Permanence volatile
Date 17-12-2023 19:28:21 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Permanence volatile
Le soupir de la lumière installe son annuaire Sur le banc brumeux d’un parc discret, Là , des insectes ambrés se retrouvent en rêvant Au temps bleuté de leur règne lointain.
Un cœur de lune distille ses ombres facétieuses À la lisière d’un automne finissant, Déjà , tu frissonnes, Tes instincts reviennent si vite!
Les secrets de la nuit te murmurent Un temps miniature Coulant dans les veines De feuilles cristallines Accueillant le vent des combes.
Dans l’écrin de tes souvenirs, Bruissent les ailes d’un roi en exil. Le silence ici se fait l’allié des étoiles Pour écrire ton nom En cascades ironiques et sensibles.
Sais-tu que tu étais déjà là ? Rare comme un rai de soie tissé Au large des mers rutilantes d’espadons , Doré comme un carabe de Juin Venant éveiller ta vision Sur la fenêtre de tes songes enfantins.
Lent comme un ruisseau hésitant, Tu offrais aux rocailles discrètes Leur panache d’antan, Quand elles étaient falaises abritant Les aigles magnifiques de ce monde debout.
À cette époque, Tu savais la valeur des matins calmes …
Tu étais déjà là , Dans l’écume de l’aube, Comme une licorne- mercure, Comme un lac marbré de solitudes anciennes, Comme un chemin que tu dessinais de tes symboles incas.
Tu étais déjà là , Robuste comme l’altière rosace D’une cathédrale cambrienne, Rougeur étrange Dans le regard du jeune soleil.
Tu étais déjà là , Lame verte des algues Dans un océan multiplan Que des iguanes de basalte Hument en imaginant ton profil.
Tu étais déjà là , Dans la ramure des vergers d’Avril, Dans la fleur des candélabres pirates Dont le parfum brisé Distille un philtre élégant, Repris par les alchimistes de ton cœur.
Tu étais déjà là , Dans la bruine des êtres puissants Qui irriguaient les continents cachés De ta famille, Celle qui parcoure les orages, Les plaines et les bois Quand la nuit s’installe .
Tu étais déjà là , Écorce, Poisson-lune, Lichen d’argent, Aragne diadème, Partout chez toi...
Tu étais déjà là , Dans le miroir de cendres, Reflétant tes pensées Ciselées dans l’or Des premières paroles dédiées au ciel, Cet azur qui ondule dans ton sang, Comme un iris épanoui Au bord d’un étang de sourires.
17/12/2023
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