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Accueil >> xnews >> Comment j’ai transformé ma demeure en maison hantée — Partie 2 - Nouvelles - Textes
Nouvelles : Comment j’ai transformé ma demeure en maison hantée — Partie 2
Publié par christianr le 06-03-2016 19:57:39 ( 974 lectures ) Articles du même auteur



Mon frère et moi avions rapporté en catimini la planche de Ouija chez maman. Nous préférions le lui cacher, car on se doutait qu’elle refuserait son utilisation à la maison. On décida d’attendre au soir, moment que l’on considérait comme le plus propice pour qu’elle ne nous remarquât pas. Le lieu du crime : le sous-sol. Nous passions la majorité de notre temps à cet endroit, puisque l’ordinateur y était situé. Ma mère s’y rendait seulement pour accéder à la laveuse, et elle n’exécutait cette tâche que le jour. On était convaincu qu’on ne serait jamais dérangé.

L’heure était venue. L’au-delà allait devoir nous affronter. Mon frère avait allumé des chandelles pour l’occasion. Cela nous permit de fermer les lumières. L’ambiance était installée. L’asphalte des murs et du plancher nous donna l’impression de nous trouver dans une caverne. On pouvait commencer le rituel.

On s’assit en indien l’un en face de l’autre, et on plaça le Ouija entre nous deux. On remit nos doigts sur le plateau mouvant. Et on chantonna : « Esprit, es-tu là ? ». La planche resta pratiquement immobile si ce n’était de nos tremblements nerveux. Même pas de cercles cette fois-ci.
Tout d’un coup, elle partit comme si elle venait de prendre vie. Sébastien lut les lettres qu’elle nous présentait :

– A-r-r-e-t-e-z

— Arrêtez ? répétais-je.

La petite plateforme se positionna vers le « Oui ».

– Arrêter quoi ? s’enquerra Sébastien.

– Ça, épela l’entité en propulsant la goutte.

On se regarda perplexes. Je demandai : « Veux-tu dire : arrêtez de jouer au Ouija ? ». La planchette courut vers le « Oui ». On posa l’éternelle question : « Pourquoi ? » D-A-N-G… « Danger ? », que j’interrogeai un peu inquiet. Nos mains tournèrent frénétiquement autour du « Oui ». Je déposai le regard sur mon frère. Je ne savais pas comment réagir. Cela ne semblait pas le préoccuper. Il ne perdit pas de temps :

– T’es qui au juste ?

– Ange…

– Un ange ?

La tablette continua de se remuer.

– Gar…

– Un ange gardien ? termina Seb.

– Oui, répondit le Ouija.

– De qui ?

La plateforme se déplaça vers Sébastien.

– C’est quoi ton nom ? persista le concerné.

Brusquement, la petite planche se positionna sur l’« Au revoir ». Je demandai à mon frangin :

– Qu’est-ce qu’on fait ?

– Tu crois à ça, les anges gardiens ?

– Pas vraiment.

– Moi non plus… Allez, c’était cool ! On recommence ! s’exclama Sébastien avec enthousiasme.

On repositionna nos doigts sur l’outil de plastique sacré. On reposa la même question qu’auparavant à savoir si des esprits souhaitaient parler avec nous. Cette fois, des cercles se tracèrent sur le plateau. Ensuite, l’instrument nous présenta des lettres. On devina tout de suite que l’individu voulait nous dire « Allo ».

– Allo, t’es qui ? interrogé-je.

– Marc, répondit l’entité.

On avait finalement déniché un nom. On ne connaissait aucun défunt nommé ainsi. Notre curiosité s’emballa rapidement. Pour ne pas tomber dans le chaos, on s’entendit pour poser nos interrogations chacun notre tour. Sébastien commença :

– Tu avais quel âge lorsque t’étais décédé ?

-20.

– T’es mort comment ?

– Suicide.

Ce mot nous frappa comme une tonne de brique. On ne s’attendait pas à cela. De quoi jase-t-on avec un suicidé ? Marc ne nous laissa pas le temps de reprendre nos esprits. Il nous donna une série de chiffres :

-6672435

Après le dernier nombre, la planchette continua de tourner sur le Ouija, comme pour nous signifier qu’il avait terminé. On se gratta la tête. Que voulait-il nous révéler ? En y réfléchissant, j’ai tenté une réponse :

– Est-ce que c’était ton numéro de téléphone ?

– Oui, encercla Marc.

Appeler ou ne pas appeler, telle était maintenant la question. Finalement décidé à agir, Sébastien se dirigea vers le combiné de la cave. Je le regardais les yeux grands ouverts comme s’il s’apprêtait à desceller l’arche d’alliance. Il composa la combinaison gagnante. Subitement, il raccrocha.

– Qu’est-ce qui s’est passé ? l’interrogé-je.

– Un homme a répondu. J’ai freaké.

Dès l’instant de ces paroles, les lampes du plafond se mirent à clignoter. L’interrupteur se trouvait en haut de l’escalier. On alla vérifier. Dans notre tentative de rationaliser tout cela, on avait pensé que maman nous jouait un tour. Cependant, ce n’était pas du tout son genre et de plus, elle ignorait ce que l’on manigançait. En allant voir, on observa que personne ne manipulait la commande. La peur nous envahit. On courut vers le haut. Ma mère, qui regardait toujours la télé, nous remarqua. On devait avoir perdu nos couleurs, car elle nous demanda ce qui nous arrivait. On inventa une réponse boiteuse. On lui déclara qu’on était fatigué et qu’on voulait aller dormir. Même pour Seb, cela ne faisait pas partie de ses habitudes de se coucher si tôt. Elle semblait malgré tout convaincue, étant donné qu’elle ne posa pas plus de questions. On se retrouva dans la chambre de mon frère. L’endroit demeurait calme. On décida d’en profiter pour relaxer un peu. Ma mère monta à l’étage et nous interrogea de l’escalier : « Vous n’êtes pas censé être au lit ? ». « On y va là ! », répondit Sébastien. Je compris que je devais quitter les lieux.

Je me rendis à mon antre et je fermai la porte. En cachette, j’allumai la télévision avec le son pratiquement éteint, comme à mon habitude le soir, surtout le samedi pour écouter « Bleu nuit » à l’insu de tous. Après une heure ou deux, je me couchai enfin.

Et puis, vint ce rêve… Je me trouvais sur la rue de mes grands-parents paternels dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve. Ils étaient tous les deux assis sur leurs chaises berçantes sur la galerie de leur appartement. Mon grand-père en particulier me regardait d’un air sévère. Lorsque je me dirigeai vers lui, il prit un ton autoritaire : « Christian, ne joue plus avec cela. Vous allez vous faire du mal. » Je ne croyais peut-être pas aux anges gardiens, mais je croyais en mon grand-père. Malgré tout, ça n’allait pas m’arrêter. La tentation me harpait trop solidement.

En effet, le lendemain, je me rendis à la bibliothèque. Je louais tout ce qui était relié au spiritisme. Je voulais toucher à tout. À mon retour, mon frère remarqua mes nouvelles acquisitions et me révéla ce qui lui était arrivé la nuit dernière :

– Pendant que tout le monde dormait, je me suis rendu compte qu’on avait laissé le Ouija par terre. Pour que Ginette (notre mère) ne découvre pas la planche, je suis retourné dans la cave pour aller la cacher. Et puis, j’ai eu l’envie de l’essayer à nouveau. J’y ai pas résisté.

– Mais, on n’est pas censé l’utiliser seul ! Tu te rappelles ce que mon père nous avait dit !

– On doit aussi demander à l’esprit de quitter la maison. On ne l’a pas fait avec le suicidé, tu te souviens ?

Je réalisai ce qu’il venait de m’énoncer. Merde !

– Ouin... Qu’est-ce qui s’est passé lors de ton expérience ?

– J’ai arrêté rapidement. J’ai pas aimé ça ! J’avais l’impression qu’une main invisible prenait le contrôle de mon bras.

– Il n’y a eu rien d’autre ?

– Non. Je suis retourné à ma chambre après. Et tout a été correct.

– Bon, ça ne doit pas être si grave, alors, que je lui déclarais en haussant les épaules.

On se pencha ensuite sur les livres. Une montagne de découvertes nous attendait.

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Auteur Commentaire en débat
christianr
Posté le: 07-03-2016 17:27  Mis à jour: 07-03-2016 17:27
Plume d'Or
Inscrit le: 17-03-2012
De: Boisbriand, Québec
Contributions: 125
 Re: Comment j’ai transformé ma demeure en maison hant�...
Merci à toi!
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Par une aquarelle de Tchano

Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
.

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