La maternelle

Date 20-12-2012 08:32:30 | Catégorie : Poèmes confirmés


Les grillages ferrés grands comme des géants
Tenaient jointes leurs mains dans la pâle lueur.
Quand la cloche d'étain chantera les sept heures,
Les grilles s'ouvriront, laissant le seuil béant.

Leurs doigts bardés de fer cessent de s'enlacer
Quand le gardien âgé au son du tintement
Ouvre le pesant huis pour laisser librement
Le serpent enfantin la porte dépasser.

Les bouilles des marmots hauts comme quelques pommes
S'avancent vers la cour, parcourent ce chemin ;
Une journée commence en ce triste matin,
Pour ces fils de Paris, pour tous ces petits hommes.

Les larmes de certains s'écoulent lentement
Tout le long de leurs joues et viennent s'égarer
Sur la terre rougie de la cour en carré
Pour le rude abandon de leurs belles mamans

Et d'autres sont ravis de ces moments passés
Sur les bancs écoliers à écouter le maître,
Et d'autres sont heureux, par delà la fenêtre,
Des instants écoulés, à ainsi rêvasser.

Et d'aucuns ont choisi les chemins buissonniers
Tandis que dans les cieux l'astre doré s'accroît :
Le temps d'un seul instant, ils parcourent en roi
Les allées de Paris par ce jour printanier.



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