...qui mal y pense.

Date 12-05-2013 23:40:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Oh ! doucement, l'ami.Tu te ris de mon nez ?
Sur ce point tu seras, et d'avance, vaincu.
Tu risques de trouver, sois-en bien convaincu,
En retour, quelques vers, peut-être bien tournés.

Voyons. Te plairait-il, pour admirer mes dons,
De sentir leurs effets, avant que mon sang bouille.
Je sors mon espadon, avant qu'il ne se rouille.
Tu en reste saisi ? J'en demande pardon.

Non, je ne tiens pas trop à jouir de ta frayeur.
Ton silence suffit, ce sera ma conquète.
A la fin de l'envoi, si tu veux faire la quète,
Aie un peu d'amour-propre et va la faire ailleurs.

Tu croyais bien pouvoir me prendre pour un fou,
Moi qui suis de noblesse, et en plus, fier gascon !
Regarde bien, l'ami : d'ici jusqu'au balcon,
Ne vois-tu pas de qui, de nous deux, on se fout ?

Accepte, sans douleur, au fond de ton acquis,
Ce doigt de savoir-vivre, et puis, je t'offre, en plus,
L'onguent du pardon, un cadeau de Vénus,
( C'est une amie à moi, qui s'en est bien servi . )

Ainsi, tu veux partir, sans goûter de mon don...
Tu as l'air bien pressé, tu files dare-dare;
Tu vas en quelque lieu ? Tu vas être en retard ?
Tu t'avoues donc, ainsi, vaincu par abandon.

Cyrano, c'est connu, n'aime pas qu'on le moque,
Et s'il sourit parfois, c'est pour vous mettre à l'aise.
Mais n'insistez pas trop, attendez qu'il s'apaise;
Ne laissez pas briller le fer de son estoc.




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