L'abominable destin d'une coccinelle d' Asie

Date 13-11-2013 00:27:27 | Catégorie : Poèmes confirmés


Je pense que quelques explications faciliteront la compréhension de mon histoire :
Ces jours-ci, dés les premiers jours de fraîcheur, des milliers et des milliers d'insectes, ayant la même apparence que nos coccinelles, sont apparues. En fait, ce sont d'autres variétés de coccinelles, avec des couleurs et des points très variés. Elles sont considérées, compte tenu de leur grand nombre et du fait qu' elles mangent tout ce qui fait l'ordinaire de nos coccinelles rouges, comme nuisibles. Elles sont appelées : Coccinelles d' Asie.
Elles se sont agglutinées en grosses couches sur les vitres de nos fenêtres, à la recherche de chaleur.
Selon google, elles ont envahi plusieurs régions, notamment la Belgique.
Ceci pour expliquer mon manque de tendresse à leur égard.




Aide-moi à conter, muse velléitaire,
La sombre destinée, manquant de poésie,
De ce pauvre animal, humble coléoptère,
Au nom qui fait rêver: coccinelle d'Asie.
Fallait-il que la faim, supplice insoutenable,
L'ait poussée ce jour-là, elle et quelques copines,
A venir tournoyer, autour de notre table,
Chercher un puceron. Au moment où je dîne !
Vous connaissez le geste, il est systématique :
Mouche, abeille ou bourdon, tout insecte volant,
A plus forte raison lorsque c'est un moustique,
Se fait écrabouiller s'il est trop indolent.
Sans même mesurer le poids de sa détresse,
D'un mouvement de bras, je lui réglais son sort,
Regrettant aussitôt, et là, je le confesse,
Quand je vis mon petit bondir comme un ressort.
"Papa, me dit ma fille,pour lui, les coccinelles,
On lui a toujours dit, sont bêtes du Bon Dieu.
Une vient près de lui en agitant ses ailes,
Et tu lui as occis,là, juste sous ses yeux ! "
Penaud, j'allais trouver bonhomme à la fenêtre.
Il avait l'air boudeur, semblant prêt à pleurer,
Et j'ai cherché les mots qui parviendraient, peut-être,
A lui faire comprendre et à le rassurer.
" Tu sais, ce ne sont pas de bonnes coccinelles :
Il y en a bien trop, elles sont donc nuisibles.
Nos coccinelles rouges vont disparaître, elles;
Sans un seul puceron, leur vie n'est plus possible. "
Le regard attentif, sa peine s'éteignait;
Alors j'ai cru bien faire et j'ai changé de cible,
Abordant le sujet des pauvres araignées
Qui, bien injustement, ont un destin horrible.
" Il est, dans un pays aux confins de l'arctique,
Une femme tremblant en entendant leur nom.
Et pourtant, mon petit, il faut que je t'explique,
Il n'y a vraiment rien justifiant ce renom.
Elles sont dans les greniers, mangeant les parasites
Qui grouilleraient partout, dévorant les charpentes.
Et combien de microbes, aussi, elles évitent,
En attrapant les mouches dont elles s'alimentent. "
Le petit m'observait.Il semblait dans la lune :
" Les araignées ? ah bon...d'accord, ça, je veux bien.
Oui mais alors, mamie, sitôt qu'elle en voit une,
Pourquoi elle courre après, la savate à la main ? "
J'ai vu venir l'instant des règlements de comptes.
J'ai fait machine arrière, je deviens plus prudent,
Sachant qu'il faudra bien, un jour, que je raconte
Pourquoi les canards ont un bec et pas de dents.





Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=3236