Depuis ma douce, je suis ta féale

Sur les paupières de l’aube,
j’ai trouvé au détour d’un chemin,
l’extase de ton sourire, l’ébène de ta chevelure,
mon faon d’étoile,

tu mendiais la clef des comètes
et
l’ode du printemps dans la prée,
là où coule le Loir,

les geais m’ont révélé
les paroles de ta lyre, et
le
miracle de ta splendeur au balcon des astres.

Je t’ai emmenée en ma maison
car tu avais faim et soif, et tu t’es endormie,
terrassée de fatigue, à même le sol,
dans ta robe de brocart,

je t’ai rejointe,
enveloppée du châle de ma tendresse,
je me suis assise à tes côtés,
et j’ai reposé ta tête

contre mon sein,
sur
le voile de ma tunique d’organdi,
au gré des noces d’attente.

A ton réveil,
tu m’as conduite par la main
près de ma couche,
tu m’as dévêtue,

puis j’ai effeuillé
les roses de ta chair de marbre
qui
pâlissait parmi l’écorce de la pénombre.

Tes bas de soie aux brillances volages
crissèrent sous le diadème de tes cuisses câlines
et les chansons de mes doigts
dénouèrent la prière de ton clitoris,

alors
éblouies par la rosée de nos désirs,
nous avons jouté d’offrandes
et

nous nous sommes aimées
jusqu’à
la fin du rivage du jour et de la nuit.
Depuis, ma douce, je suis ta féale !

Sophie 839