Parlons météo.

Date 08-10-2014 16:27:29 | Catégorie : Nouvelles confirmées


Non. Promis -juré : ce n'est pas pour vous faire râler que je vais vous parler d'un beau temps qui commence à se faire lancinant et pesant.
Parce que moi, venu de ma Normandie profonde, même si cela fait bien longtemps que j'en suis parti, je suis toujours resté nostalgique d'un ciel gris, aux nuages lourds, d'un petit crachin qui ne commence à énerver qu'au bout de deux semaines, et d'un fugace rayon de soleil, le soir , lorsqu'il laisse une traînée rougeâtre sur le gris sombre de la mer.
Le soleil, j'aime bien aussi. Pour moi, il va de paire avec la trogne couleur vinasse , partant en lambeaux de peau desséchée du touriste qui n'a que quinze jours pour utiliser ses crèmes solaires. Le soleil a l'odeur du sandwich au saucisson, accompagné de l'odeur ' sui generis ' de son propriétaire, du porc en liberté trop nourri de petits Lu et qui snobera les glands et les châtaignes dans quelques temps, en attendant les vacances de pâques.
Le soleil, c'est le plaisir de l'éviter pour se mettre à l'ombre, c'est le luxe de sauter de sa voiture climatisée pour s'engouffrer dans un supermarché réfrigéré, celui de compter, en faisant semblant d'être inquiet, le nombre de jours sans pluie qui viennent de s'écouler.
Ici, on aime bien parler météo; nous avons ça de commun avec les britanniques. Mais faudrait tout de même un peu de variations dans les prévisions !
Tenez : aujourd'hui 8 octobre. Quoi de plus romantique qu'une balade dans les sous-bois, traînant mollement des pieds dans les amas de feuilles mordorées, rougeâtres et craquantes, sous quelques rayons tièdes d'un soleil devenu timide et amicale.
Mais là, je rêve !
Ce matin, 09h30, sur la route de l'aéroport de campo del'oro. en bord de mer, autant de voiture stationnées qu'au plus fort du mois d’août. De ma bagnole où la climatisation marchait à fond, à cause des 30° extérieur, je pouvais apercevoir le sommet d'une forêt de parasols multicolores , quelques voiles et quelques gus en train de voler.
Et je me suis posé, gravement, la question : " Mais qui c'est qui bosse, pendant ce mois d'octobre ? "
Alors, en rentrant chez moi, j'ai fait semblant de croire que tout était dans l'ordre des choses. Mais cela engendre quelques anomalies qu'un visiteur non averti trouverait étranges:
Pourquoi ma grosse robe de chambre se trouve t'elle sur le dossier de ma chaise, alors que je me promène en slip dans la maison ?
Pourquoi, près de mon bureau, le ventilateur trône t'il près d'un radiateur ?
Pourquoi mon épouse m'apporte t'elle une verveine chaude, alors que je viens de placer une bouteille de coca glacée près de ma chaise ?
Optimisme ? Pessimisme ? C'est cela qui est troublant : ne pas pouvoir se décider. Bon sang ! qu'il pleuve un bon coup afin qu'on puisse se mettre à parler du beau temps de l'année prochaine ! Que je puise faire un pot au feu sans avoir à aller le déguster sous le cerisier ! que je n'ai plus, par solidarité familiale, à mentir lorsqu'on me demande, au téléphone, le temps qu'il fait chez moi ! Que je puisse, de nouveau , dire sous la pluie, nue tête, que moi je m'en fiche, j'ai l'habitude, je suis Normand !
Mais surtout, surtout, que je n'ai plus à affronter, de ma terrasse, le spectacle de mon épouse qui, tous les soirs à la même heure, descend avec un seau d'eau afin d'arroser le rosier de ma mère . Dame...Je l'ai ramené de Normandie. C'est qu'il lui faut de l'eau, à ce rosier là !




Cet article provient de L'ORée des Rêves votre site pour lire écrire publier poèmes nouvelles en ligne
http://www.loree-des-reves.com

L'url pour cet article est :
http://www.loree-des-reves.com/modules/xnews/article.php?storyid=5016