Vingt ans loin de chez soi Né dans les Andes S' est élancé, envolé Un bien jeune condor, Les ailes encore tendres, Mais le cœur déjà fort, De tant "d'amor"
Madre, Signor Padre Dos hermanos, tous bien rangés, Au chaud dans son sac léger. Des silhouettes, des amitiés, Sur le tarmac sont restées. Émotion, inquiétude, curiosité. Dix huit ans, l'heure du grand saut. Un coup d'aile, L'équateur s'est éloigné. Le quarante-cinquième parallèle, Étrange inconnu l'attendait. Juste quelques mots de français Mais le courage de casser, Le monde de l'enfance. Soufflé par ses rêves d'enfant ; Il a traversé l'eau tel le combattant, Qui décide sans partage son destin, Il a dessiné sa trace, son chemin. Ce besoin d'autre chose Se surpasser, être celui qui ose, Pour apprendre, découvrir, gagner Sans s'arrêter sur sa peur, ses dangers.
Pour passeport il a Le meilleur des visas, Les yeux sombres, le regard câlin, L'amour du soleil, de la fête et du vin, Le goût de l'insolent, frivole heureux Héritier de hautains Ibériques ombrageux, Et de l'arrogance fière de l'Indien. Mais conquérant.
D'abord fils de Don Juan, Ou peut-être de Casanova. Amusée je regarde et le vois, Il le veut, il le croit, Toutes les femmes du monde, L'attendent dans sa ronde, Et flancheront sous ses bras. Je le croyais parti et aujourd'hui Le condor est retombé sur mon nid, Il a mis son désordre, sa folie, Mais aussi, sa sensibilité, ses rêveries, Le ciel en a décidé ainsi, Et le revoici, assagi parmi mes "petits". Aujourd'hui réunis, nous buvons, Su cumpleaños, ensemble nous fêtons Amis, sus veinte años, Vingt ans loin des siens, Mais vingt ans au sein, De nouveaux liens.
Lydia Maleville
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