
O ruisseau de ma vie !
O ruisseau de ma vie! Ruban satiné, coule, coule Pour rejoindre de ton originelle source, là haut Par les pics, les monts, les collines, les coteaux Les vallées, les cascades, les gouffres, les rivières Cette immense mère éternelle, immense mer Que tu embrasses à la joue sauvage de sa houle
Grandit, grandit sur ton lit feutré mon ruisseau Sillonne secret les belles campagnes d’amour Quand au discret ricochet par petit baisers lourds Tu embrasses la vieille roche enlacée à ton flot A ta fraîcheur suave elle se joue aisée du piccolo Pour te charmer décontractée; o mignon gigolo !
Goulu de vie tu ingères serein les meubles terres Tu te creuses, tu t’élargis calme le râblé poitrail Puberté affriolante aux bords du mirifique vitrail De ces paysages de rêves déposés au bon coucher De nos nuits prodigues d’images semées de tes beautés Au terme d’adolescence reine, tu te mues belle rivière
A la traversée de mille pays on te conte souvenir Quand ruisselet tu gambadais sur les pensées De ces enfants qui t’accompagnaient en gaîté Aux grandes vacances de ces beaux mois d’été Le clapotis des ricochets d’un vol de petits galets Racontent en mots soyeux l’histoire de nos avenirs
Et là bas t’attend ce marin quand jeune expérimenté Rivière tu te jettes précieux dans les bras d’une mer Le long voyage a instruit ton eau pure à la vie amère Et tu conduiras dans la galère ce marin vers l’outre mer Qui maudira son enfance de t’avoir connu prospère Dans la douceur de tes flots qu’il arpente malmené
Bon marin je reviendrai au pays me restaurer l’esprit A ta source je m’abreuverai de tes mille et mille paix Je te prendrai au fond de mes mains, remède à pensées Pour me prodiguer la fraîcheur d’un nouveau bonheur Que j’enfouirai au grand fond de la bonté de mon cœur Je repartirai tête repue de l’image pure de tes diamants sertis. ƒC
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