
T'en souviens-tu ami ?
Date 10-04-2015 18:50:00 | Catégorie : Poèmes confirmés
| Pour Anita et Christiane
Quand les yeux de mon coeur, inventait le bonheur L'amour sur les lèvres, près des murs de verdeur De trous en ornières chemin de la fontaine Tirant sur mes socquettes et mon pull de laine Je courais sautillant au jardin de papa Chaparder les groseilles et les rangs de petits pois
Là , les yeux de mon coeur inventaient mon bonheur Couchée sur la terre près du saule qui pleure Respirant les pivoines, les muguets, les iris Le bout du nez jauni, aux pistils des grands lys, J'aimais des nuages les fabuleux dessins Où naissaient les anges dans le bleu du divin.
Quand les yeux de mon coeur inventait le bonheur Après les framboises, fruits festin de saveurs Je glanais autour de la cabane délabrée. Sous le toit bitumé une banquette éventrée Dans un miroir piqué, se reflétaient les cieux Je me mirais, des pâquerettes dans les cheveux.
Oui les yeux de mon coeur inventait du bonheur. Au château de Marville, champ de course et ses fleurs Les coccinelles, les Pissenlits, les boutons d'or Écoutaient les chatons, éclore au vent du nord J'étais les flammes du marronnier, ses arômes Coquette aux ongles en deuil, genoux mercurochrome.
Quand les yeux de mon coeur inventaient du bonheur. Je fêtais des jeudis de festins petits-beurre Et les haies d'églantiers les épines de rosiers, Ajoutaient des griffures à mes cuisses, mes poignets. Aux fils barbelés, restaient mes robes velours L'accroc pendouillant ... je rentrais le coeur mamour.
Et, Car les yeux de ton coeur inventait le bonheur Frangin le fond du puits ne te faisait pas peur Jardinier du jeudi arroseur de graines Quand tu péchais le seau et tirais la chaîne Tu scrutais au fond Chine et mystères d'eau froide, Ton arrosoir tremblant sur "l'oignonne" en parade.
Dans les yeux de nos coeurs s'invitait le bonheur Moineaux sur le chemin noir vers le bar des fleurs Au sirop de la rue nous n'étions pas en retard; Nos joues maquillées d'une bulle de malabar Et nos poches gonflées par la pie qui chante Bâtons de réglisse et bonbons à la menthe.
Quand les yeux de nos coeurs inventaient le bonheur Nos bains dans la Vieillemer aux curieuses couleurs Les sangsues, les pneus, l'eau vert-rouge.... flashies Avaient le charme des défis de nos folies Les roses pompons aidées des roses trémières, Habillaient les murs de lumière cache-misère;
Quand les yeux de nos coeurs inventaient le bonheur Les sureaux en fleurs, faveur nous offraient leurs odeurs Tout au long des vergers chemin de la fontaine Sur terre et mâchefer en fredonnant une rengaine Nous pêcheurs de têtards rentrions au logis, Curieux et fatigués, t'en souviens tu ami ?
Loriane Lydia Maleville
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