Sursis

Date 02-09-2014 15:30:00 | Catégorie : Poèmes



Chaque jour, lorsque j'ouvre mon ordinateur - que ce soit ma boite mail ou Facebook -, je fais un rêve. Un rêve tout simple, si aisé pour le commun des mortels habituellement ; mais si ardu, si improbable en ce qui me concerne : je rêve que les ami(e)s avec lesquel(le)s j'ai de plus ou moins fréquents contacts - mais qui demeurent, chacun(e) à leur manière ancrés au plus profond de mon âme et de mon coeur - se manifestent à moi d'une façon ou d'une autre à moi. A chaque fois que j'écris un texte, un poème, un récit, c'est en pensant aussi à toutes ces personnes qui apprécient mon univers littéraire, à la fois fantastique et gothique, teinté d'héroic fantasy, de philosophie et de mysticisme. C'est en pensant à toutes ces personnes qui lisent mes nouvelles à la fois historiques et ésotériques, occultes et teintes de mystère et de magie, de surnaturel et de science. A chaque fois que j'en publie un, j'attends avec impatience les réactions, diverses et variées, parfois longues, parfois brèves, de ceux et de celles qui prennent plaisir à me lire. Mais bien peu prennent le temps de me donner leur avis, de partager avec moi leurs sentiments, ce que mes mots, mes phrases, suscitent en eux ou en elles.
Certains ou certaines me rétorquent que, moi aussi, je devrais poster mes commentaires liés à leurs propres oeuvres. J'en conviens, je ne m'y emploie que très peu. Mais il faut savoir qu'écrire est un travail aussi prenant qu'exaltant, et qui prend énormément d'énergie et de temps. Si je devais passer autant de temps à lire, à disséquer, à étudier, à réagir, a chacun des textes, des récits, ou des poèmes que l'on me soumets, je n'aurai plus l'opportunité de poursuivre une oeuvre aussi riche, démesurée, complexe et multiple qu'est la mienne. Chaque jour, alors que mon travail d'écrivain me contraint de me plonger dans des dizaines de livres historiques, ésotériques, mythologiques, philosophique, alors que je parcours avec avidité Internet pour y puiser des sources et des renseignements qui me manquent, je ne serai pas capable d'y consacrer toute l'énergie et le temps nécessaires à la rédaction de "Chroniques" s'étalant de l'Aube de l'Humanité à aujourd'hui.
Par ailleurs, je fais toujours attention à ètre le plus présent possible auprès des personnes qui me sont chère, qui me font l'honneur de leur amitié, ou, tout simplement, qui me consacrent un peu de leur temps. Dans ce cas, je partage beaucoup avec elles. Je leur adresse de petits messages personnels, je m'enquiers de leur vie quotidienne, de leurs pensées, de leurs rêves, de leurs espoirs. Je m'interesse à leurs centres d'intérets, à leurs passions. Je publie parfois sur mon mur ce que j'aime, des images des univers qui m'inspirent, auxquels je me réfère, qui m'interpellent ou qui m'exaltent. Chaque fois que je viens sur ma page, le coeur battant, plein d'espérance, j'imagine que ceux et celles dont j'attends des réponses, se manifestent, me donnent l'occasion de pénétrer un peu plus avant dans leur existence. Créer un lien particulier, unique, sincère, qui dépasse le simple contact épisodique, impersonnel et fragmentaire.
Je suis un homme extrémement sensible, bien plus que beaucoup se l'imaginent. Je souffre chaque jour de ces silences, de ces absences, de ceux et celles que j'admire ici, que j'apprécie, dont je ressens le besoin de me trouver à leurs cotés, ne serait-ce que virtuellement. Souvent, j'ai le sentiment que je ne suis rien d'autre qu'un anonyme parmi d'autres qui ne mérite pas leur attention. Que ce que je ressens pour eux ou pour elles n'est rien d'autre qu'un motif d'amusement ; ou juste quand ils ou elles n'ont rien d'autre a faire ; juste pour combler quelques instant d'ennui, en attendant mieux...
Je ne dis pas que ce que je ressens est la réalité. Mais, c'est ce que je ressens, tout simplement. Et j'en souffre énormément. Je crie, je me démène, comme dans un sable mouvant duquel je ne peux pas m'échapper. J'appelle au secours, je tends la main vers l'exterieur, et la ou les personnes que j'attends, que j'espère, demeurent dans la nuit. L'obscurité me recouvre en permanence ; le brouillard innonde mon environnement, et je me perds, je suis terrifié, abandonné de ces ètres de chair et de sang que je tente d'atteindre désespérément.. Je suis tellement fatigué, je m'épuise régulièrement a essayer de me faire entendre, de m'approcher de ces personnes. Alors que des murs m'emprisonnent, et que seules leurs voix, leurs attentions, pourraient me guider vers une libération de ma conscience, de ma vie continuellement en sursis...




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