Présages

Date 01-08-2018 22:23:57 | Catégorie : Poèmes confirmés


Présages


La nuit s'insinue dans le bleu des gestes.
Leur crépuscule auréolé de parfums rares
Descend sur les plaines
Que tes pas connaissent depuis longtemps:
Départ imminent.

Un rayon de lune s'improvise navigateur.
Quand tes chants commencent,
Le vent te donne une harpe de bouleau
Amplifiant ta nostalgie
Dans les murmures vagabonds
Qui somnolent en contre-bas.

Comment s'envoler?
Comment devenir rumeur au lointain des océans?
Comment apprivoiser le silence
Qui ruissèle en bandoulière des voyageurs discrets
Dont les refrains se remplissent d'élans en errance?

Au dehors, les tribus déroutées
Cherchent une dernière constellation
Pour rentrer au pays.
Ton signal est si faible
Qu'au large
On dirait un brouillard peignant de ses songes
Le sable devenu matériau noble,
A l'origine d'un verre cardinal
Veiné du bleu marine d'ifs miraculeux:
Les seuls qui croissent au sud de tes marées intimes.

Tes messagers découvrent en lisant les strates des falaises
Que le vent tressa il y a bien longtemps
Dans tes cheveux la présence d'un Capricorne
courant le long des berges parallèles.

Et que finissent les murmures assourdissants des oracles!
Leurs allusions fanfaronnent en fines arabesques d'ébène
au détour des courants
déstabilisant les espadons et les tortues -reines.

Peu à peu, les certitudes se muent en rayons de fraîcheur
Et dénouent les rancœurs ancestrales
Qui configuraient la géométrie de ton cerveau ,
Ce végétal amateur d'horizons
sachant si bien implanter l'apocalypse du ciel
Dans le blason de l'aube.

D'opiniâtres bateleurs promettent de conduire
Le long de ce fleuve
Les prières anciennes dédiées au soleil.

La-bas,
Dans les replis d'une Egypte visionnaire
les regains croissent en grand nombre,
Leur écume dorée
Contient tout tes germes.

En ces temps-là,
Tu savais combien était précieux
Le mouvement des sols
Pour les intentions agraires
Qui défilaient dans l'esprit de tes ancêtres pollinisateurs.

Tu savais comme les collines
Pouvaient s'improviser
Dédales de cascades et terrasses d'ombre
Fertilisant les canaux subtiles
Qui alimentent les filiations de tes désirs.

Tu savais comme le départ
Pouvait être proche
Rien qu'en voyant les ornières
Remplies de mercure,
Tremplins propices lançant nos chariots de feu
Dans l'aventure de la lumière cohérente.

Tu savais si bien voler,
Instruire les arbres,
Initier les nuages
A la voltige des cerf-volants,
Regarde, leurs voiles solaires se déploient
Là où commencent à se profiler
Dix mille visages
allant du papillon
Aux reflets des poissons-lunes
En passant par l'équinoxe ambré
Qui ce soir s'improvise luciole
Ou encore licorne-mirabelle
Dentelée de vertige,
Douce amie orientant le ressac des larmes
Vers l'instant pluriel
Qui prépare ton envol.

Un signe nacré
Donne aux berges des lacs sacrés
Les lettres de noblesse
Aux sédiments ayant la science
Des montagnes à venir...
30/31 Juillet et 1 Août 2018



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