moins chère que quand elle est à moitié vide, si on fait le même système que pour le pétrole’’.
Pas faux !!!
C’était l’intellectuel du quartier le jojo, et la conscience cérébrale du café, ce qui ne l’empêchait de se voir contester, de temps en, temps, certaines de ses théories avant-gardistes.
Ainsi quand il a prétendu qu’il fallait remettre l’homme au milieu du système, il s’est fait reprendre de volée par Pompom, qui lui a rétorqué : Mais merde, vous ne pouvez pas lui foutre la paix à l’homme !!’’.

Pompon, c’était le marginal du coin, il vivait dans un ancien logement, situé derrière la boutique de mon père, et qui était inoccupé depuis des années. C’était Plombette, le marchand d’article de pèche du bout de la rue, qui un jour avait demandé à mon père si il n’avait pas un endroit pour loger un de ses copains à la peine, le temps de trouver autre chose, juste pour quelques jours…..
Pompon a logé là pendant 9 ans !!!

C’était un philosophe le Pompon.
Ainsi, à une relation de bistrot avec lequel il devisait devant le zinc, en se jetant un mélé-casse derrière le jabot, et qui lui avançait comme argument la fameuse devise : ‘’ on ne peut être après avoir été’’, au sujet du temps qui passe inexorablement, Pompon répondît : Ca dépend, regarde nous, ça combien de temps qu’on s’connait ? Plus de 20 ans. Eh bien y a 20 ans t’était cocu, et aujourd’hui tu l’es encore, donc on peut être, et avoir été !!’’
Irréfutable démonstration, un philosophe le Pompon.
Aussi, en lisant les nouvelles locales, ou il était rapporté qu’un patron de bistrot avait été condamné pour avoir servi un client déjà ivre, qui s’était livré ensuite à des exactions, Pompon s’emportât :
- Ben merde alors, le patron du bistrot n’est pas responsable si un client bourré fait des conneries, ou alors il faut aussi enfermer la vigne et le vigneron

Voila les échanges, que j’ai eu la chance d’entendre pendant des années durant mon adolescence , dans cette rue ou mon père a tenu boutique pendant plus de 30 ans, et ou toutes les couches de population, de toutes origines se côtoyaient, sans que ces pseudos différences n’aient jamais posé le moindre problème.

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Auteur Commentaire en débat
emma
Posté le: 28-03-2015 11:24  Mis à jour: 28-03-2015 11:24
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Conversations au zinc....
tant que les gens se parlent, qu'ils se fréquentent, même pour échanger des niaiseries, alors il y a du lien et du ''vouloir vivre ensemble'' comme on dit. Mais notre époque est de plus en plus stérile et chacun reste sur son quant à soi!

Très sympatique lecture!
Titi
Posté le: 28-03-2015 18:39  Mis à jour: 28-03-2015 18:39
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Conversations au zinc....
Ces endroits de discussion qu'étaient les bistros, étaient en fait des lieux de vie, une sorte de confessionnal , ou chacun vidait son baluchon de trop plein de soucis et de misère, qu’il partageait avec autrui.

Ces lieux de vie ont disparu, et ce partage des mauvais et des bons jours n'existe plus.

En parfait accord avec toi emma, quand les gens se parlent et s'écoutent, le regard sur l’autre change, et les préjugés s'effacent.

Quand ils ne se parlent pas les poncifs s’imposent et l’incompréhension règne en maitre sur nos pauvres existences.

Heureusement la poésie………………… !!!!!

Amitiés de Touraine chère emma.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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