A.m.o.u.r.

Date 16-01-2020 19:20:00 | Catégorie : Poèmes


A.M.O.U.R., cinq lettres l’emprisonnent dans la cage du sens
L’esprit attentif exerce son contrôle sur nos vies
Le savoir s’impose à notre quotidien et masque notre éveil
Le corps inhibé n’ose plus vibrer sur les résonances du mot

Né dans une bulle d’amour, présente et invisible,
Rassurante, berçante, envahissante.
Des parents joyeux de ma présence et aimant dit-on.
L’amour s’apprend-il ? Se transmet-il ou s’expérimente-t-il ?

Une jeunesse insouciante, encadrée de certitudes
Une ombre dans la nuit, un mantra sorti de l’obscurité
« Je ne serai pas triste à la mort de mes parents »
Répété des milliers de foi, aurait-il eu raison de mon amour naissant ?

Premiers émois d’étudiant avalés et dissous dans les noires profondeurs
Le cœur perdu dans le vide abyssal de confiance
Soumis aux exigences de mes pensées
Privé du rayonnement de la puissance de cet élixir Amour.

Dans une vie de croyances, une vie de sachant, une vie emplie de devoirs
Une vie sans respiration, sans inspiration, coupée du monde
Où chaque jour est répétition, où le travail remplace l’œuvre.
Advint Astrakhan et ses premières vibrations de l’Amour.

Les portes du désert de mon être s’ouvrent à une exploration lente et hésitante
Tiré par mes désirs, mes rencontres sont autant de coup de bélier
Dans le château fort de mon existence, sans ouverture
Mes pensées viennent colmater en permanence cet édifice solide.

Chaque femme, chaque corps, chaque sourire, chaque frisson
Autant de présents partagés, vrais bonheurs forts et éphémères
Glissent dans l’infiniment petit de mon être les premières lueurs sur mon diamant
La mer, avec douceur accompagne ce chemin délicat et fragile.

A Cagliari, les cheveux serrés, le sourire franc, ta valise roule
Instantanément dans la bulle du bateau, ta présence se diffuse
Effleure les cafés du matin, transperce les mots
Se pose sur ma peau, doucement, lentement, sans projet.

Ma main te découvre, tu es douce au soleil du matin
Ton sourire, ton regard ondulent sur les vagues
Pas de mots, pas de pensées, nos corps sont au diapason
Le zéphyr du matin souffle avec douceur sur nos cœurs.

Quelques jours partagés auraient-ils fragilisé ma solide armure ?
Rempart de mes pensées sur la voie de l’ascétisme solitaire.
Transformant mes désirs en quête perpétuelle de nouvelles aventures
Fuyant l’idée de la douceur d’un foyer avec son calme bienveillant.

Quelques milliers de mots mettent notre obscurité sous la lumière
Mes désirs de rencontre, se transforment à petit pas
Où t’écrire porte mes moments de plénitude, poussant mes addictions
Doucement au-delà de mon esprit toujours imprégné de ces poids du passé.

Tu es là, du matin au soir, toutes mes pensées sont avec toi
Je marche, tu es là, je mange, tu es là, tu es toujours là,
Je sens ma fragilité s’exprimer, devenir visible, palpable
Tout doucement je la protège, la laisse grandir sans mettre de mot.

J’aime ta présence, j’aime ton corps, j’aime ta façon de vivre
J’aime ta relation à la nature, j’aime ton sourire, ton goût du Spritz
J’aime ton goût de la montagne, du bateau, de l’aventure
Alors pourquoi ne pas oser laisser filer doucement : je t’aime.




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