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Nouvelles confirmées : Nouveau départ
Publié par Donaldo75 le 10-10-2015 10:30:34 ( 897 lectures ) Articles du même auteur



Nouveau départ


Tout avait commencé ce maudit jour de mai ; Mélanie tenait absolument à ce week-end à la campagne en pleine floraison des pollens et graminées auxquels j’étais allergique depuis mon enfance. « Ne fais pas le bébé ! » m’avait elle dit alors que je prédisais des éternuements en fanfare et des pleurs incessants. Je n’avais pas eu d’autre choix que me plier à sa volonté.

Le samedi matin, nous avions pris la voiture pour rouler jusque dans le Massif Central, vers Vichy, rejoindre Benoît et Martine dans leur maison au milieu de nulle part. Ce couple de bourgeois faisait partie du cercle rapproché des amis de Mélanie qu’elle côtoyait souvent lors de ses études de commerce. Pour combattre mon rhume des foins, je m’étais bourré d’antihistaminiques et de paracétamol à un point tel que j’en planais. La conversation de Mélanie arrivait à mes oreilles de façon désordonnée, comparable à ce que donnerait un orchestre symphonique écouté du fond d’un aquarium. L’avantage de ce traitement résidait dans le fait que je ne suintais plus par tous les orifices. Atchoum s’était transformé en Simplet. Ma fiancée savait que ce n’était que temporaire et qu’après le pic de floraison, l’allergie et ses effets secondaires baisseraient en intensité. Mon corps se fatiguerait moins à lutter contre des organismes étrangers qu’il décrétait indésirables et je passerais de Grincheux à Dormeur en passant par Joyeux.

Trois heures plus tard, nous étions dehors en plein apéritif. Le déjeuner était déjà prêt et nous sirotions un nectar en contemplant la nature. J’avais discrètement réapprovisionné mon corps en cette pharmacopée qui me gardait des dérives propres à mon état allergique et avais ajouté une dose de vitamines pour retarder le plus possible un retour de bâton. Mélanie n’avait rien vu. De toute façon, elle était trop occupée à parader devant son public préféré pour faire attention au reste du monde. Le repas continua dans cette atmosphère mondaine puis Martine proposa de faire un tour dans les champs. Ne voulant pas gâcher leur plaisir bucolique, je rejoignis la majorité.

Notre ballade durait déjà depuis plus d’une trentaine de minutes quand le vent se leva. De petite brise au début, il se transforma en un sirocco parfumé et chargé de particules fibreuses que mes narines sensibles connaissaient trop bien. Atchoum reprit le pouvoir et mes yeux se remplirent de larmes. Mes compagnons de route n’eurent cure de mon passage à vide et décidèrent malgré moi de poursuivre la promenade jusqu’à un petit étang dont Benoît vanta les mérites. Je souffris en silence car je savais d’avance le traitement réservé à ceux qui s’opposaient aux décisions de Mélanie.

Mon calvaire ne prit fin qu’au coucher du soleil. Mélanie ne manifesta pas de signe de tendresse. Je sentis alors qu’elle me reprochait de lui pourrir sa fête. Je décidai de jouer la partie quand même, histoire de lui montrer que je n’étais pas le vilain petit canard de cette compagnie de cygnes. Au retour, nous avions enchaîné sur des matchs de belote et autres jeux de cartes dont je n’étais pas fan mais qui constituaient la tradition des vieux avant l’âge. Ensuite, le dîner avait relancé les récits d’arrière garde des anciens étudiants de l’école de commerce où ils avaient fait leurs gammes ensemble et appris à devenir des adultes responsables. Enfin, la soirée avait terminé en douceur à taper le carton assis autour d’une table, dans le jardin en fleurs. Heureusement pour moi, mes médicaments avaient rempli leur rôle et j’avais chargée la mule afin de rester politiquement correct dans la tendance ludique de mes compagnons de week-end. Curieusement, au premier clair de lune Atchoum laissa sa place à Joyeux sans passer par Grincheux.

Mélanie fit durer la soirée et pour une fois je ne fus pas enclin à stopper son envie de pérorer, au contraire. Plus la nuit avançait et plus je me sentais en forme. Joyeux faisait la nique à Dormeur et Atchoum semblait déjà loin dans mes souvenirs. Je proposai même une dernière incursion dans la nature profonde mais mes hôtes déclarèrent forfait par manque d’énergie. Mélanie n’insista pas non plus car elle ressentait aussi la fatigue de ce samedi campagnard. Tout le monde se dirigea dans les chambres pour un repos amplement mérité. « Demain sera un autre jour » déclarai-je sur le ton de l’humour.

Une fois nu dans le lit, je me surpris à vouloir faire des choses avec ma charmante fiancée mais, malheureusement pour moi, elle invoqua une violente migraine et me tourna le dos. Je capitulai sans problème, sachant depuis belle lurette qu’elle seule décidait de la pertinence de nos rapports sexuels. Il me fallut quelque temps avant de m’endormir en comptant des moutons imaginaires.

Je rêvai de fleurs qui me parlaient d’une voix sensuelle et jouaient avec mes étamines dans une danse subtile parfumée au pollen. Le vent soufflait une chaleur envoûtante et le ciel changeait de couleurs, passant du rouge à l’ocre puis revenant au bleu avant de terminer dans un blanc éclatant. Je me réveillai soudainement en sueur, assoiffé et mort de faim. Ma montre indiquait quatre heures, ce qui me laissa le temps de sortir de la chambre et d’aller faire un sort au réfrigérateur. Mélanie ne m’entendit pas marcher sur la pointe des pieds tellement elle dormait profondément. Je bus aux moins deux litres d’eau puis décidai d’attaquer un paquet de gâteaux. A la première bouchée, je crus qu’ils avaient dépassé la date de péremption. Ma surprise fut grande quand je constatai qu’il n’en était rien. Je tentai alors les fruits frais contenus dans le bac du bas mais le résultat s’avéra identique. Je renouvelai l’expérience dans le but de satisfaire ma curiosité. La conclusion devint évidente et me conduit à penser que je devais être indisposé pour ne pouvoir avaler nulle forme de nourriture terrestre. Mon corps me réclamait de l’énergie et j’entendais un message intérieur me dire que la solution ne se trouvait pas dans la maison. Je remontai dans ma chambre, emportai mes affaires, m’habillai dans le salon et quittai la demeure en passant par la porte de derrière.

Combien de temps avais-je marché ? Je ne saurais le dire. A sept heures, je me trouvai dans un village où je profitai d’un transport de bestiaux pour rejoindre une ville plus grande. Le paysan qui m’avait pris en stop ne posa aucune question et je lui rendis la pareille en gardant ma bouche cousue. Bizarrement, les premiers rayons de soleil avaient calmé ma faim. Je ne désirais plus rien d’autre que m’évader, ne plus jamais revenir auprès de ma fiancée et sa troupe. Je ne cherchai pas à comprendre ce qui me poussait dorénavant à fuir mes compagnons de week-end. Mon instinct commandait et je le suivais sans vraiment réfléchir. Une fois arrivé à destination, j’attendis l’autocar qui amenait à Vichy d’où je pourrais prendre un train pour Lyon.

La journée s’annonçait magnifique. Le ciel resplendissait et l’astre solaire brillait de mille feux. Mon moral était au plus haut, à un niveau jamais atteint jusque-là depuis que j’avais choisi de vivre avec Mélanie. Le seul fait de penser à elle me remplissait de rage. Je la maudissais, elle, ses amis de pacotille et tout le tralala qu’ils s’efforçaient d’ériger en code de bonne conduite. Dans mon cerveau circulaient des images de mon passé, en forme de kaléidoscope sur des tons de gris et de noir.

Le chauffeur annonça l’arrivée dans la cité vichyssoise. Je descendis et me dirigeai vers la gare dans le but d’acheter mon billet. Arrivé au guichet, je me surpris moi-même.
— Où désirez-vous aller ? me demanda l’employé de la S.N.C.F.
— A Chamonix, lui répondis-je sans sourciller.
— Le prochain départ est à 15h30, en direction de Lyon Part-Dieu où vous arriverez à 17h30 puis la correspondance est au même endroit à 17h38 pour Saint-Gervais. Vous serez là-bas à 20h56. Un train partira à 21h06 pour une arrivée prévue à Chamonix à 21h42.
— Je prends un aller-simple.

Une fois la transaction effectuée, je me dirigeai vers le troquet le plus proche afin de patienter. Le café que me proposa l’aubergiste ne passa pas les nouveaux critères d’éligibilité de mon estomac et je partis le recracher illico aux toilettes. A aucun moment, je ne consultai mon téléphone portable sur lequel Mélanie avait dû essayer de me joindre. Le passé était révolu et elle en symbolisait l’icône détestée. L’attente me sembla courte et ce fut avec plaisir que je m’assis dans un compartiment inoccupé. La solitude ne me pesa pas. Je pus laisser mes pensées colorer mes songes et agrémenter mon voyage en direction de la capitale des Gaules.

Je me sentais de plus en plus fort. La confiance, qui naguère me fuyait, était devenue ma force. Je me surprenais à savoir quoi faire et comment organiser mon futur proche. Je naviguai sur le Net pour chercher un hôtel à Chamonix, en sélectionnai un et réservai une chambre pour une dizaine de jours. Mon travail m’importait peu désormais. Je ne raisonnais plus en termes de carrière, de vie sociale ou de relation sentimentale. Mon instinct me commandait de survivre. Pour cela, la ville que je rejoignais s’affichait en lettres majuscules dans mon esprit. Je ne ressentais pas la fatigue. Mon moral excluait le doute et le remords, à l’instar des héros d’antan partis à l’aventure pour découvrir des contrées inconnues.

Une fois à Lyon, je changeai de train et pris place en face d’une doublette d’adolescents boutonneux qui revenaient de vacances. Je n’avais aucune envie d’engager la moindre conversation ni de supporter leur conversation puérile. Ils le sentirent immédiatement, se plongeant alors dans la lecture assidue des brochures de la S.N.C.F. Une fois à Saint-Gervais, je ne patientai que dix minutes et me retrouvai dans une voiture presque vide sur la route de Chamonix. Le reste du voyage se passa simplement et je descendis dans la cité savoyarde pour une dernière marche vers mon hôtel.
La réceptionniste me donna ma clé après les formalités d’usage. Je pris possession de ma chambre et décidai de prendre une douche amplement méritée.

Je changeai d’avis au dernier moment, optant pour un bain d’eau froide, sans même être étonné de ce choix, alors que dans le passé j’aurais détesté cette option. Une fois la baignoire remplie, je me glissai dedans et immergeai ma tête dans le liquide nourricier dont toute vie terrestre avait besoin pour survivre. Je ne parus pas surpris de me sentir à l’aise, de ne pas suffoquer. Mes poumons ne servaient plus à rien et mon corps contrôlait naturellement sa température vitale. « Suis-je devenu poisson ? » me demandai-je à ce moment précis.

Une voix intérieure me fit comprendre, sans un mot, que j’avais dépassé ce stade, que j’appartenais à une nouvelle espèce. Mon cerveau récapitula mes premières heures dominicales, quand j’avais constaté que je ne pouvais plus avaler de nourriture solide et que les rayons du soleil suffisaient à me fournir l’énergie dont j’avais besoin. Je regardais mes membres sous l’eau et n’étais même pas étonné de percevoir leurs moindres détails, bien plus précisément qu’avec un microscope. Ma morphologie n’avait pourtant pas changé d’un iota : je restais bipède mais désormais amphibien, sans pour autant ressembler à une salamandre ou un crapaud humain. Je ne ressentais pas la morsure du froid. Je procédai alors à un test pour éprouver ma résistance à la douleur et le résultat ne me surprit même pas.

La nuit fut consacrée à des expériences diverses. Quand j’approchais d’une source de chaleur, je sentais une force envahir l’intégralité de mon être et s’emmagasiner dans chaque parcelle de l’entité biologique que j’étais devenu. Je ressentais aussi l’énergie émanant des fils électriques, non en tant qu’agression mais plutôt comme un vent magnétique fluide et agréable. En allumant la télévision, je me surpris à tenter de changer de canal sans utiliser la télécommande. Après de nombreux essais, je parvins à mes fins et en conclus que je pouvais contrôler facilement beaucoup de machines modernes. Ce qui m’étonna le plus fut qu’à aucun moment je ne me crus un demi-dieu ou supérieur aux autres représentants de l’humanité. Une telle réflexion me laissa à penser que je n’étais plus humain dans le sens habituel qu’on donne à notre engeance assoiffée de pouvoir et de puissance dominatrice au détriment du reste de la planète.

Les jours suivants, j’appris à maîtriser mes aptitudes hors normes et suivis mon instinct animal qui me commandait de parfaitement connaître mon environnement. Je multipliai les excursions en montagne, étudiai la faune et la flore, m’adaptai au cycle du soleil, communiai pleinement avec la nature. Les habitants me prenaient pour un original, un de ces écologistes un peu fou mais pas dangereux.

Cette réputation amena un excentrique local à me rendre visite un soir, à la tombée de la nuit.
— Bonjour, je me présente, Tiburce Dugommeau, astrophysicien à la retraite, me dit-il.
— Enchanté de vous rencontrer, répondis-je. Je m’appelle Corentin Thomas.
— On dit que vous êtes un écologiste.
— Si vous entendez sous ce vocable toute personne en communion avec le reste de la planète, y compris les fleurs et les cailloux, alors oui, je suis de ceux-là.
— Je ne vous dérange pas plus longtemps. Je souhaitais seulement vous inviter à une retraite spirituelle avec des membres de mon groupe dans un refuge en haute montagne. Nous partons demain matin. Je vous fournirai l’équipement nécessaire.
— C’est d’accord.
— Je passe vous prendre à sept heures. Laissez ici tout ce qui ne sert à rien en altitude, comme vos papiers ou des cartes magnétiques.
— Je le note et vous dis à demain.

Une fois Tiburce Dugommeau reparti, je ne remis pas en question ma réponse, tellement elle m’avait semblé naturelle. Ma voix intérieure me conforta en ce sens. Avant de me coucher, j’allumai la télévision pour prendre connaissances des dernières informations du monde : la météo annonçait une succession de pluie sur le pays et prédisait un mois de mai humide et froid. « La retraite en montagne risque d’être compromise. » me dis-je avant de rejoindre mon lit.

Le reste de mon histoire se déroula comme un rêve éveillé. Je partis avec la troupe de Tiburce Dugommeau et rejoignis une habitation perchée sur les sommets. Elle comportait tout ce dont avait besoin un groupe de douze personnes pour survivre pendant plusieurs semaines, isolé du reste du monde. Ce ne fut pas un luxe, au vu des événements qui surgirent dès le lendemain de notre arrivée.
La période pluvieuse annoncée par les météorologues se transforma en déluge. Sa portée s’avéra mondiale, sa durée dépassa la dizaine de jours initialement prévus. Le niveau des mers grimpa. De nombreux pays connurent tsunamis et inondations, l’économie chavira en pleine tempête et les morts se comptèrent par centaines de millions. Mes camarades de retraite me surprirent à peine en manifestant les mêmes facultés extraordinaires que les miennes. « La nature reprend ses droits. Nous devons rebâtir une civilisation naturelle » m’expliqua simplement Tiburce Dugommeau.

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Auteur Commentaire en débat
Marco
Posté le: 10-10-2015 13:56  Mis à jour: 10-10-2015 18:55
Plume d'Or
Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 725
 Re: Nouveau départ


C'est le prélude d'un nouveau départ que tu nous livres là (avec un soupçon de SF );
L'abandon de tout ce qui fait une vie de nos contemporains.

Le tout superbement romancé ;
tu es un toutou qui obéit à une emmerdeuse nombriliste.
Ses amis, une bande de bobos, des doryphores, la hantise des paysans.

Et puis Paf, s'ouvre à toi un autre plan astral /

Tu es un des douze élus qui doit contribuer à la naissance d'une nouvelle ère.
Dugommeau nouveau "Jésus" aquatique, toi Thomas l'apôtre "submersible"
recruté dans la montagne.


Bon Ok, mais tu crois que ça va être mieux que que l'on a , Donald.

Parce que sinon Dugommeau, frit à la persillade.

Très bonne nouvelle, j'ai aimé

Bises



Inscrit le: 17-05-2014
De: 24
Contributions: 668

Re: Petite poupée fatiguée


Pas de temps mort - seules meurent l'amour de la vie et l'avenir - on bascule
très vite dans le sordide ; impossible, pour elle, de faire face,
ça fait trop longtemps qu'elle vit que pour l'instant, que pour l'adrénaline de l'instantané.
Plus de loi, plus de raison place l'impulsivité.

Ça fait mal, ça gifle, ça accable, ça dénonce, ça t'insulte,
ça te crache à la gueule toutes les vérités que l'on dénie.

Après avoir lu " Petite poupée fatiguée", on ne sent pas très bien.

Donald, cet écrit décapant remet en cause l'ordre des priorités et les obligations
que l'on a, envers ces poupées… innocentes.

Donald, je n'ai qu'un mot "fabuleux" !

Bises

Marco
Istenozot
Posté le: 11-10-2015 21:56  Mis à jour: 11-10-2015 21:56
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
 Re: Nouveau départ
Cher Donaldo,

Que puis-je dire après l'intervention et les mots si justes de Marco?

Je me retrouve dans ton texte. Serais-je un peu ce Corentin?
Je n'ai pas ses talents supraterrestres mais comme lui j'ai quitté les espaces humains des mondanités artificiels.
Et je m'en trouve mieux.

Comme j'aime tes textes et le talent que tu sais y mettre.
On s'y sent bien. On y est tout simplement!

Amitiés de Dijon.

Jacques
Mes préférences



Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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