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Nouvelles confirmées : Méprise
Publié par couscous le 28-03-2015 20:10:00 ( 1218 lectures ) Articles du même auteur



Réponse au défi de Kjtiti : http://www.loree-des-reves.com/module ... hp?topic_id=3399&forum=21


Comme chaque samedi après-midi depuis quelques semaines, Lucie s’en va rendre visite à sa grand-mère, qui se remet d’une fracture du col du fémur due à une mauvaise chute. Elle a voulu rattraper son chat qui avait dérobé le gigot destiné au repas dominical. Un tapis mal installé lui a offert un vol plané à travers la salle à manger et un atterrissage à l’hôpital en classe « orthopédique ». Dans l’entrée de la clinique, un homme est assis sur les bancs métalliques, semblant choisir sa proie, tel un lion face à un troupeau de gazelles. À la vue de la jeune fille, un sourire radieux naît sur son visage, découvrant une dentition irrégulière, et ses yeux se mettent à pétiller. Il se lève prestement et se dirige vers elle en criant « Juliette ! ». Arrivé à hauteur de Lucie, il se jette à ses pieds, lui attrape les mains et les colle sur son front gras et moite. La jeune femme est mal à l’aise et un peu ennuyée.

« Excusez-moi, Monsieur, vous devez faire erreur.
– Tu ne me reconnais pas ? Je t’attends depuis si longtemps. Pardonne-moi pour ton cousin, je ne voulais pas… mais il s’en était pris à mon meilleur ami.
– Je suis désolée, je ne comprends pas un traitre mot de ce que vous me dites. Je n’ai pas de cousin.
– Tu me renies, c’est de bonne guerre. Mais tu ne peux pas indéfiniment me fuir. Nous sommes mariés tout de même.
– Ah bon !?
– Lorsque je t’ai vue à cette fête, celle qui obsédait mes pensées n’est plus devenue qu’un fantôme insipide. Je veux encore entendre ces mots si doux qui sortaient de ta bouche lorsque tu étais sur le balcon. Ta sincérité m’a touché en plein cœur et je t’ai avoué mon amour. Nous avons compris que nous étions destinés à être unis et nous nous sommes liés dans l’intimité.
– Il faut vraiment que je vous laisse…
– Ne me dis pas que tu en aimes un autre ? Oublie ce bellâtre de Pâris. Nos familles peuvent s’accorder et effacer leur rivalité. Lorsque je t’ai trouvée dans ce tombeau avec le masque de la mort, j’ai attenté à ma vie pour te rejoindre. Mais le poison n’était pas assez puissant et me voici en convalescence dans ces lieux lugubres hantés par des ombres blanches qui nous imposent d’horribles souffrances. Comme mon cœur tressaille de joie de te revoir en vie. Je vais de nouveau pouvoir envisager un avenir ensoleillé… avec toi mon aimée ! »

L’homme se relève et dépose ses lèvres molles et humides sur celles de Lucie, qui recule et tente de se dégager de l’étreinte de l’amoureux fou. À ce moment, un infirmier arrive en courant en criant : « Paul ! Cesse d’importuner la demoiselle ! ».

Il parvient à décoller les mains de Paul du corps de Lucie.

« Allez, viens c’est l’heure de ta piqûre. Désolé, Mademoiselle, il souffre du syndrome de Roméo. Il séduit toutes les jeunes filles qui passent, même les moches.
– Ben merci !
– Euh, non. Je ne voulais pas dire que cela vous concernait… bien au contraire d’ailleurs !
– Je préfère ça !
– À sa décharge…
– Electrique bien sûr !
– Vous êtes en fait sa plus belle conquête.
– Comme le cheval ?
– Vous avez de la répartie. Puis-je vous inviter à boire un verre ce soir ?
– Vous souffrez du même syndrome que lui ?
– Non, je dirais plutôt qu’il me permet de faire des rencontres.
– Et surtout d’emballer la jeune fille en détresse avec votre aura de sauveur. C’est malin !
– Vous m’avez percé à jour. Je vous invite à me retrouver ici à la fin de mon service à dix-huit heures.
– Vous allez me proposer de partager une douche froide ?
– Non, plutôt une bière fraîche.
– C’est meilleur que la cigüe. Je vais réfléchir à votre proposition.
– Puis-je connaître votre prénom ?
– Lucie et vous ?
– Camille.
– D’accord. À tantôt peut-être…
– Peut-être. »

Lucie regarde le bel infirmier conduire son patient vers le bloc « psychiatrie » en souriant au souvenir de son badge arborant « C. Zole ».

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Boris
Posté le: 28-03-2015 23:55  Mis à jour: 28-03-2015 23:55
Accro
Inscrit le: 27-01-2015
De:
Contributions: 190
 Re: Méprise
Bien narré !

L’homme se relève et dépose ses lèvres molles et humides sur celles de Lucie, qui recule et tente de se dégager de l’étreinte de l’amoureux transi. À ce moment, un infirmier arrive en courant en criant : « Paul ! Cesse d’importuner la demoiselle ! ».

je n'utiliserais pas amoureux transi pour décrire son état et ses emportements avec le syndrome de Roméo et sa Juliette ... amoureux fou me semble plus approprié pour ce personnage qui accoste la première à vue ...
couscous
Posté le: 29-03-2015 09:27  Mis à jour: 29-03-2015 09:27
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Méprise
Allons-y pour l'amoureux fou !

Merci pour ton commentaire bien sympa Boris

Couscous
arielleffe
Posté le: 29-03-2015 13:23  Mis à jour: 29-03-2015 13:23
Plume d'Or
Inscrit le: 06-08-2013
De: Le Havre
Contributions: 805
 Re: Méprise
"ses lèvres molles et humides", beurk !

J'ai aimé retrouver des références à Jambe en l'Air et à Lucie. Drôle d'aventure!
EXEM
Posté le: 29-03-2015 19:55  Mis à jour: 29-03-2015 19:55
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Méprise
Jaime bien la finesse de la Camille zole.
Pour le reste, quelle que soit la garniture, Couscous est toujours délectable. Style vif, excellents dialogues, bonne chute. Tout ce qu'il nous faut pour un dimanche.
Merci. Bises.
couscous
Posté le: 29-03-2015 20:07  Mis à jour: 29-03-2015 20:07
Modérateur
Inscrit le: 21-03-2013
De: Belgique
Contributions: 3218
 Re: Méprise
Merci Arielle et Exem.

Grosses bises

Couscous
emma
Posté le: 01-04-2015 22:14  Mis à jour: 01-04-2015 22:14
Modérateur
Inscrit le: 02-02-2012
De: Paris
Contributions: 1494
 Re: Méprise
Comme dit le dicton : "qui est le plus fou ? Le fou, ou alors : le fou qui le suit ?" Je serais Lucie, je me méfierais du nommé Camille !!!
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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