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Nouvelles confirmées : Ma fille Saint Pétersbourg 8
Publié par Loriane le 13-06-2012 12:32:56 ( 999 lectures ) Articles du même auteur
Nouvelles confirmées



Ma fille (Saint Pétersbourg 8)

ce jour là, j'étais toujours en heureuse errance dans les rues de la ville de saint pétersbourg.
Après avoir très longuement marché sur les quais, et en m'éloignant de la forteresse militaire et de l'immense flèche dorée de l'église Pierre et paul, puis après avoir encore succombé aux charmes d'une nouvelle merveille: la cathédrale Vladirminski, Je traversais un nouveau pont pour me rendre sur l'île voisine, l'île Vasilyevski. 
je marchais alors dans de longues rues qui se croisaient en angles droits, se dessinant en lignes parallèles et perpendiculaires et qui respectent bien, par leurs tracés au cordeau, ce plan de ville autrefois dessiné par Pierre le grand. 
Les constructions ici, plus modestes restent malgré tout coquettes. 
Comme beaucoup de maisons de Saint-Pétersbourg elles possèdent très souvent une cour centrale plutôt sombre, quelque fois un plus éclairée dans laquelle poussent un ou deux arbres. 
Le centre de la chaussée est presque toujours, dans cette partie de la ville, occupé par un terre plein central, planté de fleurs, d'arbustes et de une ou deux rangées d'arbres. 
Il en ressort une impression d'espace, et ce côté " verte banlieue" donne le sentiment de se trouver dans ville provinciale apaisante.
Les magasins se succédaient et je marchais tranquille, le nez sur les vitrines, faisant des comparaisons de prix, quand bientôt de loin, j'aperçus une autre station ronde de Métro et face à elle, un restaurant Mac Donald. 
Voilà une riche idée pensais-je, une excellente idée même, katia m'avait donné un renseignement de prix pour moi, " tu trouveras cela commode" me dit-elle, dans les Mac Donald de la ville, les toilettes sont accessibles gratuitement.
J'allais pouvoir trouver les "Sorrrrtirrr";
Tu sais, ma fille que ce genre d'inconvénients peuvent parfaitement vous gâcher une promenade ou bien coûter 20 roubles et comme je te l'ai dit plus tôt, je restais accrochée maladivement à mes billets. 
Je fis donc une halte au Mac Donald. Du même coup je pus constater que si, sur cette planète, nous parlions toujours des langues différentes, nous mangions maintenant les mêmes choses, c'est à dire des nourritures dont l'intérêt selon moi est des plus discutable.
Ma pose faite je repris ma route, et, au bout d'une rue voici soudain que mon horizon s'élargit. L'espace était vaste fait d'eau et de ciel, car je me retrouvais sur les quais de la grande Néva, dans un grand univers bleu gris.
J'avais ce jour là, depuis mon départ pour projet de visiter Saint-Isaac une cathédrale, importante par son histoire et imposante par sa taille, église qui se trouvait sur l'autre rive et que je voyais là-bas loin, en face, mais un peu sur ma gauche, là-bas de l'autre côté de la large rivière. 
En arrivant sur le quai je vis les bateaux, une partie du port et sur ma droite, dans le lointain des coupoles rondes et merveilleuses qui brillaient. 
Je ne sais pas résister aux attraits de ces coupoles d'or, et me voici une fois de plus quittant ma route pour un nouveau détour.
En approchant je distinguais mieux l'immense édifice et j'en soupçonnais déjà la beauté. Après une assez longue marche, j'arrivais devant de hauts murs. Je levais la tête, les coupoles brillaient avec tant de force que j'en étais presque aveuglée.
Je compris en entrant dans l'édifice, que si elle donnaient tant d'éclat et de lumières c'était dû en partie à une restauration récente. 
Alors, je pus constater que l'intérieur, était également en restauration et la grande majorité des murs disparaissaient derrière des tentures de toiles blanches dont le but était de dissimuler les échafaudages sur lesquels des peintres, des sculpteurs, travaillaient à réparer, restaurer, effacer... 
Mais ce que ces artistes, et artisans tentaient de gommer, de faire disparaître, n'étaient pas le dommage du temps, mais les terribles dégradations volontaires, faits de l'horrible folie humaine, ils s'employaient à gommer les traces de la bêtise, de la suffisance, de la terrible crasse ignorance des dirigeants du parti qui oppressa ce pays durant plus de soixante-dix ans.
Encore et encore bouillait en moi cette même révolte, que je le sais, ma fille tu partages avec moi, m'envahissait, oui encore, ce même dégoût devant ces comportements primaires, injustifiables à mes yeux.
J'avais sous les yeux un cadavre à qui l'on tentait de redonner vie.
Je rentrais avec lenteur dans la douce pénombre tout comme si je craignais de déranger, un parquet de bois ciré et l'odeur de l'encens m'accueillirent. 
Un religieux vint vers moi. Et après s'être aimablement enquis de ma nationalité il me remis un document en Français, résumant l'histoire et les nombreuses maltraitances subies par ce merveilleux lieu de culte.
La lecture du document m'apprit que la statuaire avait été complètement détruite, les peintures et icônes salies, oubliées, effacées ou pire repeintes par dessus. 
Le bâtiment même, avait été transformé en entrepôt puis en patinoire ! 
Je restais un moment à admirer l'édifice puis je m'éloignais laissant ce souffrant aux mains expertes de ces estimables docteurs ex-beauté.
Je repris mon chemin sur les quais, le long de la Néva si large en cet endroit près du golfe de Finlande. 
Tout en marchant, je fis de nombreuses poses pour photographier une vue qui me tenait à coeur par son caractère insolite. 
Je suis certaine, ma chérie que tu aurais eu le même désir que moi, car au premier plan sur l'eau et amarrées à quai, se voyaient de lourdes et vieilles barges de fer rouillées en très mauvais état, rouges, sales, rongées par le temps, et si laides, alors que derrière sur tout l'horizon apparaissaient, la vue parfaite de grâce, enchanteresse, des tours colonnes, toits et coupoles d'or de la ville, dont au plus près trônait la cathédrale Saint Isaac qui était , comme je te le disais mon but depuis le début de la journée.
La vue de ce contraste, ce mariage insolite, du plus laid et du plus raffiné des décors était si surprenante et remarquable que j'en fis au long de ma route de nombreux clichés sur lesquels je solliciterais, en rentrant, ton avis. 
Je quittais ce quai pour me rendre sur le quai d'en face où se trouvait mon but du jour, et donc je traversais de nouveau un pont, que je trouvais bien large, bien long à parcourir pour mes jambes qui commençaient à renâcler sérieusement cette fois. 
Puis avoir passé une fois de plus la Néva, et alors que je longeais cet autre quai, celui qui me ramenait vers le centre ville et ma cathédrale du jour, je rencontrais de nombreux couples de mariés qui se faisaient photographier et je sus alors, que je m'approchais de la première église de la ville, Saint Isaac.
Saint Isaac est une cathédrale, réalisée par un architecte français dans le style russe, cette église monumentale est surmontée d'un colonnade qui surplombe toute la ville et aussi ces environs.
J' ai traversé le parc qui fait face à l'église et au centre duquel a été érigé, par la grande Catherine, un chef d'oeuvre incontestable : le monument en hommage à Pierre le grand, appelée aussi "cavalier d'airain". 
Sur un socle monumental est placée la statue équestre de celui-ci, sur un cheval qui se cabre et écrase un serpent. Sur le socle en dessous, on peut lire l'inscription " Pierre primo" et dessous "Ekaterina Secunda " .
Je me suis assise un instant sur un banc pour regarder à mon aise la statue, le parc autour, et enfin, la cathédrale Isaac.
Je me remis en route, et tout d'abord je cherchais les caisses pour prendre un billet d'entrée. 
Je vis le panneau "kacca", ce qui signifie caisse en russe. 
ce mot me remplit de plaisir car toujours moqueuse je me dis que le "Kacca" n'est pas le meilleur endroit pour mettre son argent, ce n'est pas raisonnable. Il ne faut pas s'étonner que je fasse de la rétention de billets et que je refuse de mettre mon argent dans le "Kacca"
je sais, oui, je sais ma fille, tu es choquée, je t'entends déjà d'ici, ton air sévère et réprobateur devant mes "sorties nulles" diras-tu, "maman, ce n'est pas drôle, et c'est de très mauvais goût !!"
Bon tu as raison Mademoiselle, mais cela m'amuse.
Enfin, une fois passée par le "Kacca", je pus, mon billet en main, visiter tout d'abord avec beaucoup d'intérêt, le musée fort passionnant et d'une grande beauté. 
J'y suis restée comme à mon accoutumée dans les musées, un très long moment.
Après quoi je partis résolument à la conquête du sommet de la longue colonne qui offre un point de vue unique et que j'entendais bien ne pas rater, même dans mon état de décrépitude, en cette fin de journée plus que remplie.
Ma fille tu me connais, tu connais ta mère et sa détermination à mener a bien ses projets, aussi je n'écoutais pas mes jambes rompues de fatigue et j'escaladais le long escalier en colimaçon qui mène en haut de cette grande colonne.
OH! bien sûr je fus souvent devancée par plus rapide et plus frais que moi, mais j'arrivais en haut, pour découvrir ma récompense :
Saint Pétersbourg, cette splendeur, la Néva, Le golfe de Finlande, et au loin la mer Baltique, tout cela sous un extraordinaire ciel pur d'un merveilleux bleu clair. 
J'ai dit alors, merci, le ciel pour cet instant de grâce!
Après plusieurs minutes de contemplation, après m'être réjouie du superbe panorama, j'entrepris lentement de faire le tour de cette haute plate forme qui offre une vue de 360 degrés. Je tournais sur cette grande terrasse avec mon appareil photo à la main prête à tout emporter dans ma magique petite boite à souvenirs.
Mais, malgré mon appétit de fixer tout ce que je voyais sur la pellicule, je dus, très souvent attendre longtemps. 
J'attendais et j'attendais encore, car, de très nombreuses femmes, Russes pour la plupart, désiraient aussi graver pour l'éternité leurs jolies frimousses et leurs belles silhouettes sur ce décor idyllique. Pour cela elles se faisaient photographier par leurs compagnons en prenant longuement, mais vraiment, très longuement des poses avantageuses et très étudiées, pour offrir à l'appareil leurs meilleurs profils. 
je les regardaient avec amusement, avancer le pied savamment pour mettre leurs jambes en valeur et faire papillonner délicatement leurs paupières, je les voyais minauder devant l'objectif.
Leur coquetterie excessive, pourtant si touchante et naïve m'attendrissait. 
Ah! oui, être belle, regardée, aimée, être aimée pour son aspect, ce n'est pas si satisfaisant ou rassurant que cela en fait, et de surcroît c'est un emploi à plein temps!
Je pensais à mon accoutrement et je me disais que tu aurais ri en me voyant, toi ma fille, si jolie, si belle, toujours si élégante,
Si tu voyais ta mère, il est clair qu'avec mes longues bottes noires à talons plats, ma vaste parka noire aux poches gonflées de tout un attirail de promeneuse, avec mon sac autour du cou, et ma bouteille d'eau dans la poche, on ne pouvait que comprendre que j'avais mis mes cartes sur un tout autre jeu.
En tout cas pour honorer Saint Pétersbourg et ses charmes, j'ai fait fi des assommants soins de coquetterie.

A bientôt

Loriane Lydia Maleville

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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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