| A + A -
Connexion     
 + Créer un compte ?
Rejoignez notre cercle de poetes et d'auteurs anonymes. Lisez ou publiez en ligne
Afficher/Cacher la colonne
Accueil >> xnews >> Ma fille Saint Pétersbourg 7 - Nouvelles confirmées - Textes
Nouvelles confirmées : Ma fille Saint Pétersbourg 7
Publié par Loriane le 12-06-2012 13:10:00 ( 1191 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Ma fille, (saint Pétersbourg 7)

Voici, ma chère fille, que ce matin je me suis concocté pour cette journée dans Saint-Pétersbourg, un menu très copieux, peut-être bien trop copieux, car une fois encore, je reviens dans un état d'épuisement complet mais encore et toujours aussi ravie et séduite par cette ville magnifique.
Au cours de mes pérégrinations ma curiosité me guide et je la laisse faire. Ai-je tort ? 
Tu me diras probablement que non, puisque tu es ma fille semblable à ta mère, si curieuse et gourmande de rencontres et horizons nouveaux, à la recherche, toujours en appétit pour de nouvelles expériences, ou découvertes.
Je suis donc partie avec mes bottes de trois lieues et demie, Sept étant trop pour mes revenus modestes. 
D'ailleurs sur ce point depuis ma présence ici, je me sens oppressée chaque fois que je dois payer quelque chose et je le fais que contrainte et fortement soumise.
En dehors de mes revenus modestes, s'ajoute à cette retenue, je crois les effets produits par le cours du rouble. 
En effet, le change donne quarante cinq roubles pour un euro, si bien que lorsque je dois donner un billet de cent roubles c'est en fait très peu, une somme modique, et pourtant je réagis malgré tout, toujours avec réticence, tout comme si il s'agissait de cent Euros.
Et les rappels de ma sage Ekatérina, ne changent pas mon attitude, je me bloque sur mes billets que je rebute à dépenser.
Je vis donc de façon spartiate. Ta mère, ma fille je te l'annonce sans préambule se transforme en harpagon, vilain avare, l'avidité en moins.
Alors, toujours en tenue de campagne, (et là je n'ai pas le mauvais goût d' ajouter "de Russie"), avec mon porte-monnaie bien à l'abri et l'appareil photo comme une arme braquée, me re voici encore remontant une partie du Nevski-prospect. 
Mais, très vite j'ai opté pour un autre chemin, en fait j'ai bifurqué pour emprunter un trajet différent, inconnu et que je découvrais à chaque façades toujours élégantes et décorées, bien entretenues. 
Je me suis arrêtée pour photographier les, pour moi, surprenants et énormes tuyaux de zinc brillant, énorme tuyaux à la circonférence impressionnante et qui descendent tous droits des toits de chaque immeuble pour se terminer par une large buse sur le trottoir. 
Il y en a ainsi un, tous les 10 mètres environ. Inutile de poser la question sur leur utilité, il est facile de comprendre que ces larges tubes sont en fait des collecteurs chargés de transporter au printemps, les eaux nombreuses, abondantes résultant de la fonte des glaces et neiges si importantes sous ces latitudes et qui se sont accumulées sur les toitures durant le dur Hiver du nord.
En allant de mon bon pas, je trouvais sur ma route, encore et encore des cathédrales, des églises plus modestes. Mais aussi dans quelques rues les petites "babouchkas" nombreuses, qui vendent sur le trottoir, leurs modestes productions de fleurs ou quelques petits fruits tabougris et tarabiscotés.
Après une longue marche, disons une cinquantaine de photos plus tard, j'arrivais sur les bords de la Néva, bordés de merveilles, avec ses bateaux nombreux, et traversée de ponts extraordinaires.
A propos des ponts, il y a ici, un spectacle que je ne veux manquer, bien qu'il me demandera un peu de courage, puisqu'il se produit en pleine nuit, et que donc il me faudra encore rogner une fois de plus sur mes heures de sommeil.
Saint Pétersbourg, anciennement Pétrograd, (1917-1924), puis Léningrad de 1924 à 1991, est un port de la Baltique et chaque nuit vers deux heures du matin, les ponts sont ouverts, soulevés pour laisser passer les bateaux trop hauts, puis ils sont refermés avant le jour, pour laisser dans la journée la place aux voitures puis aux piétons qui, circulent en ville.
L'un de ces ponts, le pont de la trinité, est une pure merveille à qui je voue de la tendresse,car il me rappelle par certains points notre pont Alexandre III de Paris. 
Mais il est, malheureusement, tant couvert de voitures que je n'ai pu le photographier malgré mes tentatives.
OUi, ma fille, selon moi, et certainement tu me rejoindras sur ce point, une succession de toit de véhicules ne fait pas une photo très intéressante .
J'ai, après des péripéties que tu aurais sagement désaprouvé, puisque j'ai traversé "à la parisienne", c'est à dire, hors des passagers piétons, les quais de la Néva, transformés par les automobilistes en circuit de courses, j'ai après cet exercice très périlleux, réussi à atteindre les bords du fleuve et j'ai emprunté le pont de la trinité pour traverser et me rendre sur l'ancienne île de la cité d'où l'on peut avec une simple passerelle rejoindre la citadelle militaire, première implantation Russe, dans l'île aux lièvres et dont je t'ai déjà précédemment parlé. 
C'est là que se trouve la forteresse Pierre et Paul visible de très loin en raison de sa très haute toiture si remarquable par sa taille et sa forme pointue entièrement dorée qui brille même sous le ciel devenu gris.
Cette place militaire renferme dans ces murs, un musée qui doit être vu pour bien comprendre l'histoire de la ville, mais bien évidemment il faudra rester très longtemps car cette ville entière est un musée.
Je me suis promenée dans le beau parc Alexandrovskiy. 
Depuis le couvert des arbres se remarque le bleu clinquant d'une superbe mosquée au proportion modeste mais bien suffisante pour se voir de loin, avec ses minarets brillants. 
Mon appareil photo fut mis à l'épreuve, il travailla là encore sans relâche pour fixer ses bleus et les émeraudes claires de la faïence dont est entièrement couverte le bâtiment rutilant de ses couleurs lumineuses.
Puis, en repartant sur l'ouest je contournais la forteresse et retrouvais face aux quais qui borde la petite Néva, le musée militaire, puis le long de ce même quai le croiseur Aurore, patrouilleur de la Baltique d'où partit en 1917 le premier coup de canon, signal de départ de la révolution d' Octobre 1917. 
Ce fameux bateau fait face à la maison de bois de Pierre le grand, seule maison de bois conservée dans la ville.
Tu imagines bien combien après avoir déjà tant marché, la faim me tenaillait assez à ce moment là pour me décider à sortir un de mes précieux billets, mais malgré mon élan généreux, je faillis bien repartir affamée, pour cause d'incompréhension linguistique. 
Cette fois c'est un aimable passant qui vint de lui même spontanément offrir ses services d'interprète d'un instant, le temps de passer ma commande auprès du marchand qui ne parlait que le russe.
" OH! thank you, thank you very much !"
Tu vois , ma fille comme il est précieux de trouver une âme bonne pour porter secours à la femme en détresse, dont le ventre crie famine.
Sur ces petites misères incontournables du corps qui réclame, cela rappelle à mon souvenir que je dois t'entretenir ma fille, d'une erreur à éviter lorsque tu viendras en Russie. 
Si tout comme moi, ignorante du cyrillique et des ses caractères esthétiques mais obscurs, tu te trouves prisonnière du métro ou de quelque lieu ayant un aspect de labyrinthe, et que tu demandes où se trouve la sortie. 
Ne fais pas comme ta mère. 
En effet après des minutes et des minutes de couloirs, déroutée par ces pancartes qui ne me renseignaient pas, après avoir longuement tourné en rond, puis être revenue sur mes pas, mais n'ayant trouvé personne qui parlât Français je demandais enfin, la sortie. 
Ah! sortir ? me dit une dame charmante. Elle avait compris, magnifique, elle connaissais ce mot et bien sûr, je me suis sentie sauvé de ce mauvais pas, j'avais enfin trouvé quelqu'un qui me comprenait. 
La gentille dame me prit par le bras, je la suivais comme un poussin suit sa mère, aveuglement et rassurée, et elle me conduisit aimablement vers une porte, la porte... des toilettes ! 
Car en Russe, sortir ressemble au mot qui désigne les toilettes, qui se prononce "sorrrtirrr" avec au moins dix R roulés comme un roulement de tambour. 
La brave femme pourtant si prévenante, n'a pas compris mon désarroi et ma déception devant la porte des WC; 
NON! non, je veux sortir, sortir! je répétais avec un air si contrit. 
je veux m'en aller, je veux aller dehors, je veux revoir le jour, je veux remonter, je veux rentrer chez moi, je veux maison, je me sentais l'âme de ET, je veux revoir la lumière, je lui aurais bien chanté " je veux revoir ma Normandie, mais pourquoi faire ?
Ah! ces français! Alors que Montesquieu, lui, demandait comment peut-on être Persan ?
Ma fille, n'oublie jamais les mots du vocabulaire courant dans les pays que nous visitons.certains qui paraissent triviaux ou secondaires sont pourtant tout à fait essentiels.

A bientôt

Loriane Lydia Maleville

Article précédent Article suivant Imprimer Transmettre cet article à un(e) ami(e) Générer un PDF à partir de cet article
Les commentaires appartiennent à leurs auteurs. Nous ne sommes pas responsables de leur contenu.
Auteur Commentaire en débat
Bacchus
Posté le: 12-06-2012 13:25  Mis à jour: 12-06-2012 13:25
Modérateur
Inscrit le: 03-05-2012
De: Corse
Contributions: 1186
 Re: Ma fille Saint Pétersbourg 7
Ah ces mots étrangers que nous interprétons de la manière que l'on entend !
Pour moi, un russe m'annonçant qu'il n'a ' ni pot, ni maille ' est un russe bien démuni de tout.
Mais il a des mots contradictoires. Par exemple, le ' bistro' est un endroit où j'ai toujours pris mon temps.
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

Connexion
Identifiant :

Mot de passe :

Se souvenir de moi



Mot de passe perdu ?

Inscrivez-vous !
Partenaires
Sont en ligne
59 Personne(s) en ligne (24 Personne(s) connectée(s) sur Textes)

Utilisateur(s): 0
Invité(s): 59

Plus ...