Flamme Permanente

Date 17-11-2020 23:09:49 | Catégorie : Poèmes confirmés



Flamme Permanente

A l‘extrémité du matin,
Une goutte d’or
Donne aux nuages le profil d’une ombre rare.

Virgule enclavée dans le visage de la lune,
Ce vaisseau marbré de nuances automnales
Oriente sa proue vers tes songes organiques.

Te souviens-tu
Quand tu étais frêle poisson
Dérouté par le silence?
Quand tu étais une silhouette esquissée par le secret des vents,
Au bord de la nuit précoce,
Perdu dans les pensées que donnent aux nouveaux venus
Les horizons hautains de la morte saison?

Tu devines maintenant quel est ton profil:
Colonne vertébrale de cyprès,
Membres argileux issus des marnières fertiles
Tête solaire,
Oh tête solaire!
Et tu pars vers des feux verticaux...

Partir!
Partir!
Les ailes sont top courtes!

Impatience!
Les membranes héritées des forêts primaires ne suffisent plus.
Tes plumes de haut bord
Qui te donnaient des allures de sterne
Sont trop faibles.

Les yeux de feu
Que tu détiens de tes passages innombrables dans la brume
Trop fragiles:

Ils ne voient pas la courbure de l’azur,
Et ne peuvent découvrir l’envers des montagnes ,
Quand , jeunes pousses de givre,
Elles s’élançaient vers le zénith ,
Vosges miraculeuses,
Donnant le change aux Himalayas d’aujourd’hui!

Tu te rappelles ces glissades de saphir qui t’emportaient
Le long des printemps éternels,
Sous le regard pétillant des carabes ,
Vaisseaux de bronze
Improvisés par les lueurs d’un soleil balbutiant encore.

Ah ces musiques crissant en pierres fluides!
Diadèmes d ‘ombre,
Racines de lynx ,
Mousses intelligentes,
Dodelinant le long de fleuves pieuvres,
Frondes exactes te protégeant des ondes bleues d’un ciel à l’essai…

Tu te souviens ces rivages cilés,
Rongés par les pluies?
Les pluies mystérieuses de la firme
Qui produisait tant d’esquisses sous tes pas inversés,
Dans ton imaginaire criblé d’inscriptions venues des étoiles,
Mosaïques cendreuses à l’affût d’un support miraculeux,
Nacre ou quartz,
Pour y déposer l’inscription
D’un sud argenté et parfumé de senteurs rouges .

Ah tu savais deviner parmi les sables
Les traces infimes
Solitaires
Des premiers végétaux d’envergure!

Alors maintenant
Te voilà parti.
La neige,
Le minéral ,
Le vent
La lave,
Le ciel
Sont des rumeurs saturées de sensations
Volant en triangle
Dans le ciel
d’une géométrie
Où les arcs-en ciel dérivent vers le parfum de la lune.



Là ,
Les lueurs des matins
Se décalent vers un bleu de synonymes
Encadrant le folie de solariums turquoise
Pour que naissent les indices de ton envol…

Tu vogues ,
Sur ton dos des capteurs d’incertitude
Te font deviner le nom de tes descendants:

Lentes ,
Riches amertumes,
De solides intuitions de tortues
Viennent à la rescousse du vide .

Tes traits épousent
Le museau de roses des vents incroyables
Définissant l’orbe sensorielle de tes rêves ,
Parmi le ressac si bien galbé des offrandes faites au silence.

Et puis pars!
Pars vers ces roues capitales ,
Vers ces secondes grosses d’éternité.

Monte à la verticale vers Altaïr:
Sa vapeur te nourrira
Sous le courant des astres jaunes ,



Sa pétillante traduction
Te montrera le clavier des ombres transversales
Celles qui donnent à tes fées
La fermeté des anges.

Tu sauras enfin où se logent les rayons de l’instant,
Celui de l’horizon-ok
De l’invisible ouverture
Sur l’art d’Eole,

Ce paysagiste pare les écailles d’un éclat de sourire chaud,
ce sourire,
Nouvelle aventure au pays des souvenirs en formation….


15 Novembre 2020





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