Situation délicate

Date 09-10-2013 14:40:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Objet: " Situation délicate "




Il paraît que Dieu a tout créé en sept jours si je me souviens bien de mes leçons de catéchisme .
Il aurait créé l'être humain en fin de semaine, évidement, on sent la fatigue, sinon comment expliquer nos déchets organiques, doué comme il était, il aurait pu nous éviter cela, idem pour les souffrances de l'accouchement, se nourrir ne devrait être q'un plaisir et non une nécessité, pourquoi cet amalgame entre faire l'amour et avoir une progéniture ? sans compter que l'architecture ne devait pas être son fort : placer la salle de jeux aussi prés des toilettes laisse à désirer et pourquoi ces dysfonctionnements que l'on appelle maladies ?

Cherchant " un petit coin " pour un besoin naturel, j' étais plongée dans ces réflexions philosophiques au milieu de cette forêt réservée aux militaires et aux chasseurs chargés de réguler la faune.
J'appréciais cette chance de pouvoir profiter de cet endroit vallonné, verdoyant, idyllique pour un barbecue avec quelques amis. La cabane qui nous servait de refuge en cas d'orage soudain, avait été au fil du temps suffisamment aménagée pour devenir chalet, modeste mais confortable , la source que nous avions découverte l'année précédente et libérée de ses branchages chantait joyeusement et pour les besoins naturels, il y avait plusieurs hectares à notre disposition.

Tout aurait été donc parfait, si je n'avais éprouvé le besoin de satisfaire ce besoin naturel, obligation indispensable suite à ce défaut de fabrication - voulu ou pas - par notre Créateur .
En résumé, la petite corvée qui vient gàcher l'heure de l'apéritif et interrompre la partie de rigolade entre copains ...
Pour parfaire l'opération en vue, j' enmenais une petite serviette de table en papier, d'un joli vert tendre, en accord avec la nature....

Une fois " mon petit coin " trouvé, hors des grandes herbes par crainte des petites bestioles, pas trop éloigné de la cabane et de mes amis par sécurité, tout prés du chemin pour contrer mon manque de sens d'orientation, j'accomplis donc ce que Dieu n'avait pas prit la peine de nous épargner après l'absorption de nourriture....

Habituée à une grande et inutile quantité de papier toilette, je trouvais ce carré de papier bien petit, preuve qu'il y a dans la vie, des situations où la géométrie n' à plus de logique.
La conscience professionnelle employée pour réaliser cet acte de propreté demandait , comme pour tout a chacun, une position adéquate mais pourvu de zéle par cette journée printanière, insouciante, le coeur en fête, par amusement sans doute, j'adoptais une position plus inconfortable et plus efficace : prenant tout mon temps, les fesses regardant les astres telle la position qu ' adopte quelques fois les jeunes enfants, j' effectuais un travail d'orfêvre quand un petit bruit me fit tressaillir et tourner la tête vers la gauche,

Stupeur … !!

A deux mètres de moi, un cavalier était éjecté par son cheval; le nez à terre, il ne pût empécher celui ci de descendre la ravine et deux autres cavaliers dont une femme, figés sur leurs montures immobiles au milieu du chemin, les yeux pétrifiés, génès sans aucun doute autant que moi ( ou presque ), indécis sur la décision à prendre dans cette situation, me fixaient d'un air affolé.
Alors que le premier cavalier se relevait et courait aprés son cheval, la cavaliére , suivit de son compagnon, prit la décision de faire demi tour et de partir au galop, laissant leur ami se débrouiller avec son cheval en cavale …..

Toujours mon papier à la main, je vivais la honte de ma vie dans cette position inconfortable ...
Pourquoi ne pas avoir adopté une position classique, debout, discrète, élégante si cela est possible pour cette opération de propreté corporelle ? même seule ....
Qui a dit : " Un gentlemen est un homme qui prend une pince à sucre même quand il est seul " ?

En me redressant, une phrase de ma grand- mére me vint à l'esprit :, " un cul vu n'est pas perdu " ce qui m'avait terriblement choquée, à cette lointaine époque et venant de sa part , elle qui ne supportait aucun écart de langage ; mais la citation de ma grand-mère, à ce moment précis, n'eut pas d'effet consolateur, ma pudeur naturelle était atteinte, humiliée dans cette position burlesque, la seule solution me parue être la fuite....
Je remontais prestement sous -vêtement et pantalon et couru vers la cabane pour y cacher ma honte.

Rouge de confusion ou blanche ne stupeur, je ne sais, j'arrivais en courant prés de mes amis, ils me questionnaient tous en même temps alors que j'avais du mal à retrouver mon souffle et mon calme.

" - Qu'est ce qui t'arrive ?
- t'as été piquée par une guêpe ! montre !
- t' as été chargée par un sanglier ?, un cerf ? "
Les questions fusaient …

Je fis signe que non : rien de tout cela,

" Respire calmement, parle , dis nous ! Tu souffres ? Où as tu mal ? . L'un me caressait les épaules, l'autre les mains dans un geste de réconfort....

Reprenant mon souffle, je racontais brièvement ma mésaventure, tous éclatèrent de rire, et dans ces moments il y a toujours ceux qui veulent en savoir plus, jouer les prolongations du rire, avoir plus de détails : où, quand, comment , avant, après ....
Vivre une telle scène n'est pas drôle, mais la revivre en la racontant avec force détails l' est encore moins ....

Je ne sais si les cavaliers reparlèrent de cette désagréable scène entre eux, mais mes amis, si !! ils m'en parlent encore ! heureusement, certains aléas de la vie se tranforment en joyeux souvenirs, mais ....... beaucoup, beaucoup plus tard !




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