La vie a de fragiles passages,
Nos quotidiens parlent d'eux-mêmes ,
Ils nous laissent les effluves de bien-être
Ou de goûts d'amertume ;
Il y a le sourire sur ce qui nous émeut,
Il y a l'errance de nos gestes,
de nos mots, de nos silences,
Le choix d'aimer ou non...

J'ai marché au bord de ce que tu fus,
J'aurai toujours cette forme de toi
Sous mon regard,
Je me souviendrais de la cadence des vagues,
Des chemins ombragés,
Du soleil sur les vignes..
Tous ces "je t'aime"
Qui n'ont plus de "signifiance"
A l'heure où je conçois à l'oubli ...

Je m'épuisais à te chercher sans cesse,
Il y a comme un faux pli
Qui reste marqué !
As-tu seulement éprouvé de l'absence
Au delà de ta pensée perturbée ?
La vie a ses chaos .
A évoquer tes attitudes,
Ton existence,
Je sens la détresse qui m'assaille :
Tout est falsifié !
Est-ce ma faute à moi ?
Est-ce la tienne ?
Est-ce si important de le savoir ?

J'ai pris le plus long corridor
Pour aller jusqu'à moi,
Pour basculer dans ma dérive !
Que sais-je de l'épreuve traversée
Sinon l'incohérence
De la lucidité à la confusion
Sous une apparence si peu rebelle !

J'observe, dans ma vision des choses
Les fissures respectives,
les lassitudes, les échapatoires...
Tu sais si bien fuir !
Quand les corps ne savent plus,
La fragilité nous porte
A contre-courant de ce qui rappelle
Le mouvement des caresses sur la peau,
Ce qui sucite et prolonge un instant de tendresse !

Je pense à ce qui va se recommencer,
Sous d'autres figures...
je m'adresse à toi en taisant cette distance
Qui s'enroule autour de moi !
Il reste cependant
Quelque chose d'indéfinissable
Que tu ignoreras .