Récolte Avancée

Date 02-04-2015 23:36:18 | Catégorie : Poèmes confirmés


Récolte Avancée

La roche , encore jeune,
En envolées turquoises
Paillette tes yeux
De savantes géométries;

Leurs lacis, rapides,
S'accordent aux rayons suaves
D'un soleil inventif,
Alors, l'astre nocturne,
Rebelle licorne,
Mêle ses convictions
Aux débats des sirènes.

En une mosaïque d'âpres matins
Tu dérives,
Tel un poisson d'or,
Vers les lagunes électriques
D'un rivage lisse;

Port ensablé,
Il réunit les visages du vent
En un éventail atlantique,
Vert, sombre, attentif
Aux âmes en partance.

Sourdent des failles orageuses
D'impavides carabes
Qui tissent les armoiries
De ton futur royaume.

Là, d'instables décibels
Tournoient en lentes confidences.

L'arc de ton regard,
Première contraction d'équinoxe,
Projette son dard
Vers de rudes mercuriales.
Confrontées aux reflets de lacs boréaux,
Elles se découvrent amatrices
De brumes en cavale.

Rien n'est encore dit.
Pourtant tu connais cette langue
Que les prêles, ces colons anonymes,
Distillent dans le spectre de tes rêves.

Enchâssés et fébriles,
D'antiques véhicules
Sertis de photons écumeux,
Se libèrent peu à peu,
Tant la débâcle des espadons
Fluidifie l'aurore
Aux avant-postes
de tes prémonitions silencieuses.

Tes plumes nouvelles
Se déploient en fraîches retombées:
Leurs inflexions mauves
S'inscrivent encore
Sur la moire de ta nostalgie.


Frêle rameau,
Tu te courbes au passage des migrations.
Ton pollen dessine sur l'encolure des chevaux
D'instables enluminures
Que le vent décode à l'envi.

Tes souvenirs, gravés sur les limons du Paradis,
Se ramifient en arabesques farouches,
Et tes pas dorent de messages inouïs
Les étoiles
Dont les intentions romarines
Pleuvent en dédales ombragés
Aux confins des cités oubliées.

Animal prometteur,
Tu te mires dans l'écho
Où les murmures
Déposent sur ton reflet
De baroques instincts.

Les rondeurs odorantes
D'une naissance accordée
Aux symphonies du crépuscule
Te convient à l'attente,
Et tes hôtes
T'offrent des lanternes en rosace
Piquetées de rémanentes opalines
Descendant le long des nuits vertébrales.



Hier,
Tu t'habillais encore
D'instants si pluvieux
De pluies si instantanées,
Que l'Âme du Monde
Pleurait en silence
A l'ouverture du festival des rumeurs;

Tu sais,
Celles qui donnent à tes gestes
Des orbes précieuses
Et à tes allusions fluviales
Des frémissements
D'antilopes hardies...


30/31/1 et 2 Avril 2015





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