Si tu revenais

Date 05-11-2013 17:50:09 | Catégorie : Poèmes


Le grain de peau durci par ces longues années,
Laisse toujours paraître la joie de ce passé.
Si là tu revenais hanter mon quotidien,
Serais-tu encore celle dont mon cœur se souvient.

Tes cheveux sentent-ils comme ils sentaient jadis,
Aussi bon que peut l’être l’effluve d’une épice.
Et ton sourire d’ange qui me faisait rêver,
Habille-t-il toujours ton visage de fée ?

Ma douce ma rien qu’à moi, je voudrais ces émois,
Allongée dans mon lit, je n’aimerais que toi.
Mais si tu revenais devrais-je changer de vie,
Ou suivrais-tu, heureuse, mes petites folies ?

Quand je ferme les yeux et que se serre mon ventre,
Mes visions vagabondent et mon cœur se concentre.
Le contour de tes seins, la douceur de tes fesses,
Sont en moi tout le temps comme grandes faiblesses.

Mes sanglots vont et viennent lorsque j’erre dans les rues,
Je cherche des réponses et ne t’y trouve plus.
Pourtant sous mes paupières tant d’embruns te réclament,
S’ils tombent par terre, ils éteindront ma flamme.

Mais si tu revenais embrasser de mon corps,
L’orée en un matin quand t’appelle l’aurore,
Aimerais-tu autant le goût de mes baisers,
Au réveil sur ton ventre aux pores acidulés ?

Suis-je toujours le même aujourd’hui également,
Serais-je à mon âge encore un bel amant ?
Toi qui savais si bien développer ma force,
J’ai gravé mille fois ton nom dans mon écorce.

Et si tu revenais partager mes humeurs,
Aimerais-tu me voir mélanger les couleurs,
Proposer au marron une touche de vert,
Quand le blanc s’évapore, me laisse sans repères.

Est-ce que mes mains sauront encore te caresser,
Trouverai-je de tes sens le portail fermé ?
Nos cœurs sont identiques et saignent nos souvenirs,
Lorsque l’étoile est là et que la nuit s’étire.

Le jour de ton départ a laissé mon cœur choir,
J’ai posé ton soleil tout en haut du perchoir,
Cachées dans un tiroir mes larmes n’ont pu sécher,
Sauras-tu reconnaître celles qui t’ont aimée ?

Ton visage endormi sous le jour de la lune,
Sourirait-il encore sous le joug de ma plume ?
Aimerais-tu encore écouter les paroles,
Qui de mon cœur la nuit en sanglotant s’envolent ?

Mais si tu revenais il nous faudrait du temps,
Pour que l’osmose encore habille nos printemps.
Plairait-il à ta peau comme par le passé,
De se laisser surprendre par cent mille baisers ?

Les doux traits de ta bouche et ton rire explosif,
Sont en moi comme le sang qui me laisse pensif.
Alors s’il faut attendre pour qu’il puisse jaillir,
Je reste les bras croisés et le laisse bouillir.

Mais si tu revenais je serais là, crois-moi
Car l’amour est plus fort lorsque l’âme s’emploie.

Stéphane



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