Les buveurs de sang ( lecture déconseillée aux végétariens)

Date 13-06-2013 11:00:00 | Catégorie : Nouvelles


Il ne s’agit pas, ici, de vous conter une histoire de vampires ou de quelques sorciers vaudous, mais tout simplement de ce rite qui, encore dans les années 60, était d’actualité dans les abattoirs parisiens et de province. Il s’agissait pour le nouvel arrivant commis boucher , d’entrer dans ce monde si particulier des tueurs, ou abatteurs, d’abattoirs, en buvant un verre de sang de veau, venant d’être tout juste abattu .Au travers de cette intronisation, il s’agissait de démontrer pour le jeune apprenti,alors âgé de 14 ans, qu’il était en capacité d’entrer dans cette confrérie si particulière des louchébèm.
Les louchében étant des lecmuch qui loupéquès la liandvé et qui larlépoq l’argotmuch afin que les damdé clientes ne puissent lomprenquès ce qu’ils lisaidem *
Cette tradition, de buveurs de sang, datait de la fin du XIX siècle, ou parisiens et personnalités diverses, conseillés par une médecine quelque peu empirique, venaient boire un verre de sang d’animal fraichement abattu, pour booster un organisme fatigué. Une cure régulière de sang frais devait régénérer le corps, en lui apportant une multitude de bienfaits.
J’ai pour ma part, sacrifié à ce rite, et j’en garde le souvenir nostalgique d’une époque ou, indépendamment de cette obligation quelque peu « singulière »de cette boisson bizarre, il régnait en ces lieux:convivialité et amitié certes viriles, mais tellement sincères, et la confiance faisait office de laisser passer.
Pour exemple : mon père, se mit à son compte en gérance, en ouvrant sa boucherie, sans avoir un sou en poche. Il était jusqu'à ce jour chef boucher dans une boucherie de Tours, et était en charge de notre famille forte de 5 enfants. Pour l’ouverture de sa boutique il alla commander sa viande chez un grossiste local, en lui précisant toutefois, qu’il ne pourrait le régler qu’un peu plus tard, lorsque cette viande commandée serait vendue. La réponse du grossiste fut celle ci : « écoutes petit, je te connais, tu es sérieux, et tu me paieras lorsque tu pourras » .Cette histoire est elle encore possible de nos jours ???Nous étions le 14 juillet 1952, et mon père, aujourd’hui âgé de 93 ans, lorsque qu’il évoque cette anecdote, essuie ses yeux d’un revers de manche, pendant que je détourne mon regard, le persuadant ainsi que je n’ai pas vu ses larmes.. Un vrai boucher çà ne doit pas pleurer ……..Sur ce critère, , moi qui ai pratiqué et adoré ce métier pendant plus de 15ans, je ne dois pas être un vrai boucher ………

*Traduction de ce texte philosophique ( argot du boucher) :
Les bouchers étaient des mecs qui coupaient la viande et parlaient l’argot du boucher pour que les dames(les femmes) clientes ne puissent pas comprendre ce qu’ils disaient.
Le parler boucher, ou argot du louchébem, consiste à retirer la première du mot en la remplacant par un L ,et de la mettre en fin de mot, suivie d’une terminaison en em, és, qués, quème, uch ou puche.
Exemple, le mot boucher : .On enlève le B on le remplace par un L, ce qui fait loucher, on replace le B en fin de mot ce qui fait LoucherB et on ajoute em, ce qui donne LoucherBem ou LouchéBem
Finalement, cela ne vous servira à rien, très peu de boucher parlant désormais cet argot, mais cela m’a permis de vous conter une petite partie de ma jeunesse, et après cela je me sens bien …




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