J’attends les pieds posés dans la mousse
de sel amer.
Au loin, tu viens en clair.
Et là-bas, l’horizon sous un satin
vert et bleu azur
Une ligne violette et pure.
J’attends que mes pieds sentent ta mousse
Douce, légère comme des ailes d’hirondelles.
J’attends que les papillons de leurs
battements d’ailes soulèvent
le vent portant les parfums de la vie,
Soufflés par les sirènes de tes profondeurs.
J’attends que le soleil plonge prolongeant ma destinée
envahissant de songes mon âme bohémienne.
Maudite la vie éphémère !
Je m’incline devant
Ta cruelle horloge invisible.
Anges du ciel je vous supplie
De me laisser vivre dans ce mystère
mur, pur et mature.
Ou peut-être veux-tu que je meurs
Pour pouvoir profiter
De tes teintes ancestrales d’argent et d’or.
Et si tu veux je me transforme en moussaillon
Embarquant sur un bateau
Qui navigue dans tes nuages.
Ta colère ! mon bonheur,
Tes vagues hautes !
Ma divine sauvegarde.
Mon nom c’est toi,
C’est le chuchotement du silence,
De ta présence sur le miroir dans lequel
On créait les histoires ainsi que d’ardentes prières
dans tes fonds où roulent tes graves.
Et pour te prouver que je suis fidèle
Je suis prêt à te donner toutes mes journées
Juste pour profiter d’une minute
de tes enchanteresses amours.
De tes lumières qui vibrent et durent dans de nonchalantes
vapeurs aussi légères qu’une pensée franchisant la barrière
d’une vie éternelle.

Zoran Savic