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Nouvelles confirmées : Plus qu'un jour
Publié par Donaldo75 le 09-04-2016 16:43:37 ( 984 lectures ) Articles du même auteur



Plus qu'un jour


Plus qu’un jour avant le retour de Linette. Je suis tout crispé, tellement elle m’a manqué ma belle rockeuse partie en stage de coiffure à Paris. Je l’imagine avec ses ciseaux et ses brosses, à démêler des mémères à cheveux jaunes, à parler toutous et têtes couronnées, le tout sous les effluves sonores d’une pauvre musique de supermarché, dans un centre commercial aseptisé et bondé de familles au modèle standard. Elle doit détonner dans le paysage, avec sa coupe rockabilly, son look à la Imelda May et son inimitable franc-parler tant redouté des loulous de mon trou perdu. J’en ris déjà, avant même d’entendre la version déjantée de Linette, racontée en Technicolor et sur une bande originale des Chats Rayés.

Je vais aller m’en jeter un petit chez le gros Dédé, au centre ville, pendant que les bourgeois de Brignais étalent leur suffisance et leur petitesse au marché du samedi. Il faut l’avouer, ma ville natale n’est pas très rock’n roll, avec ses commerçants poujadistes, son racisme rampant, sa ségrégation sociale et son goût du fric. D’un côté, il y a les riches, ceux des quartiers de La Côte ou de la périphérie construite loin des gueux, avec leurs maisons à plusieurs étages, leurs grosses berlines allemandes et leurs enfants aux dents parfaites. On ne les croise presque jamais, à part sur le marché, parce qu’ils ne se mélangent pas aux autres, fréquentent les écoles catholiques privées ou les clubs de tennis à dix mille francs l’inscription. De l’autre côté, une forme d’extrême, il y a les pauvres et les immigrés, logés dans la périphérie bétonnée, celle des années soixante-dix et des logements sociaux érigés dans des tours déshumanisées. Chez eux, il existe une forme subtile de castes : les Italiens tentent de rallier le centre de la ville, comme si c’était devenu le Graal social, tandis que les Portugais et les Espagnols s’endettent sur trente ans pour construire des bicoques dans les Monts du Lyonnais, là où rien ne pousse au milieu des chardons et des orties. Les Algériens, Marocains ou Tunisiens restent dans leurs immeubles gris, ne rêvent pas d’une maison bleue mais tentent juste de survivre dans la France du roi Valéry, un monarque au Premier Chambellan plus carré que rond malgré sa tronche d’éléphant. Au milieu de ces deux sociétés, il y a nous, les classes moyennes, habitants du village original, presque des Gaulois tellement nous nous accrochons à nos certitudes de lendemains chantants du Claude François, quand les lundis seront toujours ensoleillés. Mes parents font partie de ces optimistes forcenés, clients du crédit revolving et des résidences secondaires quelque part dans les montagnes ou sur la Côte d’Azur. Les riches nous snobent, les pauvres nous envient et les immigrés nous volent notre travail, du moins dans notre inconscient collectif de fourmis aveuglées.

J’arrive chez Dédé. Ce gros tas est toujours aussi nul mais au moins il a un vrai juke-box, acheté en Amérique, pas celle des hippies aux cheveux longs et aux idées courtes mais la vraie, la patrie du King et de James Dean. C’est là que nous passons nos samedis après-midi et même le dimanche, avec mes copains et ma Linette. Chez Dédé, le dernier repaire de rockers, dit mon père en imitant ce gros balourd de Dick Rivers, le héros de sa jeunesse dorée.

Bizarrement, mes potes ne sont pas là. Tant pis, je vais m’assoir au zinc et taper la causette avec Dédé ou sa femme Ginette, voire la serveuse Pauline, une girafe à grandes dents qui était dans ma classe à l’école primaire.

Pauline me voit arriver. Elle me sourit de mille dents puis se dirige vers moi. Dédé se marre en douce. Ginette me reluque à son tour et jauge les chances de Pauline. Vu le dédain de la patronne, j’en déduis que Pauline a perdu avant même d’avoir essayé.
— Salut Ricky, me lâche Pauline de sa voix de crécelle. Il y a longtemps que tu n’es pas venu seul, sans ta bande de rebelles.
— Je pensais retrouver les potes. Ils ne devraient pas tarder.

Pauline me regarde droit dans les yeux, comme si elle tentait la télépathie ou un truc paranormal. Elle a du trop voir Uri Geller tordre des petites cuillères, le samedi soir chez les Carpentier, devant des millions de Français en quête de miracles et du nouveau Messie.
— Tu scannes mon cerveau, Pauline ? Bonne chance !
— Oui. J’ai lu que nous étions tous connectés, quelque part, grâce à nos milliards de neurones.
— Et tu cherches un truc en particulier ?
— J’essaie de retrouver le Richard d’antan, celui de l’école primaire, quand il m’embrassait dans le jardin public, entre deux buissons parfumés.
— Il est parti au collège puis au lycée et enfin à l’université.
— Et il a oublié son amoureuse Pauline, la première fille à lui enfourner sa langue dans la bouche.
— Nous étions des enfants, Pauline. L’adolescence nous a séparés. Tu as choisi une voie et moi une autre. Notre amour d’enfance appartient désormais au passé. Il faut tourner la page.
— Je sais tout ça, Richard. Je regrette ce temps-là, quand tu disais m’aimer pour toujours.

Pauline n’a pas changé. Collante à onze ans, elle l’est restée à vingt. Ma chance, ça a été son redoublement en cours moyen. Je suis allé au collège sans emporter dans mes bagages Miss Pot de Colle. Elle a continué à jouer les girafes en mal d’amour, avec d’autres écoliers, tandis que je découvrais les boums, les filles et surtout le rockabilly. Ensuite, Pauline a ramé pour me coller de nouveau, sans succès. Le collège est cruel : « quand on a un train de retard, prendre le bus ne sert à rien », disait ma grand-mère, une ancienne institutrice reconvertie dans les proverbes et les confitures de myrtilles.

Je souris à Pauline. Mon amoureuse transie me répond avec un dentier impeccable, signe d’une incontestable bonne santé, comme disent les marchants d’équidés.
— C’est le cas, Pauline. Seulement, mon amour s’est transformé en amitié profonde. Tu seras éternelle dans mes souvenirs, et au-delà.
— Tu es impayable, Richard, un beau parleur capable de vendre des glaces à des eskimos. Je me demande vraiment comment Linette supporte encore tes balivernes.
— C’est un bête don, Pauline. Linette m’aime pour cette raison et aussi des milliers d’autres plus difficiles à expliquer en public.
— Du flan, voilà ce que j’en pense. Bon, on ne va pas passer la journée à se raconter notre enfance. Qu’est-ce que je te sers ?
— Un spécial 66, s’il te plait.

C’est gagné. Pauline va me lâcher. Quand elle invoque le nom de Linette, c’est le signal de reddition. Elle admet la défaite, la fin de ses illusions, du moins jusqu’à la prochaine fois. Il faut dire que Linette l’a bien eue, en long en large et en travers. Linette était sa voisine, une petite blonde à grosses lunettes, de deux ans moins âgée que Pauline et moi. Quand nous étions en primaire, Linette jouait à la marelle avec les vilaines de son âge, tirait la langue aux garçons, trainait avec les chiens galeux et les binoclards. En arrivant au collège, Linette a continué dans son trip gamin, redoublé sa cinquième, tourné adolescente perturbée au point de se retrouver enfermée dans un établissement privé et religieux réservé aux seules filles. Je n’ai pas revu Linette avant la fête du baccalauréat, et encore par hasard sur une péniche de Lyon. Comme moi, jamais Pauline n’aurait imaginé une liaison entre la petite fille pénible et le baratineur de service, encore moins après ma conversion au rock’n roll et la création de ma bande de loulous. La girafe continuait de tourner autour de ma nouvelle planète, bien aidée par Ginette, sa tante par alliance, qui s’arrangeait pour la faire venir au troquet quand nous étions tous de sortie chez Dédé.

Ginette me regarde d’un mauvais œil. Elle n’a jamais cru à une liaison durable entre sa nièce et moi, mais elle me reproche d’avoir laissé Pauline croire en ses chances. Je ne peux pas blâmer Ginette. Ma conduite, surtout pendant les années lycée, n’a pas été des plus correctes. J’ai un peu joué avec Pauline, passant du léchage de langue à des pratiques plus érotiques, jusqu’à son dépucelage à la hussarde dans la chambre de sa mère, un week-end de Toussaint. Pauline s’est alors crue arrivée, m’a parlé de mariage catholique et d’enfants au cul plein de couches, là où je ne voyais que jambes en l’air et bête à deux dos. Je l’ai alors débarquée brutalement et remplacée par la beauté du village, une reine des majorettes prénommée Stéphanie. Ginette a récupéré la girafe en pleine dépression, lui a remonté le moral et m’en a gardé une tenace rancune. D’ailleurs, son mari Dédé s’en marre encore.

Quand on parle du loup, je vois le Dédé s’approcher de moi. Il a du juger le moment opportun pour me parler, loin de sa Gorgone domestique et de son équidé de nièce.
— Mon Ricky, mon champion, commence le gras du bide. Pauline a encore tenté l’impossible, à ce que je vois.
— Tu es trop fort, Dédé. A part toi, personne n’aurait pu trouver. Chapeau, mon pote !
— C’est ça, le métier de cafetier. Il faut de la psychologie pour servir ses clients.

Dédé est du genre à péter plus haut que son cul, comme disait ma grand-mère, la reine des confitures et des bons mots. Hériter du bar de son père l’a emmené au Nirvana des abrutis, entre les poivrots et les dépressifs, à se prendre pour le mentor du futur Bukowski. Il lit de la philosophie dans les « Que sais-je », commandes des encyclopédies aux Mormons de France et coupe les cheveux en mille-vingt-quatre dès que l’occasion se présente. C’est pénible mais ça fait tomber les chopes de bière et les verres de gros rouge. Son commerce est florissant.

Dédé semble en pleine forme, prêt à énoncer du théorème, à raconter des aventures vécues par d’autres, à servir des analyses géopolitiques pas piquées des vers. Je le laisse venir.
— Je me posais une question à ton sujet, Ricky.
— Vas-y, Dédé, questionne !
— Pourquoi un gars comme toi, plutôt bien de sa personne, fils d’un médecin et d’une professeure de lettres, étudiant en économie à la Faculté de Lyon, se passionne pour une mode aussi datée ?
— Tu parles du rockabilly, Dédé ?
— Oui. James Dean, Buddy Holly, enfin tous tes héros, sont morts depuis des lustres.
— C’est vrai.
— Alors pourquoi honorer des tombeaux ?

Dédé a du bouffer un traité de philosophie consacré à Nietzsche pour me pondre une telle phrase. J’en suis un peu soufflé. Heureusement, rompu à l’exercice, je lui sers ma parade numéro douze, modifiée pour les circonstances.
— As-tu été jeune, Dédé ?
— Bien sûr, Ricky.
— Quels étaient tes héros ?
— Je n’en avais pas. Je ne lisais pas, n’écoutais pas de musique, n’allais pas au cinéma.
— Tu faisais quoi, alors ?
— Je buvais des canons avec mes potes, baisais des filles faciles et attendais la fin de la journée pour aller me coucher.
— Ta vie était passionnante.

Dédé ne m’étonne même pas. Quand je pense que cet abruti est passé à côté de James Dean et Natalie Wood dans « La fureur de vivre », des premiers hits d’Elvis Presley avant son départ pour l’armée, alors que je n’étais pas encore né, ça m’énerve. Le gros ne connait pas sa chance d’avoir vécu en plein essor du rock’n roll, avant que les Beatles ne transforment cette musique de rebelles en chansons sucrées pour midinettes et fumeurs de joints. Moi, j’ai hérité de la suite, en version française, avec les blondes du yé-yé, les fumisteries du twist, « Salut les copains » et surtout ce chanteur squelettique avec ses Claudettes et sa vie au soleil. Heureusement, j’étais enfant à l’époque, trop occupé à compter mes orteils pour lancer une révolution de bac à sable contre les disquaires assassins et les radios tueuses d’oreilles.

Dédé attend ma réponse à sa question fondamentale, comme si le monde civilisé en dépendait. La manœuvre standard risque de ne pas suffire.
— Tu ne m’as pas répondu, Ricky.
— Je cherche une image facile à comprendre par quelqu’un dont la jeunesse s’est concentré au niveau de son foie et ses couilles. Ce n’est pas évident, même pour moi.
— Tu ne m’énerveras pas, Ricky. Se débarrasser de moi te prendra plus de temps qu’avec Pauline.
— Sers-moi un godet, Dédé, et je te livre l’ultime secret, celui de la jeunesse et du rock’n roll, le pourquoi de notre passion pour une musique morte avec le King.
— Je suis impatient d’entendre ça.

Dédé me prépare une double chope de spécial 66, un cocktail inventé par ma bande en l’honneur de la mythique route américaine. Je regarde alentour, histoire de jauger mon public. Ginette est toujours dans les environs, me regardant telle la maman poule à l’arrivée d’un renard. Pauline discute chiffons avec des évaporées venues du marché. La salle est remplie de pépés en rupture de mémés, d’adolescents en début de rébellion, de tapeurs de carton et de parieurs de tiercé. J’en déduis que je ne devrais pas me retrouver assis sur une planche, avec le goudron et les plumes, en direction de la potence, sous les yeux du sheriff Dédé et du juge Ginette. Du coup, plus James Dean que Jean-Pierre Léaud, je me lance.
— Aujourd’hui, tu l’admettras mon Dédé, le roi Valéry et son Premier Chambellan nous abreuvent de promesses, au son de Dalida et Sylvie Vartan en version disco. Ils font la promotion des maisons Phénix, des supermarchés où l’on trouve de tout pour pas cher avec la meilleure qualité « Made in France ».
— J’aime bien Sylvie Vartan.
— Moi aussi, tant qu’elle reste agrafée au mur sur le poster de ma petite sœur. Ce n’est pas le sujet, Dédé.
— Alors, accouche Ricky !
— On nous rebat les oreilles, à nous les jeunes, avec des considérations au sujet du long terme, d’emprunt sur trente ans pour se payer la maison où élever nos enfants, alors même que nous n’avons pas encore de copine, pas fini nos études et pas terminé de grandir.
— C’est mieux de vous préparer à l’avance.

Dédé est tombé dans le piège de mon argumentaire, comme mes parents avant lui, ceux de Linette, enfin tous les gogos drogués au modèle giscardien et aux Trente Glorieuses. Je vais lui lâcher l’insoutenable vérité, le pourquoi de notre rébellion. Je ne suis pas le seul jeune à refuser cette société fatiguée, nourrie à la France éternelle, au Général de Gaulle omniscient, à Jules Ferry et Victor Hugo. Les punks disent « no future », les hardockers invoquent l’autoroute de l’Enfer pour brûler la chandelle par les deux bouts, les baba-cools mélangent le patchouli et les herbes afghanes pour voir la vie en rose, j’en passe et des meilleures.

Dédé me sert ma double pinte. Je le regarde avec l’air de Marlon Brando dans « L’équipée sauvage » quand le barman lui demande pourquoi tout ce cirque avec sa bande de motards.
— C’est bien là que le bât blesse, Dédé. On veut nous faire passer de puceau à vieil impuissant sans connaître la jouissance et le plaisir physique. C’est quoi la prochaine étape ? Préparer les lardons à rentrer à l’usine, ce dès le bac à sable ?
— Tu exagères, Ricky.
— Non. Tu as oublié le bien que ça fait d’être jeune, c’est ça le problème. Sais-tu pourquoi nous idolâtrons James Dean et Eddy Cochran ?
— Non.
— Parce qu’ils sont jeunes pour l’Eternité, morts avant vingt-cinq ans.
— C’est ça que vous voulez, mourir avant vingt-cinq ans ?
— Tu n’as rien compris, Dédé. Toi, tu as vécu une jeunesse à boire des canons et baiser des paysannes dans les foins. Sans t’en rendre compte, tu es devenu vieux, les années ont passé entre chaude-pisse et gueule de bois. Tu n’as pas été passionné, amoureux à en crever, émotif à en chialer, rien de tout ça. Ta jeunesse est morte lors de ton service militaire, certainement dans un bordel de province. Ensuite, tu as rencontré Ginette, hérité du bar de tes ancêtres, mis ton plus beau costume pour amener ta future femme devant monsieur le maire. Depuis, tu ne bouges plus, tu votes pour le protecteur des valeurs, le dieu des écureuils et des fourmis.
— Tu devras toi aussi partir faire ton service militaire. Alors, tu verras ce que c’est les responsabilités.
— Des conneries ! On apprend à jouer au petit soldat, au cas où les Soviétiques nous envahissent.
— Tu seras bien content de savoir te défendre, ce jour-là.

Dédé a parfaitement avalé le discours en vigueur depuis l’invasion de l’Afghanistan par l’Armée Rouge. Il a peur de l’hydre communiste, de voir son bar nationalisé par Georges Marchais et François Mitterrand, de ne pas pouvoir frauder le fisc avec ses magouilles sur les prix. Dédé est un petit, caché dans un pays de soixante millions de mesquins. Je comprends mieux pourquoi Linette ne veut plus aller dans son bar, préfère les bas-fonds de Saint-Priest ou de Villeurbanne, quitte à dormir dans des taules de fortune.

Linette me manque. Croiser le fer avec Dédé ne m’amuse plus. Mes copains ne viendront pas. Je ne sais même pas où ils sont allés mais je vais trouver, même s’il me faut marcher sur les rotules. J’avale cul sec mon cocktail puis concède la victoire au gros.
— Tu m’as convaincu, Dédé. Je vais de ce pas en direction du bureau de recrutement le plus proche, m’engager dans la Légion Etrangère pour aller casser du cosaque et ramener ce monde décadent vers les vraies valeurs, celle de la poule au pot et du Livret A.
— Tu es un petit con, Ricky. Dégage avant que je ne te botte le cul !

Je laisse Dédé, Ginette, Pauline et leurs clients, bien au chaud dans leur médiocrité. Brignais me sort par les yeux. Je veux partir loin de tout ça, avec Linette, sous le soleil couchant, au son d’une mélodie de Brian Setzer et de ses musiciens tatoués. Plus qu’un jour à attendre le retour de ma rockeuse préférée, quand j’irai la chercher à la gare de Perrache, qu’elle me racontera comment elle a massacré la coupe d’une mémère sous les regards amusés des autres reines des ciseaux. Penser à Linette, à son sourire de diablotin, à sa banane blonde et son perfecto trop serré, c’est ma fureur de vivre, mon équipée sauvage.

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Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui bat d'une aile à dessiner
Qui bat d'une aile à rédiger
Par une aquarelle de Folon
Il vole à moi un vieux cahier
Qui dit les mots d'anciens poètes
Les couleurs d'une boîte à crayons
Il souffle des mots à l'estrade
Où il évente un émoi rose
A bord de ce cahier volant
Les animaux font des discours
Et les mystères vous font la cour
A bord de ce cahier volant
Un âne triste monte au ciel
Un enfant soldat dort la paix
Un enfant poète baille à l'ourse
A bord de ce cahier volant
Vénus éteint la douce brune
Lune et clocher vont bilboquer
L'eau le soleil sont des amants
Les cages aux oiseux sont ouvertes
Les statues font des farandoles
A bord de ce cahier volant
L'hiver soupire le temps passé
La porte est une enluminure
Les croisées des lanternes magiques
Le plafond une aurore polaire
A bord de ce cahier volant
L'enfance revient pousser le temps.
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