Semi pro
Inscrit: 16/04/2014 23:11
De France, enfin, je crois
Niveau : 10; EXP : 66 HP : 0 / 241 MP : 45 / 7100
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Bonjour, J'ai lu tous vos textes et, je dois l'avouer, je me suis bien marré. J'ai donc décidé d'écrire un petit texte, un peu à la va vite et bien loin de mon registre habituel. J'espère qu'il vous plaira même si je me suis un peu éloigné du sujet, mon texte n'étant pas vraiment une rencontre fortuite ou je fais part de mes doléances.
La matinée était encore entre chien et loup lorsque Toby Terrier haletait fou comme un jeune chiot dans le long couloir du ministère. Sa langue pendait frénétiquement tandis qu’il suintait lourdement, embaumant sa masse de dossiers d’une odeur de chien mouillé. Le « Carlin Boulotte », comme le surnommait ses collègues, était une bien étrange créature qui avait toute sa vie rêver de se faire une douillette place de fonctionnaire à force de coups de langues râpeuses sur les bottes et les culs. Le « Pitbull Ankylosé », comme le surnommait ses amis, avait fait le beau et mâchouillé les dossiers des fonctionnaires de tout ordre pour se blottir soigneusement dans la niche de l’administration des trente-cinq heures. Cependant, le « Basset Obèse », comme le surnommait sa femme, s’était fait un jour enfilé (pour rester poli) : croyant finir ses jours comme consultant de l’ambassadeur aux Seychelles, il s’était retrouvé aux pieds de Monsieur le Ministre du Bonheur. Depuis désormais six mois, Toby Terrier trimait sauvagement sous les aboiements du Ministre, rédigeant des piles de dossiers à s’en faire des poils blancs.
Toby referma délicatement la porte et alla s’asseoir à sa place, entre « l’Incisive », cette maigre femme blanchâtre porte-parole du Ministre, et son amie « la Molaire », petite enrobée qui trainait toujours quelques miettes de croissant sur son col de tailleur. Le Ministre, quant à lui, hurlait un de ses énièmes discours égocentriques de dictateur en furie tandis qu’un étrange homme lui cirait ses chaussures. Ses joues tombantes virevoltaient dans tous les sens et, de temps à autre, un filet de bave scintillant s’abattait sur son costume bas prix. « Il faut renflouer les caisses de l’Etat ! Si vous souhaitez voir la couleur de Matignon et me virer ce con de José Tango, monsieur j’ai le plus grand chorizo de la Terre, il va falloir me faire pleuvoir du million, peut-être même du milliard ! Réduisez-moi ce foutu budget ballon, virez-moi du clown et démontez-moi tous les châteaux gonflables de France. Que le taux suicide grimpe dans les télécoms, que les enfants pleurent ou que les divorces explosent, je m’en fous, moi, premier ministre, je serais… Je veux être premier ministre et je le veux maintenant ! Je veux que la France m’appartienne. ». Malheureusement, Monsieur le Ministre ne prenait pas soin de ses affaires, encore moins de ses (animaux) domestiques.
Toby avait enclenché son magnétophone au fond de sa poche et faisait semblant de prendre des notes, préférant dessiner des bites et des vagins sur une feuille. Car oui, ce pauvre « Labrador Rondouillard » ne rêvait jour et nuit que de recoucher juste une dernière fois avec sa chère et tendre femme. Certes, les secrétaires dévergondées quémandant une levrette entre deux rendez-vous se comptaient par milliers au ministère du Bonheur, mais bon, cela ne valait pas une bonne friandise de mémère. Cependant, depuis quelqu’un temps, à la maison, l’on s’entendait comme chien et chat et Toby avait dû renoncer à quelques léchouilles.
« Yorkshire ? Chihuahua ? Lévrier ! ». Toby leva la tête et faillit tendre la papatte mais aperçut la tête rougeâtre de Monsieur le Ministre. « Va chercher le café ! ». Toby abandonna son calepin et s’engouffra dans les couloirs du ministère. Dans un bureau, Toby aperçut une affiche, l’affiche que tous les employés se devaient d’avoir dans leurs cases : elle représentait un chat sur le point de tomber avec écrit « Hang There ! ». Mais Toby détestait cette affiche, détestait ce chat et détestait ce ministère.
« Pourquoi avait-il fallu que mes parents m’appellent Toby et qu’ils appellent le chien Joseph ? Toby c’est un nom de chien et Joseph un nom de maitre ! Mes parents n’étaient décidément pas des Colley Monté et les chiens ne font pas des chats ! ». Il n’était que neuf heures et Toby ne rêvait que de se terrer dans un coin tranquille, s’enfuir dans une belle prairie verdoyante où il pourrait se rouler dans l’herbe avec joie.
Lorsqu’il arriva devant la machine à café, Toby flaira un os. Tout paraissait si calme, mais ce soleil ne pouvait présager qu’un temps de chien. On allait lui faire une mauvaise blague, c’était sûr ! La dernière fois, on lui avait offert un sac de croquettes et un collier cuir et clou. Alors, que lui avaient-ils préparés cette fois-ci ! « Le « coup du Trierweiler », pensa-t-il : lui trouver un remplaçant et le muter aux oubliettes ! ».
« Non, cette fois, je ne me laisserai pas avoir ! Cette fois, ils vont m’entendre. ». Toby se précipita jusqu’au bureau du ministre et se mit à aboyer comme un roquet : « Monsieur le ministre : c’est une honte ce que vous faites, à moi comme à la France ! Vous êtes un personnage ignoble ! Je veux que… ». Mais un immense garde surgit de derrière et le fit tomber à terre en chien de fusil. Oui, Toby Terrier avait beaucoup sur le cœur mais malheureusement, face au gorille le chien ne faisait pas long feu et Toby n’était ni Superman, ni Batman, ni Doberman.
« Moi, Ministre du Bonheur, je vais vous museler et vous allez finir dans la rubrique des chiens écrasés ! Mettez-le dehors ! Non, attendez, apportez-moi une collerette et qu’on lui fasse faire un tour du ministère. Depuis qu’il n’y a plus de décolletés, il faut bien nous distraire. Tout le monde rira un bon coup, ça ne peut nous faire que du bien ! ».
« Ah, vraiment, quel métier de chien ! pensa Toby ! ».
Merci de m'avoir lu. Dites-moi honnêtement ce que vous en pensez, soyez sans pitié car oui, je l'ai écrit un peu rapidement et ce n'est vraiment pas mon élément, mais bon, je me suis dit que je n'allais pas faire quelque chose de triste. Avec toute ma sympathie. Alexis17
Posté le : 29/04/2014 19:49
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