visite cruciale

Date 30-07-2023 20:23:37 | Catégorie : Poèmes confirmés


Visite cruciale


Autrefois devient demain .
Les lignes bleues et sonores de ton ombre
Plongent , curieuses, dans les vagues souriantes
De quelque souvenir ambré
Par les fifres de l’horizon.

Tu dévales comme un rayon icarien,
Apportant le parfum de la solitude
Aux aiglons
Qui s’efforcent de deviner
L’écaille rude des jours venant du zénith.

Déjà,
Les érables mordorés amènent un vent frais
Jusqu’aux centres des ruisseaux primaires.

Ton feu,
Est le premier invité,
À l’arrière -monde
Des latitudes rocailleuses .

Se préparent, en secret ,
Des vaisseaux lumineux
Signant sur la voûte de la nuit
des instants miraculeux,
Destinés à l’avenir de l’aube.

Tu reviens
Cette fois,
Droit et lumineux,
Tes ailes ne sont plus de cire
Mais d’airain.
Tes plumes sont des pulsars indigos,
Pleurant en ondes animales sur le solstice des rêves .

Ton monde semble solitaire.
Les rayures rares de ton pelage
Sont de longs sillages
De guitares et de bruyères .
Soudain,
Arrivent les larmes du vent,
Et te voilà voilier musicien,
Mouillant de tes doigts de ressac
Les claviers rougeoyants d’une parole
Instable et brute.

Naît alors une matière soluble
Dans le givre silencieux
Des buissons arrangés
Pour la saison de la transhumance .


Tes yeux sont des améthystes légères,
Voyant jusqu’au centre des alizées .

Tes oreilles discernent jusqu’au murmure des satellites végétaux
Qui gravitent en lignes serrées
Pour devenir , un jour,
Graminées d’écureuil
Et sources d’ivoire sourdant
Au flanc des collines magnétiques ,
Celles qui attirent ton visage ,
modelant tes traits,
Ourlés de mercure,
En un soleil riche de mémoires élémentaires..

Ton métal
Est un appel
Bondissant à la surface de ce monde,
Onde majuscule
Ornant de roseaux et de diadèmes,
Les berges mélancoliques
De ces continents âcres et pourtant peuplés
De créatures indigo
Effleurant la surface des étangs
De leurs pennes immaculées .






Ton bois
est un murmure de cithare,
envoyant là-bas,
Des messages ondulants en haute résolution.

Ton eau
Est une brume de cigale
semondant les parenthèses du vide
Au festin des cèdres anciens .

Ta terre
Ressemble à un nuage escarpé
de marches sculptées dans la nacre impatiente
Dont tes ancêtres te parlèrent,
Il y a si longtemps,
Quand tu envisageais , craintif,
Ce voyage vers les cardinaux d’un roc
Naissant dans l’orage de ton étoile bleue.

Ta terre est l’assise des cercles
Que les druides regagnent au crépuscule,

Quand ton refrain devient brise,
Quand tes pas se font à peine perceptibles
Sur le sable nuageux de ce monde désiré .


30 juillet 2023



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