Voyage aprés la longue attente.....Défi du 10 octobre)

Date 15-10-2015 20:20:00 | Catégorie : Nouvelles confirmées


12 heures à Roissy Charles de Gaulle.
Notre départ est fixé à 12 heures mais la fébrilité qui nous habite nous a fait prendre un peu d’avance, nous sommes à l’aéroport depuis 8 heures !!!: pas question de rater le départ, il y a si longtemps que l’on attend ce jour !!

A l’instant de prendre place dans le Boeing 707, me revient en mémoire le jour ou le facteur, nous a déposé le courrier qui nous annonçait la bonne nouvelle ; ’’ Si j’en juge d’après le timbre de l’enveloppe, je pense que c’est la lettre que vous attendez depuis tellement de temps !!’’.

Je n’aurai jamais songé avoir un jour, autant d’affection pour mon facteur, au demeurant fort sympathique, mais à la lecture de ce courrier j’avais eu l’envie de le serrer dans mes bras et l’embrasser !!

Depuis des mois et des mois nous attendions cette missive, et lors de cette attente le découragement a bien souvent succédé à l’espoir, trop souvent déçu.
C’est hélas, le lot de tous ceux qui aspirent à cette ambition ou, comme à l’armée, les contre ordres succèdent aux ordres !!

Le commandant de bord nous souhaite la bienvenue: ’’ Bonjour, je suis le commandant Dubois et suis heureux de vous accueillir à bord, notre vol sera d’une durée d’environ 12 heures pour une distance de 8000 km, les conditions de vol sont parfaites et nous arriverons sur l’aéroport de……………..’’, mais je ne l’écoute déjà plus !!

Si le comandant Dubois est heureux, son bonheur n’est rien à coté de celui qui est notre, après toutes ces années de doutes et de galères pour enfin toucher au but: les démarches, les agréments à obtenir, les enquêtes diverses pour s’assurer du bien fondé des intentions des postulants à ce bonheur unique. Et puis, à ce parcours du combattant, succède l’attente, cette terrible attente avec ses informations qui se contredisent vous faisant passer de la joie la plus intense à la déprime la plus profonde, sans même comprendre les raisons de ces atermoiements.

Plus de deux ans de larmes d’espoir et de désespoir, d’envie de tout arrêter puis d’envie furieuse de se battre contre ces règlements appliqués sans aucune humanité, sans tenir compte de la détresse qui vous taraude jusqu’ a haïr ces instances et tous ces technocrates qui ne raisonnent que le biais d’une réglementation d’où les mots cœur et amour sont à jamais exclus !!

Alors que je me remémore ces pénibles années d’attente, l’angoisse et le doute de nouveau m’envahissent, doublés d’une certaine inquiétude: ai-je le droit moral d’une telle action, est ce la bonne solution pour nous tous, vais-je être à la hauteur de cet engagement ?

Mais il est déjà trop tard pour se poser ces nobles et magnanimes questions, l’avion vient de se poser, et la boule qui s’est invitée sur mon estomac rend ma respiration un peu plus difficile, comme si l’air venait subitement de se raréfier.

Yves, mon époux m’invite à descendre, mais si, d’habitude, à la descente de l’avion je me précipite à l’extérieur pour profiter au plus tôt du nouvel environnement, ce jour je prends tout mon temps pour rassembler mes effets, laissant passer tous les passagers, pour enfin me décider à descendre.

Le car pour rejoindre l’aérogare et récupérer nos bagages, le taxi pour aller à l’hôtel, toutes ces démarches se passent en plein brouillard, je suis Yves mon mari, sans même rien voir autour de moi, comme un automate, incapable de chiffrer l’espace temps passé entre l’aéroport et l’hôtel.

Le lendemain matin, heureusement j’avais repris mes esprits, et nous attendions fébrilement dans le hall de l’hôtel ou nous nous avions rendez vous, quand elle est arrivée !!! accompagnée d’une dame de l’association qui lui a dit, en nous voyant :’’ta maman est là’’.

Maïna, petite fille aux yeux marron et cheveux bouclés en venant timidement vers nous est alors tombé en accrochant le tapis du hall de l’hôtel et s’est mise à pleurer.
La dame de l’association a voulu l’aider, mais elle l’a rejeté et s’est tournée vers moi, j’ai alors soufflé sur son genou meurtri, elle était guéri, et s'est blottie dans mes bras: elle était désormais ma petite fille !!!

Le plus beau voyage de ma vie est à tout jamais celui qui m’a conduit vers Maîna, MA petite fille adoptée un jour de septembre 2015, du coté d’Haîti !!


Histoire contée pour mes amis Sylvie et Yves, et tous les parents en attente d’un tel bonheur.

‘’Qui a beaucoup d’argent et pas d’enfant n’est pas riche,
qui a beaucoup d’enfants et pas d’argent, n’est pas pauvre’’






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