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Poèmes confirmés
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T'en souviens-tu ami ?
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Publié par
Loriane
le
10-04-2015 18:50:00
(
2403
lectures
)
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Pour Anita et Christiane
Quand les yeux de mon coeur, inventait le bonheur L'amour sur les lèvres, près des murs de verdeur De trous en ornières chemin de la fontaine Tirant sur mes socquettes et mon pull de laine Je courais sautillant au jardin de papa Chaparder les groseilles et les rangs de petits pois
Là , les yeux de mon coeur inventaient mon bonheur Couchée sur la terre près du saule qui pleure Respirant les pivoines, les muguets, les iris Le bout du nez jauni, aux pistils des grands lys, J'aimais des nuages les fabuleux dessins Où naissaient les anges dans le bleu du divin.
Quand les yeux de mon coeur inventait le bonheur Après les framboises, fruits festin de saveurs Je glanais autour de la cabane délabrée. Sous le toit bitumé une banquette éventrée Dans un miroir piqué, se reflétaient les cieux Je me mirais, des pâquerettes dans les cheveux.
Oui les yeux de mon coeur inventait du bonheur. Au château de Marville, champ de course et ses fleurs Les coccinelles, les Pissenlits, les boutons d'or Écoutaient les chatons, éclore au vent du nord J'étais les flammes du marronnier, ses arômes Coquette aux ongles en deuil, genoux mercurochrome.
Quand les yeux de mon coeur inventaient du bonheur. Je fêtais des jeudis de festins petits-beurre Et les haies d'églantiers les épines de rosiers, Ajoutaient des griffures à mes cuisses, mes poignets. Aux fils barbelés, restaient mes robes velours L'accroc pendouillant ... je rentrais le coeur mamour.
Et, Car les yeux de ton coeur inventait le bonheur Frangin le fond du puits ne te faisait pas peur Jardinier du jeudi arroseur de graines Quand tu péchais le seau et tirais la chaîne Tu scrutais au fond Chine et mystères d'eau froide, Ton arrosoir tremblant sur "l'oignonne" en parade.
Dans les yeux de nos coeurs s'invitait le bonheur Moineaux sur le chemin noir vers le bar des fleurs Au sirop de la rue nous n'étions pas en retard; Nos joues maquillées d'une bulle de malabar Et nos poches gonflées par la pie qui chante Bâtons de réglisse et bonbons à la menthe.
Quand les yeux de nos coeurs inventaient le bonheur Nos bains dans la Vieillemer aux curieuses couleurs Les sangsues, les pneus, l'eau vert-rouge.... flashies Avaient le charme des défis de nos folies Les roses pompons aidées des roses trémières, Habillaient les murs de lumière cache-misère;
Quand les yeux de nos coeurs inventaient le bonheur Les sureaux en fleurs, faveur nous offraient leurs odeurs Tout au long des vergers chemin de la fontaine Sur terre et mâchefer en fredonnant une rengaine Nous pêcheurs de têtards rentrions au logis, Curieux et fatigués, t'en souviens tu ami ?
Loriane Lydia Maleville
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Auteur |
Commentaire en débat |
Istenozot |
Posté le: 10-04-2015 22:49 Mis à jour: 10-04-2015 22:49 |
Plume d'Or
Inscrit le: 18-02-2015
De: Dijon
Contributions: 2303
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 Re: T'en souviens-tu amie ?
Loriane,
Quel crescendo dans la conviction que "les yeux de mon coeur inventait le bonheur" couplé à une vision temporelle et géographique de cette réalité affirmée. J'aime vraiment les poésies où un refrain revient. On le croti identique mais en fait il est différent. Et ici la différence lui vient du quand, du là , du oui et du et. Que de conjonctions poétiques apaisantes.
Merci pour ce moment poétique.
Amicalement.
Jacques
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EXEM |
Posté le: 11-04-2015 04:34 Mis à jour: 11-04-2015 04:34 |
Plume d'Or
Inscrit le: 23-10-2013
De:
Contributions: 1480
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 Re: T'en souviens-tu amie ?
La Nature et Loriane ne semblent former qu'un seul être. Cette peinture de l'enfance, m'a fait respirer un peu la mienne, juste un peu car je suis né citadin. C'est un peu pour cela que des textes semblables me font toujours rêver. Loriane, de sa plume, nous fait non seulement contempler la nature mais nous la fait respirer. Bref. Avec elle, je ne commente jamais longtemps - trop complexé- je les savoure. Merci. Bises.
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Loriane |
Posté le: 12-04-2015 11:50 Mis à jour: 12-04-2015 11:52 |
Administrateur
Inscrit le: 14-12-2011
De: Montpellier
Contributions: 9510
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 Re: T'en souviens-tu amie ?
Merci Isténozot, oui, moi aussi j'aime les ritournelles et le rythme qu'elles impriment. @Exem on peut dire aussi que j'étais citadine puisque cette enfance s'est passée à St Denis ( qui n'était pas encore recouvert de cités et barres d'immeubles) dans la banlieue de Paris, mais c'était une époque bénie et nous vivions dans un quartier pavillonnaire, adossé au champ de course de La Courneuve ( aujourd'hui "parc de la Courneuve ) Les petites rivières n'étaient pas couvertes, les jardins ouvriers étaient partout, chaque modeste maison avait son jardin, les voitures étaient rares, et les fleurs et le rêve étaient notre univers. Merci pour votre passage
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tchano |
Posté le: 15-04-2015 21:41 Mis à jour: 15-04-2015 21:41 |
Plume d'Or
Inscrit le: 18-01-2012
De:
Contributions: 297
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 Re: T'en souviens-tu amie ?
Malgré la distance qui séparait nos enfances, je parle des lieux plus que du temps, je me serais bien invité dans la bande. Ton poème a ravivé des décors des parfums et des instants "sans les grands" qui me sont chers.
"Le bout du nez jauni, aux pistils des grands lys", cela devient par chez moi, dans les apéros: "Le bout du nez jauni, aux pistils des anis",
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Titi |
Posté le: 16-04-2015 22:01 Mis à jour: 31-03-2017 11:43 |
Administrateur
Inscrit le: 30-05-2013
De:
Contributions: 1622
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 Re: T'en souviens-tu amie ?
Le poète disait;'' tout le plaisir des jours est en leurs matinées''
Belle ode à cette adolescence que, quelque soit le vécu, on encense de souvenirs vécus ou virtuels, qui restent des
moments privilégies et un peu nostalgiques.
Ces lieux que tu décris , ma chère loriane, on a l'impression de les avoir connu et arpenté, et les odeurs les avoir inhalé.
En lisant ton poème, j'ai dans les oreilles le cri de mes copains qui, sur la place Letellier à Tours, jouaient tant de parties
de foot ,obligeant les voisins à fermer les fenêtres ,inquiets qu'ils étaient pour leurs vitres:!!!
Un J'ai fait, grâce à toi Loriane, un bon de 50 ans en arrière, et comme cela fait du bien !!!!
Grosses bises
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