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Nouvelles confirmées : Pourrons nous réellement déjeuner?
Publié par Istenozot le 19-04-2015 22:18:16 ( 1019 lectures ) Articles du même auteur



Cette nouvelle est la réponse au défi proposé par Couscous le 18 avril 2015 :

http://www.loree-des-reves.com/module ... ost_id=8487#forumpost8487

Cette année-là, pendant le week end du 14 juillet, je me décide à faire l’ascension d’une montagne que je n’avais encore jamais faite, le Pic Canigou dans les Pyrénées 0rientales, avec le désir de pouvoir admirer, par beau temps, sans doute la plus belle vue sur la Méditerranée. Je règle tous les détails de mon séjour que je partage avec la dame de mes pensées, ma femme. Je me dis qu’après l’effort de l’ascension, il nous faudra le réconfort d’une chambre confortable et de bons repas. Aussi je me décide à réserver une chambre pour la nuit du 15 au 16 juillet, dans un hôtel restaurant trois étoiles de Vernet Les Bains, au pied du Canigou.

Nous décidons de passer la journée du 14 juillet dans un lieu exceptionnel, au pied du Pic, l’abbaye de Saint Martin-du-Canigou, cadre sauvage et éblouissant, entouré de falaises et de canyons. Dans les faits, cette journée est consacrée au sommeil car nous entreprenons l’ascension du Pic Canigou pendant la nuit.
La nuit est longue avant d’atteindre le sommet du pic, en passant par le col de Segates et le refuge Arago. L’aboutissement de notre périple est un enchantement, avec le lever de soleil sur la Méditerranée. Nous croyons entrapercevoir Marseille. Au sommet du pic, la roche, les quelques rares fleurs, le ciel bleu de l’aube et la terre chantent nos émois.

Le matin du 15 juillet, la descente du pic est périlleuse. Nous récupérons notre voiture à l’abbaye de Saint Martin, et, épuisés, nous décidons de déposer nos affaires à l’hôtel et d’y déjeuner.
Si l’ascension du Pic Canigou fut une aventure, ce déjeuner en est une autre, d’une autre nature.
A treize heures, nous nous installons sur la terrasse, à une table, sous une pergola, avec un point de vue somptueux sur les montagnes pyrénéennes, parmi lesquelles nous croyons distinguer le Pic Canigou, sans certitude.
Le maître d’hôtel nous apporte la carte, bien modeste à notre goût, avec une offre limitée.
Malgré cela, avec une grande prudence, nous retenons, l’un et l’autre, la même entrée, une salade composée aux noix de Saint Jacques et un lapin à la tapenade. Nous optons pour une eau minérale d’Arcens et deux verres de Petit Chablis.
Le Maître d’Hôtel arrive à notre table :

- Madame, Monsieur, avez vous fait votre choix ?

Ma femme répond oui de la tête et je passe donc commande de ce que nous avions retenu. Nous voyons le maître d’hôtel devenir gêné. Il nous dit :

- Nous n’avons plus de noix de Saint Jacques ; mais soyez rassurés, nous avons bien de la salade composée !
- -Je le suis, lui répondis-je. Pensez vous qu’il serait possible de nous ajouter des œufs durs, qui ne semblent pas prévus dans la salade composée de votre carte, car nous avons une grande faim. Nous venons de faire l’ascension du mont Canigou.
- Ah, je suis désolé, Madame, Monsieur, nous n’avons plus d’œufs.
- Nous prendrons donc la salade composée sans œufs.
- Et pour la suite, que pensez vous prendre, nous demande le maître d’hôtel.
- Nous avons pris le même plat, ma femme et moi, un lapin à la tapenade.
- Je suis vraiment désolé,…Il vous faudra patienter car nous attendons une livraison de lapins et nous n’avons aucun lapin en cours de cuisson.
- Ah quelle heure pensez vous que vos lapins arriveront dans vos marmites. Rassurez moi, ils ne sont pas encore dans la garenne, à moins que cela ne soit dans la garigue !

Le maître d’hôtel s’éloigne un peu fâché et court dans la cuisine sans doute pour vérifier l’arrivée desdits lapins.
- Jacques, tu n’as pas été très gentil avec lui. Tu as été ironique, me dit ma femme.
- Reconnais que c’est déroutant de proposer des produits sur une carte et de ne pas être en capacité de nous les servir !

On entend alors des invectives venir de la cuisine. Au milieu de quelques injures à base de noms d’oiseaux, nous comprenons qu’aucun lapin ne viendra. Je vous avouerai volontiers que nous avons songé, à ce moment, prendre la poudre d’escampette. Le retour du maître d’hôtel eut raison de notre indécision.

Il revient à notre table :
- Je crois préférable que vous choisissiez un autre plat !
- Eh bien, nous avons repéré sur votre carte un poulet au curry. Nous prendrons l’un et l’autre, ce plat.

Le maître d’hôtel le note sur son carnet de prise de commande. Nous le trouvons soucieux, sans nous inquiéter davantage.
Nous sommes rassurés car nous voyons nos deux salades composées arriver ainsi que notre eau minérale, mais sans le chablis. Nous décidons de ne pas insister au sujet du chablis.
L’appétit a raison de nous et nous nous jetons sur les deux salades. Alors qu’elles n’étaient pas encore tout à fait terminées, le maître d’hôtel revient vers nous et nous annonce qu’il n’y aura pas de poulet, non plus. Je lui demande si nous pouvons au moins compter sur le chablis. Timidement, il nous dit que non.

Très contrarié, je lui demande de revenir avec la carte. J’avais repéré sur ladite carte un beau plateau de fromage.
- Pouvons nous avoir le plateau de fromages, s’il vous plait.
- Préférez vous tel out tel fromage ou un assortiment de fromages ?
- Venez avec tout votre plateau de fromages, s’il vous plait !

A cet instant, nous nous sommes regardés, l’un et l’autre, avec malice. Nous nous souvenions de ce restaurant à Beaune qui proposait un repas seulement à base de fromages.
Nous trouvons l’idée excellente et, dans la demi heure qui suit, nous jetons un sort audit plateau de fromages. Sont passés sur nos palais en attente de saveurs, le comté, le Saint Nectaire, le Chaource, la Tomme de Barousse, et autres crottins de chèvre.

La surprise du maître d’hôtel est totale lorsqu’il retrouve le plateau de fromages quasiment vide. De notre côté, nous sommes repus.
Nous réglons l’addition du repas sans prendre de dessert, en imaginant une sortie rapide de cet hôtel restaurant, traquenard. Après quoi nous pensons qu’il serait heureux de faire une longue sieste dans notre chambre qui nous avait été promise à midi, et là, quelle ne fut pas notre surprise, elle n’était pas faite alors que les deux heures de l’après midi avaient déjà sonné. Là encore, ils étaient en attente d’une livraison de draps propres.

Nous rejoignons le bord de la piscine pour y faire une longue sieste.
Autant vous avouer, que ce soir là, nous sommes allés dîner ailleurs, en bord de mer, à Leucate. Et le lendemain, nous avons quitté l’hôtel, sans prendre le petit déjeuner.
Depuis le jour de cette histoire, amie lectrice, ami lecteur qui est vraie, je ne m’assure plus seulement de la qualité de la literie des lits proposés, de l’offre des cartes mais des conditions d’organisation des hôtels restaurants où je réserve des chambres.

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Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
EXEM
Posté le: 20-04-2015 03:21  Mis à jour: 20-04-2015 03:21
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
 Re: Pourrons nous réellement déjeuner?
Un texte qui me rappelled tant de choses. Tant de chose qui au fond, n'étaient pas si mal.
Merci, mon frère.
Titi
Posté le: 20-04-2015 08:53  Mis à jour: 20-04-2015 08:53
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
 Re: Pourrons nous réellement déjeuner?
Mon cher istenozot, je trouve que, là, tu chipotes un peu !!!!!

D’autant que ton lapin, certainement d’origine française, devait être, un 14 juillet, sans doute après fêté la prise de la Bastille, situation plus confortable que le dans le fond d’une cocotte en compagnie d’une tapenade qu’il ne connaissait sans doute pas !!!


Quand à la chambre, avoue que nous sommes un peu curieux nous les francais: Quand il nous arrive un coup dur on se plaint d’être dans de beaux draps, et toi tu te plains de n’avoir que des draps ayant déjà servis……….. !!!!

Comme dis the brother EXEM , des souvenirs qui rappellent tant de choses qui n’étaient pas si mal…. !!


Amitiés de Touraine mon cher Jacques.
Istenozot
Posté le: 20-04-2015 09:24  Mis à jour: 20-04-2015 09:24
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: Pourrons nous réellement déjeuner?
Exem, Kjtiti,

Je vous donne raison à l'un et à l'autre
Je suis allé un peu vite en besogne pour répondre au défi de Couscous.
Et que voulez vous, j'avais envie de parler de tapenade et du célèbre lapin à la tapenade de ma chère et tendre femme.
Ne pas pouvoir en manger un! Je souris.

En fait, je vis plus cet événement avec humour que comme un cauchemar.

Portez vous bien mes chers amis afin que je me délecte à vous lire encore et toujours, jusqu'au bout de la vie, et même au delà, sinon dans l'au delà!

Amitiés de Paris - là, je suis dans mon bureau à Paris!-

Jacques
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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