Tout et Rien

Date 04-03-2012 22:20:00 | Catégorie : Nouvelles


                                           Rien

   L'homme a eu pitié de moi et m' a tout de même donner un nom. Je me nomme donc rien, et pour toi je resterai rien. Ne cherche pas à m'imaginer, ne te donne pas cette peine car sache que je n'ai pas de jambes, pas de bras, pas de tête et cette tête que je n'ai pas, n'as donc ni bouche, ni nez, ni yeux et ces yeux, que je n'ai pas, ne sont donc ni bleue, ni vert, ni marron. Je n'entend pas, ne vois pas, ne sens pas ,ne goûtes pas, ne touches pas et toi de ton côté, tu ne me touches pas, ne me goûtes pas, ne me sens pas, ne me vois pas et ne m'entends pas. Je suis plus léger que l'air... plus transparent que du verre... parfois tu penses me posséder... parfois tu me manques... et parfois tu penses à moi...du moins tu essayes, quand quelqu'un te demande à quoi tu penses?... à quoi?... Non... à qui ?... à rien... je pense à rien... du moins j'essaye.
   Tu sais elle est bien triste mon histoire, je fus le premier non-être d'une terre qui n'existai pas encore, je fus le premier avant Dieu, le premier avant le big-bang et avant moi et bien... il y avait moi... J'étais absolu, mais j'étais surtout bien seul et puis un jour quelque chose est arrivé... Oh! Bien sûr je n'étais plus seul mais j'ai fini par être haïe de toi... Pourquoi traîner avec Rien quand on a quelque chose. On m'a dit plus puissant que Dieu, plus méchant que le diable et toi un jour tu a prétendu me posséder... faire de moi ta chose... Qu'est ce que tu as ?... Rien ... Qu'est ce que tu veux ? ... Rien.
   Mais puisque tu me souhaite, je serai donc pour toi l'ami détestable qui les jours où t'es yeux pleurerons la perte, restera à tes côtés pour le meilleur et pour le pire...quand on perd tout, ne reste plus que moi, ainsi plus tu perdra plus je serai présent, amicalement et dangereusement proche. Je serai pour toi l'ennemi salvateur, qui après avoir croisé ta route te laisse un goût amer et sa philosophie... Profite de la vie, fuis-moi tant que tu peux. Chasser par la nature, je m'impose dans ta vie pendant que tu angoisses à la seul pensée que j'existe et que tu tente vainement de te calmer en pensant à moi. Mais dis-moi lecteur, maintenant, à quoi tu penses ?... Je pense à toi bien sûr... du moins j'essaye.

                                             Tout

   L'homme me désirait tant qu'il fini par me donner un nom pour que, l’espace d'un instant, il est l’impression de me contrôler, il me nomma donc Tout. Je suis née de la peur qui à grandit en lui lorsque Rien est apparu et comme pour qu'il y ai l'amour, il faut qu'il y ai la haine, puisqu'il y avait Rien il fallait qu'il y est Tout. Oserais-tu penser que Tout est fini et défini ? Bien au contraire, je mettant plus loin que ta vision le permet, plus loin que le moindre de tes fantasmes et ton imagination si infini soit-elle n'égalera jamais mon envergure. Je suis l'herbe que tu effleure sous tes pieds, ce goût amer que tu portes à ta bouche, cette lumière qui brûle tes yeux, je suis dans le silence pénétrant d'une nuit d'hiver, je suis dans le parfum entêtant du printemps. Je suis le berceau de la vie, je suis la main tâchée de sang.
   L'homme en me créant m'a donner toute la puissance du monde, c'est trop, il en payera le prix. Et déjà tu la sens cette tumeur qui se propage et fini par prendre trop de place, elle est douloureuse envahissante, et tellement bien là où elle est. Sais-tu ce qu'elle est vraiment ? Sais-tu pourquoi elle se sent tellement chez elle, en toi ? Elle est le reflet de ton caprice... Je veux Tout, Tout et Tout de suite...Je suis devenu l'objet d'un désir si intense, d'une privation si cruelle, que tes pensées n'en trouve plus le repos et ce Rien que tu craignais tant, tu finis par l’espérer de toutes tes forces pour reposer ton esprit. Tu ouvres les yeux et déjà je suis là, tu les fermes et tu ne penses qu'à moi. Je suis le fil conducteur de ta vie, tu n'avance que pour m'atteindre, et tu ne vie que pour effleurer de tes mains un Tout, Tout petit bout de moi. Et puisque je serai toujours l'objet de ton idolâtrie, et puisque tu chercheras toujours à me prendre Tout entier et puisque je suis Tout le monde et Toute chose, ce n'est pas aujourd'hui que tu pourras me détruire ou m'oublier. Pauvre lecteur, à quoi veut-tu penser maintenant ?...Je veux penser à Rien... J'essaye... mais Rien ne vient.





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