La complainte du pauvre touriste.

Date 30-09-2013 23:00:00 | Catégorie : Poèmes confirmés


Ecoutez, braves gens, la terrible aventure
D'un pauvre parisien, parti dans la nature,
A travers le maquis, de bonne heure le matin,
En ignorant encor son terrible destin.

Le soleil, brusquement, embrasa la campagne,
S'écoulant, par ruisseaux, sur les flancs des montagnes,
parsemant de joyaux les pentes des clochers
Des quelques vieux villages y semblant accrochés.

A peine réchauffée, cette nature en fête
Secréta ses parfums grisants, et qui entêtent,
Pendant que les oiseaux, saluant l'horizon,
lançaient, dans le matin, leur joyeuse chanson.

inondé de bonheur et roulant lentement,
Le parisien voyait, s'ouvrant au firmament,
La mer aux flots si bleus, ourlée de roches rouges,
Sans qu'un seul cormoran, qu'un seul bateau n'y bouge.

C'est alors que surgit, au milieu du chemin,
Un homme surprenant qui, tendant une main,
D'un geste péremptoire et bien déterminé
S'avança droit sur lui, l'obligeant à freiner.

Le parisien alors, les yeux écarquillés,
Ne comprit pas pourquoi l'homme était habillé
Comme l'étaient, d'antan, les vieux bandits d'honneur,
Avec un vieux tromblon en travers, sur son coeur.

- " Hola, ho ! parisien ! descend de ton auto !
Non, ne discute pas ! ne dis pas un seul mot !
Tu sais que nous, ici, nous sommes susceptibles;
Ne me fais pas de peine, ou tu me sers de cible."

- " Viens là, dans le bosquet. C'est moi qui vais parler.
Et pense à mon tromblon, si tu veux t'en aller.
Je comprend, parisien, le temps te parait long ?
ca va bien se passer. Baisse ton pantalon. "

- " Ah mais non ! mais..." - " Tais-toi ! Là, c'est moi qui commande !
Tu ne crains rien du tout ! fais ce que je demande !
maintenant, obéis ! donne-toi du plaisir !
C'est ça ou le tromblon, comme tu le désires. "

Le pauvre homme, vaincu, sentant venir sa fin,
Fit ce qu'on exigeait et, enfin, y parvint.
- " C'est très bien, parisien, maintenant, recommence !
Un gaillard comme toi, ça a de l'endurance . "

Il y parvint encor mais il semblait souffrir.
- " Recommence, petit. " -" Jamais ! je veux mourir ! "
Le vieil homme hésita en pointant son index,
Puis se gratta la barbe; et il sembla perplexe .

- " C'est bon...Je suis d'accord, et tu peux respirer.
Je crois que je pourrai m'en aller rassuré. "
Et se tournant alors, il cria aussitôt :
- " Mona ! tu peux venir ! ...Tu vas à Olmeto . "

- "Le parisien ira, je suis sur qu'il veut bien;
Et, crois-moi, mon enfant, il n'arrivera rien :
J'ai fait ce qu'il fallait, aie confiance en ton père.
Ce parisien, je crois, a de bonnes manières. "








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